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ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.1 Période administrative 1941-1944. \ 1944. Elections communales 1944 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1941-1944 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de de l’Administration communale et sur la situation d
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Série |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.1 |
Titre: | Période administrative 1941-1944. 1944. Elections communales 1944 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1941-1944 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville. |
Période de création: | 1941 - 1944 |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « Je remercie le comité de notre parti d’avoir maintenu la tradition qui veut que, à la fin d’une période administrative, les représentants du parti radical au Conseil communal exposent à leurs électeurs la situation de la commune et leur rendent compte de leur activité. La Commune est en effet une grande famille dans laquelle chacun s’intéresse à la bonne tenue, à la bonne marche du ménage. Ceux qui la composent ont par conséquent non seulement le droit, mais le devoir de connaître la situation et la manière dont les chefs qu’ils ont choisis ont rempli la mission qui leur a été imposée.
C’est la commune en Suisse (et en Valais notamment où elle jouit encore d’une grande autonomie), c’est la commune, dis-je, qui constitue la cellule dans laquelle se forme l’esprit civique de notre peuple, condition primordiale d’une saine et vraie démocratie. Ici les citoyens sont plus près de leurs magistrats, ils les connaissent personnellement, ils sont les témoins quotidiens de leur activité, ils n’ont pas de peine à en contrôler les faits et gestes et à porter leur jugement sur leur administration. Mais précisément, cette situation du citoyen à l’égard des conseillers communaux rend la tâche de ceux-ci plus difficile et plus ingrate que celle d’un député ou d’un conseiller d’Etat, par exemple. En effet tandis qu’au parlement ou au gouvernement on discute et on traite beaucoup d’affaires de politique générale, que ce sont les principes mêmes qui régissent un Etat qui sont en jeu, à la commune on fait avant tout de l’administration, c’est pourquoi on appelle aussi ce pouvoir « l’Administration communale ». Administrer, c’est régler et diriger une affaire, c’est assurer la responsabilité de sa bonne marche. |
| Or, mes chers concitoyens, dans la commune où les objets à traiter, les décisions à prendre sont à la portée de presque chaque citoyen, comment voulez-vous qu’elles ne soient pas discutées dans le public, qu’elles n’y suscitent pas des opinions divergentes entre citoyens, qu’elles ne soient pas critiquées par ceux qui estiment leurs intérêts personnels lésés, et approuvées par ceux qui au contraire y voient un avantage. Et cependant, le Conseil communal ne peut pas donner satisfaction à toutes les opinions, il doit prendre une décision qui nécessairement ne fera pas plaisir à ceux qui y sont opposés, d’où, Messieurs, parfois des animosités à l’égard de l’administration ou de tel ou tel conseiller. Et alors, croyez-vous qu’il ne soit pas pénible, pour le magistrat qui a fait son devoir, de se sentir blâmé, et quelques fois même calomnié, et de devenir ainsi l’ennemi d’un concitoyen avec lequel jusqu’alors il avait toujours entretenu les meilleurs rapports, mais qui tout d’un coup oublie tout un passé d’amitié ou de confiance réciproque, parce que la décision portée n’a pas eu l’heur de lui plaire. Personnellement, j’ai quelques fois souffert de cette incompréhension au cours de ma longue carrière administrative, et je crois que chacun de mes collègues au Conseil municipal se sera trouvé, une fois ou l’autre, dans la même situation.
Mes chers concitoyens, m’inspirant de ces paroles du grand révolutionnaire Robespierre : « Il faut juger les hommes sur ce qu’ils font et non sur ce qu’ils disent », j’aborde l’exposé de la gestion et de la situation de notre commune. Je demande votre indulgence, car mon exposé de ce soir sera nécessairement aride, en raison même des nombreux chiffres que je devrai vous donner et de son réalisme. |
| Sans tenir compte des Services Industriels, dont je dirai quelques mots plus loin, les recettes totales de la Municipalité en 1944 s’élèvent à 557'869 francs contre 510'883 francs de dépenses, dans lesquelles sont compris 10'000.- d’amortissement pour l’assainissement de la Plaine du Rhône. Les impôts ont produit 361'000 francs ; dans ce montant sont compris les taux pour foires et marchés 1'721 francs. Les taxes de ménage (6 francs par ménage) 5'100 francs. Les taxes d’exemption du service du feu 4'668 francs. Les impôts fonciers (bâtiments et terrains) représentent 117'000 francs, ceux sur la fortune mobilière 35'000 francs environ. L’impôt sur le gain s’élève à 197'100 francs. 134'500 sont payés par les commerçants et les industriels, 39'000 francs par les employés de commerce et d’administration, 23'600 francs par les salaires d’ouvriers dans le commerce et l’industrie.
Ces chiffres méritent quelques commentaires. Depuis 25 ans, le taux de l’impôt dans notre commune est toujours de 7 %, tandis que dans la plupart des autres communes du canton, il a subi une augmentation. A titre de comparaison, le taux de l’impôt est de 6 % à Martigny-Bourg, de 7 % à Martigny-Combe, de 12 % à La Bâtiaz, de 12 % à Fully, et de 11 % à Charrat, Monthey 7 %, Sion 8 %, Sierre 8 %. Vous constaterez également que les commerçants et industriels paient – et ce n’est que justice – la grosse partie des impôts, puisque simplement sur leur revenu, ils versent 134'500 sans tenir compte des autres matières imposables, telles que capital industriel, marchandises, capital immobilier et mobilier. Il est aussi bon que vous sachiez que depuis de nombreuses années nous avons pris des mesures spéciales en ce qui concerne l’impôt ouvrier, que paient les ouvriers d’usine et de chantiers en particulier. Tandis que d’après la loi, ces ouvriers devraient payer 2,10 % de leur salaire, et ils ne sont imposés à Martigny-Ville que pour le 1 %. Ainsi, si nous appliquions la loi : pour un salaire ouvrier de 3'000 francs par an, l’impôt serait de 63 francs, tandis que nous ne réclamons que 21 francs. Le Conseil communal a pris la responsabilité de ce dégrèvement, certain de faire ainsi œuvre sociale envers la classe la moins aisée de la population. Il vous intéressera de savoir que lorsque en 1921, j’ai assuré la charge de président, les impôts représentaient en tout 150'000 francs. Parmi les recettes figurent aussi les locations de bâtiments pour 17'000 francs environ (Hôtel Clerc, magasin Arlettaz ? kiosque à journaux). Le droit des pauvres atteint environ 12'000 francs. Les recettes d’ordre militaire et pour la P.A. [protection aérienne ?] sont de l’ordre de 100'000 francs environ et se compensent à peu de choses près avec les dépenses. |
| Voici maintenant les principales dépenses. Les intérêts et l’amortissement annuel que nous devons payer pour l’assainissement de la Plaine du Rhône Riddes – Martigny s’élèvent à 28'208,754 francs (amortissement 10'000.-). Il s’agit d’un emprunt solidaire contracté par les sept communes intéressées Bourg, Ville, Bâtiaz, Charrat, Fully, Saxon, Riddes. Au début, le taux de cet emprunt était de 5,25 %, dès 1937 nous l’avons converti et remplacé par un emprunt au 4 % avec commission initiale de 1 %, et dès cette année, agissant au nom des sept communes, j’ai réussi, après avoir dénoncé l’emprunt actuel, à abaisser à 3,5 % sans commission et sans aucun frais, le taux du nouvel emprunt. Comme il s’agit d’une somme de 2'040'000 francs, c’est une économie de plus de 10'000 francs par an qui a été réalisée par les sept communes. Pour la Commune de Martigny-Ville, cela représente environ 2’500 francs par an de réduction.
Nous versons chaque année 3’130 francs pour l’amélioration du bétail. En 1944, les travaux de la voirie (balayage, neige, sablage, enlèvement des ordures ménagères, arrosage, entretien des W.C., achat et entretien de matériel) ont coûté à la Municipalité 266'000 francs. Les travaux d’entretien et de réfection des rues et places 18'000.-. Pour les chemins de la campagne, les meunières et torrents, la Caisse a remboursé 10'400 francs. Comme vous le savez, le personnel permanent de la commune est au bénéfice d’une caisse de retraite, invalidité et de pension pour survivants, Il s’agit là d’une restitution de caractère social que nous avons créée en 1930 déjà et pour laquelle, en plus des cotisations de ses employés, la commune dépense annuellement 5'000 francs environ. Ensuite des renchérissements de la vie depuis 1939, le conseil a aussi augmenté progressivement le traitement de base de ses employés permanents. Cette augmentation représente 80 francs par mois pour les célibataires, 90 francs pour les mariés sans enfants et 20 francs en sus par enfant jusqu’à l’âge de 18 ans. Les frais d’assistance aux pauvres de la commune grèvent sensiblement nos finances, puisqu’ils s’élèvent à 48'507 francs en 1944, ce qui représente plus de 130 francs par jour. Notre conseil a toujours veillé à ce que les déshérités de la fortune ne manquent pas du nécessaire et, lorsque les soins à la maison ne peuvent pas leur être assurés, il n’hésite jamais à les placer soit à l’hôpital, soit dans un autre établissement hospitalier. C’est en effet un devoir social et de charité que la Municipalité progressiste de Martigny-Ville se doit d’accomplir. |
| Les sociétés locales font aussi l’objet de la sollicitude du Conseil communal. Harmonie 4'100 ; Gymnastique 875 ; Chœur d’hommes 800 ; Chambre de commerce 100 ; Union valaisanne du tourisme 100 ; Football 1'100 ; Développement 800 ; Jeunes commerçants 800 ; Pro [illisible] 800 ; Association valaisanne du tourisme pédestre 30 [suit comparaison avec d’autres communes : Monthey, Sion, Sierre, Bourg].
Une dépense importante pour la commune est celle qui nous a été imposée par le Service fédéral de la P.A. Simplement pour le poste sanitaire de la P.A. dans la cour du collège, nous avons payé en 1944 26'505 francs. La construction de ce poste, avec aménagement intérieur et mobilier, représente une dépense totale de 94'194 francs, sur quelle somme nous recevons comme participation des Communes de Martigny-Bourg et de La Bâtiaz 18 à 19'000 francs environ, et comme subside fédéral et cantonal 28'000 francs, de sorte que la charge effective pour notre commune sera d’environ 48'000 francs. Après la guerre, dès que les mesures de P.A. seront supprimées, ce bâtiment souterrain servira de sous-sol à notre future salle de gymnastique.
L’instruction publique nous coûte annuellement environ 41'000 francs. Cette somme serait évidemment considérablement plus élevée si nous n’avions pas trois écoles privées dans notre localité, soit le Collège de Sainte Marie, l’Externat de Sainte Jeanne Antide et l’école protestante. Ceux qui ne le savent pas apprendront avec plaisir que nous sommes une des rares communes du canton qui fournit aux élèves entièrement gratuitement tout le matériel scolaire dont ils ont besoin, jusqu’aux plumes et crayons. Nous dépensons de ce fait en moyenne 4'500 francs par année. Nous avons été également parmi les premières communes à instituer la Caisse d’assurance maladie obligatoire pour les élèves des écoles publiques. Cette assurance nous coûte 2'700 à 2'800 francs par an. Soupes scolaires aux élèves du Guercet pendant les mois d’hiver. Lait pendant deux mois d’hiver donné gratuitement aux enfants et familles dans la gêne. |
| Quelques mots encore des Services industriels. Le Service de l’électricité et celui des eaux accusent pour 1944 un bénéfice de 39’000 et 8'700 francs. Celui du gaz 1'000 francs. Amortissements déduits. Le résultat de l’Usine de gaz s‘explique par le fait que le prix [de la] houille employée pour la distillation a augmenté depuis la guerre de 200 % [ ?], tandis que le prix du mètre cube de gaz n’est que de 20 % plus élevé qu’en 1939. Les bénéfices de l’électricité et des eaux ne doivent pas provoquer trop d’illusion. En effet, une grande partie de notre réseau est à transformer, et c’est l’impossibilité de trouver le matériel nécessaire qui nous a empêchés de faire ces dépenses actuellement, sinon les frais généraux auraient été beaucoup plus élevés.
L’exposé qui précède mentionne déjà une partie de l’activité du Conseil communal depuis 1940. Voici résumés encore quelques détails concernant cette activité, en dehors des actes d’administration courante.
Le Conseil a acquis le terrain Ganioz – Morand se trouvant entre l’avenue du Collège et la rue de la Drance [Dranse] pour le prix de 74'689 francs. Dans le but d’aider à la création de jardins potagers familiaux pendant la guerre, il a divisé ce terrain en trente-cinq petits jardins de 200 mètres carrés environ, qu’il a remis en location à des particuliers pour un prix modique. Nous sommes devenus acquéreurs pour la somme de 18'000 francs de la place devant la Grand’Maison qui devient ainsi une place publique qui sera aménagée dès que les circonstances le permettront. Le terrain à l’avenue de la Gare, longeant la propriété de M. Guareschi, marchand de vins, nous a également été cédé par l’hoirie de Werra pour le prix de 11'322 francs, en vue de l’ouverture d’une avenue entre l’avenue de la Gare et la route du Simplon. |
| Enfin, le Conseil municipal a acheté l’ancien terrain des sports au sud de l’Usine à gaz pour le prix de 74'689 francs. Ce terrain a une superficie égale à trois fois celle de la place Centrale. Si nous nous sommes décidés à faire cette acquisition, c’est parce que la commune ne dispose pas de terrains suffisants pour notre jeunesse sportive, et que nous avons voulu lui assurer un terrain déjà nivelé et clôturé, et de dimension telle qu’il pourra suffire à tous les besoins. Le terrain actuel est en effet loué à M. de Torrenté Paul et des sondages opérés auprès de ce dernier nous ont obligés à renoncer à cet achat, vu le prix exorbitant réclamé. Le terrain que nous avons acquis pourra non seulement servir comme terrain de football, mais aussi comme patinoire, piscine, entraînements etc. Le Conseil est prêt à aider et à soutenir toute initiative d’une société ou d’un groupement en vue de la création d’une piscine. J’ai entendu quelques personnes faire la remarque que l’ancien Parc des Sports est trop éloigné du centre de la Ville. Douze minutes. Pour mon compte, je ne le crois pas, mais s’il y a possibilité de trouver un terrain plus rapproché, sans que le développement de la Ville en souffre, je suis certain que l’administration étudiera avec faveur cette solution, et il sera d’autant plus facile de traiter qu’elle dispose d’ores et déjà d’un terrain d’échange vu qu’elle pourra vendre pour en acheter un autre. Quoiqu’il en soit, nous sommes persuadés d’avoir agi au mieux des intérêts sportifs de notre localité en n’ayant pas laissé échapper l’occasion de devenir propriétaire de ce magnifique terrain. La Municipalité a construit la nouvelle route du Stand en collaboration avec Martigny-Bourg et La Bâtiaz = 12'000 francs. Comme déjà dit, nous avons construit aussi le poste sanitaire de la P.A., qui coûtera à notre commune environ 4'800 francs.
Nous avons remplacé l’ancien poids public par un poids de vingt tonnes qui nous a coûté 8'600 francs, et nous avons également remplacé notre vieux char pour ordure ménagère par un char Ochsner, ce qui représente une dépense de 8'500 francs. En 1943 et 1944, nous avons procédé à la remise en état de toutes nos places et chaussées publiques. Depuis 1942, la Conseil fait vérifier les comptes de la Commune par la Société de contrôle fiduciaire S.A. à Genève qui a une succursale à Sion. Le Conseil a décidé de payer le droit d’écolage aux élèves féminines ayant terminé l’école primaire et désirant suivre l’école ménagère de l’externat. Enfin, nous avons dû préparer et exécuter nombre de mesures imposées par le Canton et la Confédération ensuite de la guerre, je cite en particulier l’office de ravitaillement, l’extension des cultures, le recensement agricole, l’établissement du cadastre agricole, et de nombreuses statistiques. Le Conseil a également mis à l’étude un nouveau plan d’extension. |
| Et maintenant, chers concitoyens, quelles sont les tâches les plus prochaines qui attendent l’administration ? Nous nous rendons compte que peut-être même avant la fin de la guerre, le chômage atteindra de nombreux ouvriers et artisans de notre commune. Et dans ce but, nous avons déjà prévu un programme de travaux pour 800 à 900’000 francs. Je cite en premier lieu la construction de la Halle de gymnastique avec préau couvert et terrain gazonné à l’autour. Je sais, Messieurs, que plusieurs d’entre vous diront : « la Municipalité nous a déjà promis cette construction depuis plusieurs années et nous ne voyons toujours rien venir ».
Cette promesse a été faite. Dès que la guerre sera terminée. Pas la faute du Conseil si la guerre dure encore. L’avant-projet avec devis a déjà été établi en 1943. Sur le poste sanitaire de la P.A. derrière le collège. Avec préau couvert qui servira en cas de mauvais temps à nos écoliers, en même temps qu’à nos gymnastes. Nous prévoyons à cet effet une dépense de 130'000 à 150'000 francs. Mais nous espérons toucher des subsides de chômage et peut être aussi des subsides pour encouragement à la gymnastique.
Nous avons aussi prévu : La remise en état des façades et l’aménagement intérieur de l’Hôtel de Ville = 50'000 francs. L’élargissement de la rue des Hôtels, en tirant une ligne droite dès l’Hôtel Clerc jusqu’au pont de la Drance. La transformation et l’aménagement des dépendances de l’Hôtel Clerc, éventuellement le transfert du Service du feu et de la voirie dans des bâtiments aménagés dans le jardin derrière l’Hôtel Clerc. La réfection de la rue du Rhône. La construction de rues entre l’avenue de la Gare d’une part et la route de la Maladière et celle du Simplon d’autre part. La construction d’un grand réservoir pour l’eau potable et de nouvelles conduites, devis à 150'000 francs. La construction d’une route forestière entre le Planard et le Col des Planches. Pour la plupart de ces travaux, les projets sont déjà faits. Le prochain conseil aura aussi à s’occuper d’une question du plus haut intérêt : celle du développement de l’instruction publique dans notre localité. Diverses suggestions ont déjà été émises à ce sujet, et il appartiendra de trouver la solution la meilleure et la plus pratique pour notre jeunesse studieuse. Bâtiment dix-sept salles d’école, dix occupées. Enfin, Messieurs, nous sommes déjà en pourparlers avec la Commune de Martigny-Bourg, pour qu’elle nous cède la juridiction sur son territoire des Epeneys à partir d’une ligne tirée approximativement depuis l’Hôpital du district en ligne droite jusqu’à la Drance. Suivant les circonstances, le Conseil envisagera aussi de favoriser la construction de maisons familiales. |
| Messieurs, beaucoup se poseront la question en ce moment de savoir comment notre commune pourra faire face à ces dépenses nouvelles. Il suffira, je l’espère, que vous expose en quelques mots la situation financière de la Commune pour trouver la réponse. Au moment où j’ai eu l’honneur d’être porté à la présidence de la Commune, notre dette, sans compter celle du Consortage de l’assainissement de la Plaine du Rhône, était de 1'022'258 francs (Municipalité 500'000 francs ; Electricité 264'600 francs ; Gaz 88'000 francs ; Eau 169'658 francs). Aujourd’hui la Commune ne doit plus que 73'500 francs à la Bourgeoisie, mais elle dispose un compte courant créditeur de 200'000 francs au 31 décembre 1944 [31.12.1944]. Nous n’aurons donc en réalité plus de dette actuellement, et cependant nous avons construit la maison d’école, les abattoirs, l’avenue de la Gare et d’autres rues, acheté les terrains que vous connaissez. Quant à la dette des sept communes pour l’assainissement de la Plaine du Rhône, et qui s’élève pour Martigny-Ville à fin 1944 à 441'021,10 francs, nous l’avons déjà amortie dans notre bilan ; de sorte que nous pourrons la porter dorénavant dans les comptes ordinaires de la Commune, sans que le passif de notre bilan subisse de ce fait une augmentation. C’est vous dire, Messieurs, que si tout n’est pas bouleversé après la guerre, nous pouvons regarder l’avenir avec confiance et, avec du sérieux dans l’administration, exécuter les projets dont je vous ai parlé tout à l’heure, sans avoir recours à l’argumentation des taux de l’impôt.
Chers concitoyens, j’ai terminé mon exposé. Il ne me reste plus qu’à rendre un hommage mérité à tous mes collègues du Conseil municipal et à les remercier de leur collaboration et de leur dévouement à la chose publique. Je serais ingrat si je n’associais pas à ces remerciements le personnel de la commune, qui a fait preuve du plus grand dévouement dans l’accomplissement de sa tâche rendue particulièrement difficile pendant ces années de guerre. A tous merci. Je l’ai dit plusieurs fois dans nos assemblées de parti, la perfection n’est pas de ce monde. Nous avons tous nos qualités et nos défauts. Nous avons pu commettre des erreurs d’administration, heurter des intérêts particuliers, mais ce que je puis affirmer avec fierté, c’est que toujours nous avons été guidés dans nos décisions par ce que nous avons considéré comme l’intérêt supérieur de notre chère ville de Martigny et de ses habitants. Puisse le nouveau conseil qui entrera en fonction le premier mars prochain [01.03.1945] avoir toujours devant ses yeux, au-delà des intérêts particuliers, l’intérêt général de notre population. » |
| Mots-clefs : 1941-1944 ; Comparaison fiscale des communes ; Assainissement de la plaine du Rhône ; Achat de la place devant la Grand’Maison ; Remplacement du poids public ; Achat d’un véhicule de voirie à Ochsner ; Assistance aux pauvres de Chf 48'507 en 1944.
Papier manuscrit avec corrections, en-tête Jules Morand, avocat et notaire, prêts hypothécaires : 1941-1944 |
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Utilisation |
Fin du délai de protection: | 31/12/1944 |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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