ACMy Marc Morand, 2020/2, G 1.1 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion du 50e anniversaire du Collège Sainte-Marie., 18.06.1939 (Document)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Document

Zone d'identification

Cote:ACMy Marc Morand, 2020/2, G 1.1
Titre:Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion du 50e anniversaire du Collège Sainte-Marie.

Dates

Période de création:18/06/1939

Support

Support / Träger:Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites.

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« Monseigneur, M. le Supérieur, M. l’Inspecteur, MM. les Conseillers d’Etat, Messieurs, le Collège Sainte-Marie a bien voulu associer officiellement le Conseil communal in corpore de la Commune de Martigny-Ville à la célébration du 50e anniversaire de sa fondation. Nous le remercions très sincèrement de ce geste aimable qui souligne les excellentes relations qui ont toujours existé entre les autorités locales et cet établissement, puisque, pendant ce demi-siècle, aucun incident si bénin soit-il, n’a projeté la moindre ombre sur l’histoire de nos rapports.

Aussi suis-je particulièrement heureux de pouvoir, en cette journée, affirmer être l’interprète fidèle des autorités et de la population de Martigny, en vous adressant, Messieurs les Supérieurs et Messieurs les professeurs, nos compliments, nos félicitations et nos vœux les plus sincères pour la prospérité de votre établissement et de votre congrégation. Fait remarquable : tous les conseillers communaux actuels de Martigny-Ville ont été les élèves du Collège Sainte-Marie, duquel, je le sais, ils ont gardé une affectueuse reconnaissance, car c’est ici qu’ils ont puisé aux premières sources du savoir qui leur a été distribué généreusement par des professeurs compétents et dévoués. Comment, dès lors, ne pas conserver dans son cœur le souvenir de ces premières années de jeunesse et ne pas concrétiser ses sentiments de gratitude par les meilleures relations avec ceux qui nous ont donné nos premiers maîtres dans l’enseignement, et en particulier avec M. le directeur Lassiat dont l’esprit profondément chrétien et le tact font de lui un directeur idéal que nous souhaitons voir encore longtemps à la tête de ce collège, bien que sa carrière déjà longue devrait lui permettre de prendre un repos bien mérité.
Anciens du collège, que de souvenirs chacun de nous n’a-t-il pas conservé des années passées dans ce cher collège. Celui qui vous parle en fut l’élève de 1895 à 1899. Il en est donc un des vétérans ; mais sa mémoire est restée si profondément imprégnée de cette période de sa vie, que chaque fois qu’il franchit la porte du Collège, il lui semble revivre ces années heureuses qui lui paraissent encore toutes proches. Lequel d’entre les tous anciens ne se rappelle pas les fameuses distributions de prix de fin d’année accompagnées de représentations théâtrales à l’Hôtel de Ville, où nous nous rendions en cortège, quelques-uns d’entre nous portant le costume tant envié de velours cramoisi et le chapeau à grande plume blanche des pages ? Qui de nous ne garde pas un souvenir ému de cette chapelle du collège qui a entendu nos chants et nos prières d’enfants ? Qui n’a pas une anecdote à raconter où il fut personnellement intéressé, petit événement, mais qui prenait à l’époque des proportions considérables pour nos imaginations enfantines. Moi-même, je me vois encore, avec une belle médaille sur la poitrine, président, à dix ans, de la Congrégations des Saints Anges, qui avait été fondée par ce brave abbé Dibling, deuxième aumônier du collège et qui exerçait sur chacun de nous un si grand prestige. Sans doute, depuis cette époque lointaine, le petit ange est devenu un peu diable, mais il est une chose qu’il n’oubliera jamais : c’est la reconnaissance qu’il doit à ceux qui ont guidé ses premiers pas dans la voie du bien et du savoir humain.

Messieurs, dimanche dernier, à l’occasion de la bénédiction abbatiale de Monseigneur Adam, Révérend prévôt du Grand-Saint-Bernard, le distingué président du Conseil d’Etat valaisan disait, en parlant de ce monastère, qu’il était la maison de la prière et de la charité. Aujourd’hui nous fêtons une congrégation dont nous pouvons dire que ses établissements sont les maisons de la jeunesse, puisque son activité s’emploie à l’éducation et à l’enseignement des jeunes. Tâche souvent ingrate, mais toujours importante et précieuse, car comme le disait le Révérend père Hénusse dans sa belle conférence de cet hiver, « la jeunesse, c’est l’avenir ». On vous confie ces jeunes gens et on attend des hommes. Les chevaliers du moyen âge étaient bardés de fer, nos fils, eux, doivent élever leur âme, tendre leur volonté et exalter leur courage pour maintenir notre civilisation et la dignité humaine.
Vous avez conservé les méthodes classiques d’enseignement que nous considérons comme excellentes, au risque d’encourir les reproches de nombreux éducateurs modernes. Est-ce peut-être indulgence envers nous-mêmes ? Dans tous les cas, le manque de culture de la mémoire, faculté que l’on néglige trop dans certaines écoles, nous paraît une faute, car du soi-disant mécanisme de cette culture, il reste quelque chose : ce que l’enfant apprenait par cœur devient vivant et compréhensif à l’esprit de l’homme. Mais on dit que c’est un signe de vieillesse que de s’attarder complaisamment au passé. Je ne le ferai donc pas. Je veux seulement constater que de vos écoles sont sortis des hommes qui vous font honneur et souhaiter que les jeunes d’aujourd’hui, qui fêteront un autre anniversaire quand ils seront « le présent », trouvent autant de joie que nous et un peu d’émotion à se réunir tous dans la vieille maison du Collège Sainte-Marie ».
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1939
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

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URL:https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396294
 

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