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ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.2c Exposé de Marc Morand, à l’occasion de ses trente ans de présidence de Martigny-Ville., 12.1950 (Document)
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.2c |
Titre: | Exposé de Marc Morand, à l’occasion de ses trente ans de présidence de Martigny-Ville. |
Dates |
Période de création: | 12/1950 |
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Support |
Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « Malgré le plaisir que me procure cette soirée, c’est avec une émotion bien compréhensible, mêlée d’une pointe de mélancolie, que je vous remercie des aimables et trop élogieuses paroles que vous m’avez adressées par l’intermédiaire du vice-président de la commune, qui a su ajouter son grain de sel aux compliments des tribuns, et que je vous exprime ma gratitude pour le magnifique cadeau que vous avez bien voulu m’offrir. Cette superbe pendule neuchâteloise, pour laquelle je trouverai dans ma maison une place de choix, me rappellera dès maintenant et plus tard, les nombreuses années pendant lesquelles ma vie fut intimement mêlée à celle de ma chère commune natale, et quand tinteront les heures, je saisirai mieux que le temps est un grand maître qui poursuit inexorablement sa course nous entraînant tous volens nolens vers le terme suprême. Et cette pensée qui est une certitude m’aidera, lorsque l’heure de la retraite aura sonné, à considérer avec une sage philosophie le moment qui fuit, ce qui ne m’empêchera pas toutefois de ne rien épargner pour obtenir l’ajournement du rideau.
Trente de sa vie, cela paraît bien long, et pourtant il me semble que c’était hier que mes concitoyens m’appelaient à la présidence de Martigny-Ville, après la mort prématurée de mon cher oncle Georges Morand, auquel avait succédé jusqu’à la fin de la période administrative, soit pendant deux ans, le regretté Denis Orsat. Pendant ces trente ans, mes collègues qui ont siégé au Conseil communal furent au nombre de vingt-cinq, neuf sont décédés. Des deux premières périodes, soit de 1921 à 1928, il ne reste avec celui qui vous parle qu’un seul survivant, M. Alfred Sauthier. De la troisième période, deux, mais (?) le frère du précédent, M. Auguste Sauthier, et Albert Vallotton. Tous les chefs de service du début : secrétaire, receveur, bureau des Services industriels, électricité, gaz, police, sont également morts. A tous ces collègues et ces collaborateurs, j’adresse ce soir une pensée émue et reconnaissante. |
| Mais si les hommes passent, la cité demeure. C’est pourquoi je suis fier d’avoir consacré la grande partie de mon existence à la chose publique. Sans doute, mes chers collègues, pendant cette longue période, ai-je commis bien des erreurs, mais ce que je puis affirmer en toute sérénité, c’est que même me trompant, l’ai toujours eu en vue dans mes actes administratifs ce que je considérais dans le moment être l’intérêt de la commune. Si j’ai pu parfois froisser l’un ou l’autre de mes collègues ou de mes collaborateurs, anciens et actuels, qu’ils veuillent bien me le pardonner. Que voulez-vous, l’on n’est pas toujours maître de ses actes, encore moins de ses nerfs. Et je saisis l’occasion de cette réflexion pour vous remercier, Messieurs, de votre précieuse collaboration et du dévouement dont vous faites preuve dans l’accomplissement de vos fonctions.
Notre commune est une petite bourgade, conseillers communaux et population sont en contact permanent, les décisions des magistrats sont passées au crible de la critique, l’opinion publique, parfois mal ou pas renseignée, s’émeut facilement d’un projet ou d’une décision du Conseil communal, et l’on va quelques fois jusqu’à brandir la menace des urnes, parodiant le vieil aphorisme : la crainte de l’électeur et le commencement de la sagesse. Eh bien, mes chers collègues, s’il m’est permis de vous donner ce soir un conseil : ne vous laissez pas obnubiler par cette pensée. D’abord, parce qu’elle n’est pas digne d’un vrai chef et qu’elle constitue une entrave à l’accomplissement de son devoir, et ensuite parce que le peuple, malgré des sautes d’humeur momentanés, sait reconnaître les mérites de ceux qu’il a élus, pourvu qu’ils administrent honnêtement et avec compétence la chose publique. Il faut savoir prendre ses responsabilités et dire non aux sollicitations ou aux suggestions qui ne paraissent pas justifiées. C’est à cette condition seulement que l’on peut prétendre à exercer une fonction publique. Avant de terminer, permettez-moi de vous remercier d’avoir associé ma femme à cette fête d’anniversaire. Depuis bientôt trente-deux ans de mariage, je crois que c’est la première fois qu’elle est invitée à une manifestation officielle de la commune. Cette délicate attention me touche profondément, car je dois beaucoup à l’excellent caractère de mono épouse qui a toujours accepté de bonne grâce de rester seule à la maison, journées et soirées pendant que son mari était pris par les affaires publiques et par ses devoirs militaires. Mes chers collègues, J’arrête ici mon allocution et lève mon verre à la prospérité de notre chère commune. » |
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Utilisation |
Fin du délai de protection: | 31/12/1950 |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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URL vers cette unité de description |
URL: | https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396345 |
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