ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.2a 1948. Elections communales 1948 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1945-1948 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville., 1948

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Niveau:Document

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Cote:ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.2a
Titre:1948. Elections communales 1948 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1945-1948 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville.

Dates

Période de création:1948

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Support / Träger:Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections.

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« Ce n’est pas sans émotion que je m’adresse à vous ce soir, au moment où les conseillers communaux élus il y a quatre ans mettent leur mandat à la disposition de leur parti. C’est en effet le septième rapport que j’ai la mission et l’honneur de vous présenter sur l’activité de l’Administration communale, après une période administrative. Je n’ai certes pas le droit de vous dire que j’ai blanchi sous le harnais, puisque mes cheveux grisonnent à peine, mais je vous demande néanmoins de m’excuser si vous ne rencontrez plus chez celui qui vous parle l’ardeur juvénile d’antan, après vingt-huit années consécutives de présidence du Conseil communal.

Pendant cette longue période, j’ai éprouvé de grandes satisfactions, il est vrai ; mais il a fallu aussi vaincre bien des difficultés, affronter des situations souvent pénibles, et prendre des décisions, approuvées par les uns, critiquées par les autres, surtout lorsqu’elles heurtaient des intérêts personnels. Les difficultés pour un Conseil communal dont le rôle, tout en sauvegardant les principes de la politique à laquelle il se rattache, est surtout administratif, est précisément de concilier les intérêts divers des individus avec ceux de la collectivité, et d’oser en toute circonstance faire passer l’intérêt général avant celui des particuliers. A la vérité, je dois dire, mes chers concitoyens, que dans notre bonne ville de Martigny, la tâche de l’Administration communale a été grandement facilitée grâce à la compréhension et à l’esprit civique de la forte majorité de la population qui, si elle se montre de temps en temps frondeuse (?), sait aussi reconnaître le travail accompli, et admettre qu’il n’est pas possible de donner satisfaction à toutes les revendications, si légitimes puissent-elles parfois paraître. C’est aussi cette atmosphère de confiance qui règne entre élus et électeurs qui a permis à notre petite cité, malgré les divergences d’opinions politiques, de se développer et de prospérer dans la paix et la concorde entre citoyens. De votre attitude bienveillante et compréhensive, le Conseil communal vous est profondément reconnaissant.
Mes chers concitoyens, à l’encontre de ce qui se passe au gouvernement valaisan et dans de nombreuses communes de notre canton, notre Conseil communal ne connaît pas de cloisons étanches entre les différents dicastères ; il constitue un collège de magistrats travaillant en équipe, solidaires les uns des autres, prenant leurs décisions en séance plénière, et endossant ensemble les responsabilités de l’administration. Voilà pourquoi le rapport que je vous présente ce soir n’est pas celui du président de commune, mais le rapport de tout le conseil. Critiques ou éloges ne doivent pas s’adresser au président ou à tel ou tel conseiller, mais au conseil tout entier. Pour répondre au vœu du comité, je me suis efforcé d’être le plus bref possible, de manière à ne pas prolonger cette assemblée au-delà des limites raisonnables. Vous excuserez, dans ces conditions, le laconisme nécessaire de ce résumé de notre activité administrative. Messieurs, La période administrative qui s’achève fut particulièrement active, cela s’explique en grande partie par le fait que plusieurs projets retardés dans leur réalisation à raison de la guerre, ont pu être exécutés ces quatre dernières années. Voici, Messieurs, un aperçu de cette activité.

[EDILITE]. Je commence par l’édilité, puisque les conseillers portent aussi le nom d’édiles. La situation particulière de notre localité, véritable carrefour traversé par la route cantonale Saint-Maurice – Brigue, où aboutissent les vallées d’Entremont et de Bagnes, la vallée de Salvan, la route de Chamonix – La Forclaz, tête de ligne de deux chemins de fer ; chef-lieu du district de Martigny, entouré de quelques localités devenues florissantes surtout depuis quelques années ; centre commercial de premier ordre en Valais. Cette situation, dis-je, nous oblige à faire de notre localité une cité accueillante, bien tenue, et dans laquelle on a plaisir à se rendre. C’est inspiré de ces considérations que nous avons entrepris les importants travaux dont voici l’énumération :
1. Réfection de la rue à travers la place Centrale et des deux carrefours au levant et au couchant de cette place.
2. Réfection de la rue du Saint-Bernard qui a été débarrassée de ses mauvais pavés et élargie partout où cela a été possible.
3. Réfection et agrandissement de la place dite de la Liberté, qui constitue un joli rond-point actuellement.
4. Elargissement et réfection de l’avenue du Saint-Bernard. Nos efforts ont abouti à obtenir de la Commune de Martigny-Bourg la même réfection sur une partie de son territoire. Travail subventionné à 50 %.
5. Réfection de la rue des Lavoirs, la moins jolie de Martigny, mais peut-être la plus utilisée par nos industries et commerces locaux (Saverma, Veuthey, Bompard, Orsat).
5bis. Réfection de la route conduisant aux Vorziers. Passage sous-voie. Continuation de ce travail le long des usines.
6. Réfection de la rue du Rhône, dont l’état était devenu intolérable, avec aménagement des trottoirs.
7. Achat et démolition du bâtiment des hoirs Chappot au carrefour de la rue des Alpes et de la Délèze, élargissant la chaussée à cet endroit qui constituait un véritable danger public.
8. Installation des signaux lumineux en vue de régler la circulation au carrefour de la route cantonale, de l’avenue de la Gare et de la route venant de l’Entremont et de Chamonix.
9. Nous avons également doté l’avenue du Saint-Bernard et celle de la Gare d’éclairages qui font l’admiration de nos hôtes et de nos concitoyens.
CONSTRUCTIONS. Pendant cette période administrative, nous avons réalisé les vœux exprimés depuis longtemps par les gymnastes et les sportifs de notre localité. La construction de la halle de gymnastique est actuellement chose faite, et tous ceux qui ont visité ce bâtiment, magnifiquement situé, se plaisent à reconnaître a perfection de son aménagement qui fait honneur aux architectes qui en ont conçu les plans. Je sais que dans divers milieux, cette grande dépense a été critiquée. Mais, Messieurs, n’oublions pas que l’Etat nous verse un subside de 30 % pour cette construction, ce qui réduira considérablement son coût pour notre ville. D’autre part, cette halle est utilisée par quelques centaines de personnes, y compris notre jeunesse scolaire. Elle a été visitée par plusieurs commissions, en particulier par une délégation de la ville de Genève, qui en a fait le plus grand éloge. J’ajoute que les dimensions de cette salle sont celles prévues pour une population de 5'000 habitants.

Quant au Parc des Sports, il est en voie d’achèvement. Comme vous le savez, la Municipalité a vendu sans perte le terrain qu’elle avait acquis au sud de l’usine à gaz quelque temps auparavant, et elle a acquis le terrain du futur Parc des Sports du bénéfice paroissial à raison de 5 francs le mètre carré, soit 16'279 mètres carrés pour le montant total de 81'395 francs. Elle avait tiré 108'000 francs de son ancien terrain- Bénéfice 15'000 francs. Ce parc servira de terrain de football aves piste, et dans l’angle sud-ouest sera aménagé le terrain de la patinoire, qui sera aussi le terrain officiel du hockey sur glace. Le coût en sera évidemment élevé, environ 150'000 francs, mais su moment qu’il fallait créer ce parc, il a paru préférable au conseil de faire d’emblée quelque chose de bien et de durable avec toutes les installations modernes.

Enfin, mes chers concitoyens, dans quelques mois nous aurons achevé l’agrandissement et la restauration de l’Hôtel de Ville, travail dont le coût sera d’après les calculs établis d’environ 800'000 francs. Cet édifice construit en 1867 et qui a abrité pendant plusieurs décades nos écoles communales, le tribunal du district et l’Administration communale, se trouvait dans un état tel que sans la guerre, la restauration en aurait déjà été entreprise en 1940. Nous espérons que les travaux seront achevés sans le courant du printemps prochain. La Municipalité a décidé de doter ce bâtiment d’un vitrail qui formera la paroi levant de la cage d’escalier. Elle en a confié l’exécution à l’artiste peintre Edmond Bille. Cette très belle œuvre d’art embellira notre cité et sera un attrait de plus pour ses visiteurs. Comme vous le savez déjà, nous avons vendu l’ancien Hôtel Clerc, propriété de puis 1920, pour le beau prix de 327'000 francs, plus 3'000 francs terrain Balma (?), réalisant ainsi un bénéfice d’environ 130'000 francs, tout en demeurant propriétaire du jardin public et du terrain adjacent, représentant une superficie totale de 6'700 mètres carrés, y compris le jardin public. (triangle Balma). Le tribunal et les services industriels qui y étaient logés seront transférés à l’Hôtel de Ville).
[Texte en marge : 1. Agriculture ; travaux, inondation, taxes cadastrales. 2. Instruction publique. 3. Assistance. 4. Tourisme ; route de Fully. 5. Administration générale ; personnel traitement ; bureau une seule personne ; police ; comptabilité. 6. S.I. : a) électricité ; b) sources ; c) gaz. Mouvement ; situation financière actuelle. Projets : mise en tuyaux ; route de Fully ; rue des Hôtels ; ameublement Hôtel de Ville ; police permanente. Conclusions ; Vallotton]

[AGRICULTURE]. Au point de vue agricole, deux grosses dépenses ont été nécessaires en dehors des travaux ordinaires d’entretien des chemins et des canaux. D’abord la remise en état du Toléron sur une partie de son parcours, dès la naissance de ce canal. Celui-ci avait un écoulement nettement insuffisant du fait de sa faible pente et de l’eau qui contient beaucoup de sable. Petit à petit, le lit se remplissait de sable, de telle sorte que chaque année nécessitait de grands frais de curage et d’entretien, si l’on voulait évier que dans un proche avenir les grands travaux d’assainissement de la Plaine du Rhône ne devinssent illusoires dans cette région. Ceci constituait un grand danger pour nos terrains agricoles. Nous avons donc provoqué l’intervention du Consortage de l’assainissement de la Plaine du Rhône et de l’Etat, et, après de nombreux pourparlers souvent difficiles, nous avons pu obtenir que le lit du Toléron soit garni de caniveaux en béton sur une longueur de 1'200 mètres environ, facilitant ainsi l’écoulement des eaux. Ce travail représente une dépense d’environ 100'000 francs dont 20'000 francs environ sont à la charge de notre commune. Il vient d’être achevé et donne satisfaction.

Ensuite, nous avons dû d’urgence rétablir le barrage de la Drance en amont de Martigny-Bourg, au lieu-dit Condémine, qui donne l’eau nécessaire à l’irrigation d’une grande partie de notre plaine. Ce travail exécuté dans des conditions difficiles représente une dépense de 60'000 francs, dont 40 % nous sera remboursé par les subsides fédéraux et cantonaux. Notre commune supportera les 3/7 du solde, soit 15'000 francs. De plus, nous avons décidé d’installer un dessableur moderne dont le coût s’élève à 15'000 francs environ, soit 6'000 francs environ pour Martigny-Ville. Le chemin des Finettes a été prolongé jusqu’au chemin reliant la route cantonale au Guercet. Ce travail a été fait dans d’excellentes conditions avec les matériaux de démolition de l’Hôtel de Ville. Le chemin longeant la meunière du Bedon, qui finissait en cul de sac, a été prolongé également pour rejoindre le chemin des Bonnes Luites.
La question agricole m’amène à vous toucher quelques mots de deux événements présents. Dans la nuit du 4 au 5 septembre dernier [04.09.1948-05.09.1948], notre plaine a été inondée par le débordement du Rhône, inondation qui a causé un tort immense à nos agriculteurs, anéantissant leurs récoltes et causant aux arbres fruitiers des dommages qu’il sera difficile d’évaluer avant le printemps prochain. Nous exprimons toute notre sympathie aux victimes de ce désastre. Notre conseil a immédiatement entrepris, tant auprès du Conseil d’Etat que du Fonds suisse de secours pour dommages non assurables, les démarches nécessaires en vue d’obtenir l’aide la plus efficace possible aux sinistrés. La commission de taxation désignée par le Conseil d’Etat procède depuis plusieurs semaines aux expertises, et nous espérons que les sinistrés à situation modeste recevront bientôt une aide heureuse.

Un autre événement, qui a passablement fait parler et agité l’opinion publique, est la révision des taxes cadastrales. Les taxes actuelles datent de 1930 et le Grand Conseil, sur la proposition du Conseil d’Etat, en a décidé la révision. Celle-ci fut commencée en 1947 et s’est achevée dernièrement. Evidemment, le motif à la base de cette révision est d’augmenter les ressources fiscales ; il ne faut donc pas s’étonner d’une augmentation générale de ces taxes. Ces taxes ont été établies par un commission nommée par le Conseil d’Etat ; cette commission a pour mission non seulement de taxer les immeubles, mais de coordonner son travail de manière à éviter que certaines régions du canton ne soient favorisées par rapport aux autres ! C’est ainsi que dans chaque commune, la Commission cantonale a donné des instructions précises aux délégués communaux sur la manière de procéder et a elle-même opéré la taxe d’immeubles-types dans les différentes régions et quartier de la commune. Cette Commission cantonale est restée en contact avec la Commission communale en venant à différentes reprises sur place pour vérifier le travail de la Commune. Les Commissions communales n’étaient donc pas libres de leurs mouvements, ne pouvaient pas taxer à leur guise, mais ont dû agir selon les instructions reçues ; elles n’ont été en fait que des organes d’exécution remplissant une tâche ingrate, car elles se rendaient bien compte que les augmentations inévitables de taxe pour la plupart des immeubles créeraient du mécontentement, au surplus facile à exploiter. Un grand nombre de recours ont [sic] été déposés, qui seront transmis à l’Etat.
Le Conseil, y compris sa Commission de taxe, a le sentiment que les taxes des terrains agricoles sont généralement trop élevées, parce que décidées et faites en période de haute conjoncture. La difficulté d’écoulement de nos fruits depuis deux ans, la baisse de leur prix et l’insécurité des cultures dans la plaine du Rhône menacées par ce fleuve, ont considérablement fait fléchir les prix des terrains, ce qui devrait à notre avis entraîner automatiquement une baisse générale des taxes cadastrales de ceux-ci. Le Conseil interviendra dans ce sens auprès de l’autorité cantonale supérieure. Quant aux bâtiments, il y aura lieu pour l’autorité cantonale d’examiner chaque recours en particulier. Je signale à ceux qui l’ignorent qu’en dehors du facteur vétusté et état du bâtiment, que pour la taxe, le revenu du bâtiment entre en ligne de compte pour le 60 % et le cube pour le 40 %. Ceci explique en fait les grandes différences constatées dans les taxes des bâtiments, qui semblent souvent de valeur approximativement égales quant au coût de construction.

[INSTRUCTION PUBLIQUE]. Je passe maintenant à un autre domaine, celui de l’instruction publique dans notre commune. Pendant cette période administrative, le Conseil a créé une école primaire supérieure, confiée à un [illisible] maître de premier ordre qui nous donne entière satisfaction. Il a rendu dès cette année obligatoire dans la commune l’enseignement ménager pour les élèves de quinze et seize ans. Actuellement, quinze jeunes filles de la localité profitent gratuitement de cet enseignement qui leur est payé par la commune à l’externat Sainte Jeanne Antide. Le Conseil verra s’il y a avantage dans les années à venir à créer une école ménagère communale. L’enseignement du chant et de la gymnastique a été confié à des maîtres spécialistes. Dès cette année scolaire, le Conseil a décidé d’accepter à l’école les enfants déjà depuis l’âge de cinq ans, ce qui a augmenté considérablement l’effectif de la gent scolaire.

Les nouvelles dispositions sur le traitement du personnel enseignant sont devenues une très grande charge pour notre commune, qui doit payer la totalité du traitement initial. Alors que ce traitement initial était jusqu’à l’année dernière de 200 et 180 francs, il est aujourd’hui de 550 et 500 francs par mois. En tenant compte des traitements des maîtres de l’école moyenne, de gymnastique et de chant, le montant des traitements payé au personnel enseignant par notre commune a passé de 22'591,50 francs en 1944 à environ 60'000 francs en 1948. Malgré cela, notre Conseil a maintenu la gratuité du matériel scolaire, l’assurance infantile obligatoire, l’étude après la classe, la distribution gratuite de lait pendant deux mois aux enfants de familles pauvres.
En bref, Messieurs, la dépense totale annuelle pour l’instruction publique a passé de 41'014,15 francs en 1944 à 90'000 francs en 1948, c’est-à-dire qu’elle a augmenté de 50'000 francs environ ; dans ce chiffre n’est pas compté l’intérêt du capital engagé dans le bâtiment scolaire. Chaque élève nous coûte environ 360 francs par année. Inutile de vous dire que nous ne regrettons pas cette dépense, car le Conseil considère comme de son devoir de faire son possible pour favoriser l’instruction et l’éducation de nos enfants. Au surplus, si nos écoles n’étaient pas délestées par les écoles privées de la localité, nos dépenses seraient bien plus fortes encore. Remercier la commission et le personnel.

Un autre poste important de nos dépenses est celui de l’assistance publique qui s’élève à 55'000 francs environ par an. Il est vrai que ce montant est couvert jusqu’à concurrence de 14'000 francs par le droit des pauvres perçu sur les spectacles notamment. Knie seul : 2'000 francs. Au point de vue social, notre Conseil s’est préoccupé de faire respecter au mieux les dispositions légales et notre règlement communal de police concernant la protection du travail. Il a maintenu en faveur des ouvriers de chantier et de l’industrie un taux d’impôt réduit, qui est de plus de la moitié inférieur au taux fixé par la loi. Enfin, Messieurs, nous avons réajusté les traitements de notre personnel communal, acheté une machin comptable des plus modernes, et réorganisé notre comptabilité. Un nouvel agent de police a été engagé et nous avons créé un poste permanent de chef des travaux publics.

[SERVICES INDUSTRIELS]. Mon exposé se prolongerait trop, si j’entrais dans les détails des Services industriels, qu’il me suffise de vous dire que la situation du Service d’électricité se maintient stable. Non seulement le prix des kwh n’a pas changé depuis avant la guerre, mais le Conseil a décidé il y a quelques mois de favoriser par un prix réduit l’éclairage des vitrines de nos magasins pour donner toujours plus d’attrait à notre bonne petite ville.

Le Service du gaz ne nous a jamais procuré un bénéfice appréciable, mais alors qu’après la guerre mondiale de 1914 – 1918 le prix du mètre cube de gaz était monté à 60 centimes, pour redescendre ensuite à 30 centimes, nous avons cette fois-ci maintenu ce prix à la somme modique de 36 centimes, malgré le renchérissement de la houille de quatre fois son prix d’avant-guerre. Ce service qui a laissé un déficit de 86'000 francs en 19446 et de 14'600 francs en 1947, accusera cette année à peu près le même déficit qu’en 1947.
Le Services de eaux nous a beaucoup préoccupé et occupé. Le manque d’eau nous a obligé à prendre des décisions importantes. Après de longs pourparlers, nous avons réussi à acheter de très belles sources au lieu-dit « le Mariotty » dans le vallon de Champex et, d’entente avec la Commune de Martigny-Bourg, nous avons capté ces sources dont l’eau sera amenée dans nos deux localités à raison de deux tiers pour la Ville et un tiers pour le Bourg. Ces travaux coûteront environ 400'000 francs, répartis dans les mêmes proportions entre les deux communes, et seront achevés dans le courant de 1949. La quantité d’eau fournie par ces sources est de 6 à 7'000 litres minute.

Voilà, mes chers concitoyens, un résumé de notre activité pendant ces quatre ans. Malgré ces très grandes dépenses, la situation de notre commune demeure très saine, mais le Conseil sera obligé, pendant les prochaines années, de prête une attention spéciale aux finances de celle-ci. Tous les travaux et toutes les constructions faites jusqu’à maintenant ont été payés au moyen de notre trésorerie.

La halle de gymnastique est entièrement payée, bien que les subsides touchés à ce jour ne soient que de 16'000 francs. Nous avons déjà payé 120'000 francs pour le Parc des Sports, 68'000 francs pour la route de Fully et 330'000 francs pour l’Hôtel de Ville. Pour la restauration de l’Hôtel de Ville, nous avons contracté un emprunt de 450'000 francs au 3.5 % auprès de la Caisse nationale d’assurance par une simple reconnaissance de dette, sans avoir été obligé de fournir aucune garantie et sans aucun frais.

Actuellement, notre trésorerie présente une somme disponible en banque d’environ 475'000 francs. Notre passif se décompose ainsi : 40'000 francs dus à la Bourgeoisie, 450'000 francs dus à la Caisse nationale d’assurance, 398'000 francs sus pour l’assainissement de la Plaine de Rhône ; total 888'000 francs. L’excédent général de l’actif municipal au 31 octobre 1948 [31.10.1948] est de 871'000 francs, malgré de forts amortissements sur les immeubles, ainsi la halle de gymnastique ne figure au bilan que pour 150'000. Les Services industriels n’ont pas d’autre dette que celle que nous devons contracter pour les nouvelles canalisations d’eau potable. Les impôts produisent une recette de l’ordre de 450 à 460'000 francs environ. L’ensemble des recettes municipales sans les Services industriels s’élève à 600'000 francs environ. Le mouvement de caisse annuel est inférieur à 2 millions et le mouvement général (débit et crédit) s’élève à plus de 9 millions.
Messieurs, dans un avenir rapproché, le Conseil devra entreprendre la remise en état et l’aménagement de la rue des Hôtel, la réfection de la route de Fully jusqu’au Courvieux, l’achèvement de la route le long des Usines aux Vorziers, la construction d’une grande artère de circulation partant de l’entrée de La Bâtiaz, longeant la voie ferrée du Martigny – Châtelard, passant devant les abattoirs, traversant les routes de Fully, de la Maladière et de la Gare pour aboutir à la route cantonale entre les maisons Max et Sauthier. Tout ceci représente des dépenses considérables qui seront nécessaires, amis qui paralyseront quelque peu l’activité du Conseil dans d’autres domaines.

Chers concitoyens, j’ai terminé mon exposé. Il me reste encore deux devoirs à remplir. Le premier est de remercier la population de Martigny, et en particulier le Parti radical, de la bienveillance et de la confiance qu’ils nous ont témoignée pendant ces quatre ans. La deuxième est d’exprimer la reconnaissance du Conseil au personnel de la commune pour le dévouement et l’intérêt dont il a fait preuve dans l’accomplissement de sa besogne quotidienne.

Et enfin, Messieurs, permettez-moi de rendre un hommage public et sincère à tous mes collègues du Conseil communal qui firent en toutes circonstances des collaborateurs et des administrateurs sensés et soucieux de la chose publique. Vallotton… A tous merci. Dans un instant, mes chers concitoyens, vous désignerez les candidats de la liste radicale pour les élections de samedi et dimanche prochains. Inspirez-vous dans votre choix de l’individu supérieur de notre chère ville de Martigny et de ses habitants. Les intérêts privés et les préférences particulières doivent s’effacer devant le bien général. Puisse le nouveau conseil qui entrera en fonctions le premier janvier prochain [01.01.1949] avoir toujours devant ses yeux le devoir et le désir ardent de diriger, mais aussi de servir notre population au plus près de sa conscience, et alors nous pourrons regarder l’avenir avec confiance et maintenir aux leviers de commande le parti radical qui préside depuis un siècle aux destinées de notre bonne ville. »
Mots-clefs : 1945-1948 ; Construction de la halle de gymnastique ; Restauration de l’Hôtel de Ville ; Barrage sur la Dranse à Condémine ; Inondation du Rhône ; Révision des taxes cadastrales ; Marioty.
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1948
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

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