ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1.1 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’ assemblée générale des hôteliers valaisans à Martigny., 22.03.1930 (Document)

Contexte de plan d'archivage

Archives Valais / Archiv Wallis (Institution)
- Association des Archives de la Commune de Martigny (AACM) (Archives)
  - Archives privées - Familles, Associations, Sociétés (Archives)
    - AcMy Morand Fonds Morand Marc, 1866-1970 (env.) (Fonds)
      - ACMy Morand Marc, 2020/2, 1866-1970 (env.) (Fonds)
        
        ACMy Marc Morand, 2020/2, E Tourisme – Hôtellerie – Industrie – Commerce, 1930-1964 (Série)
        
        ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1 Tourisme – Hôtellerie, 1930-1960 (Sous-série)
        
        ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1.1 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’ assemblée générale des hôteliers valaisans à Martigny., 22.03.1930 (Document)
        ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1.2 Discours de Marc Morand à l’adresse de M. le Maire de Chamonix, à l’occasion d’une journée réunissant des représentants de trois pays : France, Italie et Suisse [futur Triangle de l’amitié, fondé en 1957 ?], 1945- (Document)

Niveau:

Document

Zone d'identification

Cote:

ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1.1

Titre:

Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’ assemblée générale des hôteliers valaisans à Martigny.

Dates
Période de création:	22/03/1930

Support
Support / Träger:	Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections.

Zone du contenu et de la structure
Contenu:	Savoir : « Monsieur le Président, Messieurs, je vous apporte le salut cordial de la Ville de Martigny et de ses autorités. Nous sommes heureux et fiers de recevoir votre importante association dans nos murs et nous vous remercions sincèrement d’avoir choisi notre ville pour vos assises de 1930. Martigny, Messieurs, s’ [illisible] depuis longtemps de faire partie de la grande famille hôtelière valaisanne, si je puis m’exprimer ainsi. Son histoire, dès la seconde moitié du XIXe siècle, est intimement liée à celle de l’industrie hôtelière en Valais. Nos anciens se rappellent encore des hôtels de la Grand’Maison, de la Tour et du Cygne, et notre génération a vu dans leur période de prospérité les anciens hôtels de l’Aigle, du Mont-Blanc, l’Hôtel National et l’Hôtel Clerc. A cette époque, Martigny était un centre hôtelier de tout premier ordre. Point de départ sur la vallée de Chamonix, tous les matins et tous les soirs pendant la bonne saison, notre ville retentissait du joyeux carillon des grelottières, des [illisibles] voitures et diligences chargées d’étrangers qui partaient pour Chamonix ou qui en venaient. C’était l’époque où une grande partie de notre population vivait de l’industrie hôtelière. La construction du chemin de fer de Martigny au Châtelard porta un coup sensible à nos hôtels. Puis, quelques années plus tard, vit la guerre, et tout le monde sait combien elle fut préjudiciable à l’industrie des étrangers. Aujourd’hui, grâce au développement fabuleux de la circulation automobile, comme le faisait remarquer M. Kluser, et grâce à sa situation privilégiée à l’entrée des vallées du Saint-Bernard, de Bagnes et de Chamonix, Martigny renaît à la vie hôtelière, preuve en soit les transformations incessantes (?) de l’Hôtel Kluser et l’agrandissement récent de l’Hôtel Terminus et de la Gare. Mais, sans vouloir en rien diminuer les mérites des autre hôteliers de Martigny, qu’il me soit permis, en cette circonstance, de donner tout spécialement à M. Robert Kluser un témoignage solennel de la reconnaissance de notre ville et de toute la contrée avoisinante pour la part très active et très intelligente qu’il a prise au développement de notre industrie hôtelière régionale. Du reste, Messieurs, cet hommage vous le lui avez accordé avant moi, puisque, reconnaissant ses compétences et ses mérites, vous l’avez porté l’année dernière à la présidence de votre association.
	Messieurs, il y a un instant, j’ai dit que nous étions fiers de vous recevoir. Ce n’est pas là vaine formule. Non, car l’industrie que vous représentez est pour notre canton une industrie vraiment nationale. Les beautés incomparables de nos montagnes et de nos vallées, tantôt sauvages tantôt riantes, attirent chaque année une quantité considérable de visiteurs qui viennent chercher chez nous l’air pur de nos montagnes, la fraîcheur de nos sommets et le calme reposant de la plupart de nos stations. Sur tous les points de notre canton, dans toutes nos vallées s’élèvent des hôtels qui constituent souvent une des principales ressources des populations au milieu desquelles ils ont surgi, apportant ainsi du bien-être et de l’aisance à nos villages, pour lesquels la vie alpestre est souvent si dure et si difficile. Je lisais encore ce matin dans l’intéressant rapport de gestion de votre association pour l’exercice de 1929 que les hôtels en Valais comptaient environ 12'600 lits, et que la recette moyenne par lit occupé pouvait être évaluée à 15 francs par jour. Vous représentez-vous, Messieurs, quel afflux de capitaux ce serait en Valais si tous ces lits étaient occupés pendant la bonne saison ? Près de 200'000 francs par jour, soit 18'000'000 pour trois mois. Malheureusement, Messieurs, la réalité est autre [ajout illisible], puisque la moyenne des lits occupés pendant ces cinq dernières années est de 54 %, ce qui équivaut à une recette d’environ 10'000'000 [francs], d’où une différence de 8'000'000 [francs].
	Quelle conclusion devons-nous tirer de cette constatation, Messieurs ? C’est que l’industrie hôtelière joue chez nous un rôle de premier plan, l’importance de [celle-ci] pourrait presque être doublée. Dans notre économie nationale, il importe donc que nos pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour développer le tourisme dans le Valais, et qu’ils ne reculent pas devant les sacrifices nécessaires à la protection de cette industrie. Cette aide de l’Etat peut et doit se manifester sous différentes formes, développement et amélioration du réseau routier, protection des sites, aménagement des stations, facilités fiscales accordées aux hôteliers et aux chemins de fer de montagnes, précieux auxiliaires de l’industrie hôtelière, réclames officielles, subsides aux associations touristiques, à la chambre de commerce, à l’association hôtelière, etc. Et ici, qu’il me soit permis d’exprimer le vœu que le Conseil d’Etat veuille bien, lors de l’établissement du prochain budget, accéder à la juste requête de l’association hôtelière en portant de 2'000 francs à 5'000 francs le subside de l’Etat. Nous sommes convaincus qu’en ce faisant, nos pouvoirs publics agiront dans l’intérêt bien compris du pays tout entier. C’est dans ses sentiments, M. le Président et Messieurs, que je lève mon verre et que je bois à la prospérité de votre association et de l’industrie hôtelière de notre cher canton du Valais ».