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ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.4b 1956. Elections communales 1956 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1953-1956 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville.
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.4b |
Titre: | 1956. Elections communales 1956 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1953-1956 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville.
Suit : Bilan de la Municipalité de Martigny-Ville au 31.12.1955. |
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Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « Mes chers concitoyens, Avant toutes choses, je voudrais me joindre aux paroles qu’a prononcées M. le Président du parti au début de notre dernières assemblée, en souhaitant la plus cordiale des bienvenues à nos amis radicaux de La Bâtiaz qui viennent grossir les rangs de notre parti local. C’est sans arrière-pensée que nous avons accepté la réunion de l’ancienne Commune de La Bâtiaz à celle de la Ville. Il suffit, en effet, de connaître les étroites relations qui existaient depuis longtemps, non seulement entre les deux populations, mais aussi entre nos communes, pour savoir que cette union était déjà un réalité et que le vote massif des citoyens, le printemps dernier, n’en a été que la consécration légale sur le plan administratif. Messieurs, Mercredi dernier, mes collègues du Conseil communal vous ont exposé de façon détaillée l’activité des dicastères dont ils ont eu la présidence pendant la période administrative qui touche à sa fin. Je les félicite et les remercie d’avoir dessiné une image fidèle des nombreuses tâches particulières dévolues à chacun d’eux, démontrant ainsi que les fonctions administratives sont loin d’être nue sinécure, mais que tous les élus, en harmonie avec les décisions du Conseil, doivent se vouer avec cœur et dévouement à leur mission. A mon tour, je devais vous fournir quelques renseignements sur les départements dont j’avais spécialement la charge et sur la situation financière de la commune. Mais vu l’heure tardive, mon exposé fut renvoyé à l’ assemblée de ce soir, laquelle, sur ce point, est considérée comme la suite de celle de mercredi. Ceux qui n’étaient pas présents à notre dernière assemblée comprendront donc qu’il ne soit ni possible ni indiqué de traiter à nouveau ce soir des affaires qui ont fait déjà l’objet des rapports des autres membres de la Municipalité ; ce serait trop allonger nos délibérations. Je suis donc persuadé que vous me saurez gré de rester aujourd’hui dans le cadre de la tâche qui m’avait été assignée pour mercredi dernier et de me borner aux considérations suivantes :
LA BOURGEOISIE. Comme la plupart d’entre vous le savent, à Martigny-Ville, l’administration de la Municipalité et de la Bourgeoisie est confiée au seul Conseil communal, ce qui n’est pas le cas par exemple à Monthey, Sion et Sierre, où il existe un Conseil municipal et un conseil bourgeoisial. En 1954 et 1955, notre Bourgeoisie a subi un important changement dans sa fortune immobilière par la vente de l’Hôtel du Col de Balme aux frères Simon d’Argentières pour la somme de 27'000 francs et de l’alpage des Herbagères à M. Nestor Saudan de Martigny-Combe pour un montant de 35'000 francs. En revanche, elle a augmenté son aire forestière par l’acquisition de plusieurs parcelles joutant les forêts bourgeoisiales. Le Conseil a en outre décidé de renoncer à l’exploitation de l’alpage du Planard comme tel et de procéder à son boisement en même temps qu’une nouvelle route forestière sera aménagée entre le Planard et la route de Chemin au Col des Planches. L’état des finances de la Bourgeoisie en sera certainement amélioré car, aussi bien les alpages que l’Hôtel du Col de Balme, nécessitaient chaque année d’importantes dépenses qui n’étaient de loin pas compensées par le produit des locations. La situation financière est bonne, puisque la Bourgeoisie n’a aucune dette et que de son bilan à la fin de 1955 ressort une fortune de 481'239,11 francs, en augmentation des 5'793,76 francs depuis le 31 décembre 1951 [31.12.1951]. D’autre part, l’apport de la fortune de la Bourgeoisie de La Bâtiaz n’est pas négligeable. |
| LES SERVICES INDUSTRIELS. Ils se divisent en trois branches, le Service des eaux, de l’électricité et du gaz. Depuis le captage des sources dite « du Marioty » dans le vallon de Champex, notre commune est assurée d’un ravitaillement en eau potable suffisant pour de très nombreuses années. En effet, le débit de ces sources est d’environ 5 à 6'000 litres minute en hiver et de 9'000 litres minutes en été, dont les deux tiers pour Martigny-Ville et le tiers pour Martigny-Bourg. Nous disposons en outre de deux sources entre le Borgeaud et le Brocard, d’un débit moyen de l’ordre de 2'000 litres minute, dont la moitié pour la Ville, et de sources plus petites dans la région de La Poyaz et du Plan de l’Eau, d’un débit d’environ 600 litres minute. Il y aura lieu de prévoir la construction, dans un proche avenir, d’une nouvelle conduite depuis la chambre de partage du Brocard jusqu’en Ville, la conduite actuelle de 25 centimètres, datant de l’année 1910, devenant difficilement suffisante pour nos besoins d’alimentation en eau potable. Le nombre des abonnés à l’eau est de 1300. Notre eau est excellente. De mai à octobre de chaque année, elle est l’objet tous les quinze jours d’une analyse bactériologique. La captation des eaux du Marioty a nécessité une très grande dépense, ce qui nous a obligé à réviser nos tarifs en 1953, pour faire face à l’intérêt du capital emprunté à cette occasion et à un faible amortissement. Le tarif actuellement appliqué est encore inférieur à celui des autres grandes communes du canton. En 1955, le bénéfice net du Service des eaux a été de 3'107,55 francs, déduction faite de 13'551,85 francs représentant l’amortissement sur les installations. Notre dette auprès de la Banque cantonale s’élève à 410'000 francs au taux de 3,5 %.
Si le Service des eaux nous donne satisfaction, il n’en est pas de même de celui du gaz. Les abonnés au gaz sont de 370 en Ville et de 190 à Martigny-Bourg. Ils sont en constante diminution depuis quelques années, car la plupart des nouveaux bâtiments ne sont équipés que pour la cuisson à l’électricité et, d’autre part, de nombreux ménages délaissent le gaz pour l’énergie électrique. Enfin, la grande majorité de ceux qui restent fidèles au gaz est constituée par de petits consommateurs de ce produit, si bien que, malgré l’augmentation de la population, la diminution des recettes du gaz est d’environ 30 %, d’où un déficit en 1955 de 15'990,05 francs. Il est clair qu’une situation pareille ne peut durer, à peine de devenir catastrophique. A mon avis, le seule solution qui s’impose est la suppression de l’usine à gaz, comme ce fut le cas dernièrement à Brigue et à Payerne. A ce moment, il faudra trouver un moyen pour ne pas porter un préjudice financier trop sensible aux abonnés. |
| Quant au Service de l’électricité, lequel comprend la fourniture du courant-lumière et les installations privées et publiques en vue de l’éclairage, il nous laisse chaque année un bénéfice appréciable, qui est le bienvenu dans la caisse communale- Notre commune est toujours au bénéfice du contrat conclu en 1907 entre l’ancienne Société d’électricité de Martigny-Bourg et les Usines Staechlin. Ce contrat a été repris tacitement par la Lonza, ayant-droit de M. Staechlin depuis une trentaine d’années. Mais cette société en a demandé la révision à plusieurs reprises depuis de nombreuses années déjà. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons réussi à maintenir le statu quo. Le prix de revient du kwh, y compris la location des compteurs, est de 0,042 francs environ. Nous avons acheté en 1955 : 1'041'653 kwh et nous en avons vendu 627'600. La Ville en consomme environ 300'000 pour l’éclairage des rues et des bâtiments publics. La vente du courant-lumière en 1955 a produit une recette totale de 202'861.10 francs pour 1300 abonnés environ. Le bénéfice net, tous amortissements déduits, est de 58'603.71 francs, plus l’éclairage public et les travaux sur le réseau, qui représentent un supplément de 40'000 francs environ. Le Service de l’électricité n’a pas de dette : son réseau, lignes, transformateurs et outillages, dont la valeur peut être estimée de 350 à 400'000 francs est porté à un franc au bilan.
LES COMMUNICATIONS ROUTIERES ET FERROVIAIRES. En vue de favoriser dans la plus grande mesure possible le développement commercial, industriel et touristique de notre localité, le Conseil a décidé de vouer une attention toute spéciale à ces questions et a institué deux commissions, l’une dite « des recherches économiques et sociales », présidée par M. Edouard Morand, et l’autre dénommée « commission des communications routières et ferroviaires ». J’ai l’honneur de présider cette dernière commission, dont voici quelques aspects de son activité. Les deux compagnies de chemin de fer de montagne, dont Martigny est en tête de ligne, ont toutes deux sollicité une seconde fois l’aide des pouvoirs publics en vue de l’assainissement de leur situation financière. Plusieurs conférences ont été aménagées à cet effet entre les autorités de la Confédération, des cantons et des communes intéressées. |
| [MARTIGNY – CHATELARD]. Ce fut d’abord la Compagnie du Martigny – Châtelard qui présenta une requête en 1953. Elle sollicitait primitivement une aide de 2'250'000 francs destinée à l’achat de trois compostières (compositières) de train, en vue d’assurer un service direct de Martigny à Chamonix et vice-versa. La participation de notre commune y était prévue pour 202'500 francs. Après une étude approfondie de cette requête et de la situation de Martigny – Châtelard, notre commune se vit dans l’obligation de s’opposer à une participation aussi levée, laquelle eut été en disproportion évidente avec l’intérêt que nous pouvions tirer de l’existence de ce chemin de fer, dont l’importance touristique diminuera vraisemblablement lorsque la route de La Forclaz aura été achevée. La Compagnie du Martigny – Châtelard réduisit donc sa demande à 1'200'000 francs. D’après les dispositions légales, la Confédération intervenait pour 600'000 francs, le canton pour 300'000 francs et les communes intéressées pour 300'000 francs. La part de la Commune de Martigny-Ville fut fixée à 15 % de ce dernier montant, soit à 45'000 francs payables en trois annuités. Deux annuités sont déjà versées et portées dans la gestion. Deux assainissements antérieurs de cette compagnie nous avaient coûté 46'347 francs, contre remise de 160 actions privilégiées amorties à un franc dans notre bilan.
[MARTIGNY – ORSIERES]. Puis vint en 1955 la Compagnie du Martigny – Orsières. Sa situation était devenue catastrophique après la construction du tronçon Sembrancher – Le Châble, dont le coût avait dépassé les prévisions dans une mesure excessive. Diverses solutions furent envisagées pour sauver ce chemin de fer et aboutirent finalement à la situation suivante : la Compagnie British Aluminium détenait 4'000 actions représentant une valeur nominale d’un million sur un capital social de 1'480'000 francs. Elle était en outre créancière hypothécaire en premier rang pour la somme de 1'900'000 francs. Actions et créances de cette compagnie furent achetées pour la somme de 500'000 francs, répartie entre la Confédération, le canton et les communes intéressées. Martigny-Ville acheta pour sa part 120 actions, au prix total de 300'000 francs, de sorte que nous possédons aujourd’hui 197 actions de cette compagnie, y compris les 77 actions qui nous appartenaient par suite d’un assainissement antérieur. L’aide financière sollicitée des pouvoirs publics a été accordée jusqu’à concurrence de 750'000 francs sous forme d’un prêt à intérêt variable de 300'000 francs par la Confédération, de 200'000 francs par le Canton du Valais et de 225'000 francs par les dix communes intéressées, la participation de Martigny-Ville à ce prêt étant de 18 %, soit de 40'500 francs. Il s’ensuit que cet assainissement représente pour notre commune une somme de 70'500 francs. Il est fort probable que l’année 1957 verra la fusion des deux compagnies. |
| TRAMWAY DE MARTIGNY. Ensuite des pressantes interventions du représentant du Conseil communal au Conseil d’administration de la Compagnie du tramway Martigny-Ville à Martigny-Bourg, cette compagnie a décidé de remplacer le tram par un service d’autobus, dès le début de l’année 1957. A cet effet, il a été convenu entre la compagnie et les Communes de Martigny-Ville et de Martigny-Bourg que celles-ci verseraient chacune une indemnité annuelle maximum de 2'500 francs à la Compagnie du tramway, pour autant que les recettes de l’autobus n’atteindraient pas 45'000 francs, ainsi par exemple si les recettes actuelles, qui sont de l’ordre de 42'000 francs sont maintenues, le montant à verser par les communes ne sera que de 3'000 francs, soit de 1'500 francs pour chacune d’elles et, lorsque la course de l’autobus sera prolongée jusqu’à La Croix [Martigny-Croix], l’indemnité en question se répartira dans la proportion de 4/5 pour Martigny-Ville et Martigny-Bourg et de 1/5 pour Martigny-Combe. Cette innovation est d’une grande importance pour l’amélioration du trafic routier à l’intérieur de la Ville et entre les trois communes ; de plus, elle supprimera des frais assez onéreux pour l’entretien de la chaussée le long de la voie ferrée du tram. ¨ ROUTE CANTONALE DEVIEE. Cette déviation, dont le tracé est connu de chacun, est devenue une nécessité absolue, étant donné l’augmentation toujours plus forte du trafic routier. Toutefois, dans le but de maintenir une liaison facile avec le centre de la ville, le Conseil communal a décidé la construction d’une voie de raccordement entre cette nouvelle route vers les abattoirs et la rue de Hôtels [actuelle rue Marc-Morand]. Une conférence, que nous avons eue très dernièrement avec l’Inspectorat fédéral des routes et le Département des travaux publics du Valais, nous permet d’espérer le classement de ce tronçon comme route alpestre, ce qui le ferait bénéficier d’une subvention appréciable. Malheureusement, malgré tous nos efforts pour l’aménagement rapide de cette route de déviation, il n’est pas probable que les travaux soient entrepris avant la fin de 1958 ou le début de 1959.
Nous avons aussi fait de nombreuses et pressantes démarches pour l’aménagement de la route du Simplon à l’entrée Est de notre localité, mais ici également, nous avons de la peine à obtenir l’exécution immédiate des travaux, bien que nous nous soyons déclarés prêts à faire l’avance des frais pour deux ou trois ans. Nous voulons espérer que l’année 1957 verra enfin cette amélioration tant attendue et qui se justifie d’autant plus que les P.T.T. vont entreprendre prochainement la construction de leur bâtiment en bordure de la nouvelle rue projetée entre l’avenue de la Gare et la route du Simplon, immédiatement à l’Est des magasins Giroud et Bagutti. |
| Enfin, il vous intéressera de savoir que la nouvelle route de La Forclaz sera totalement ouverte à la circulation pour le premier juillet 1957 [01.07.1957], si les pronostics du Département des travaux publics sont exacts. Jusqu’à ce jour, notre commune a participé à cette réfection pour une somme de 155'726,55 francs, qui représente vraisemblablement environ la moitié de notre participation locale.
Je vous dois encore quelques mots au sujet de la route du Grand-Saint-Bernard et du tunnel routier projeté sous ce col. Cette route s’aménage para étapes et nous comptons que dès l’achèvement de la route de La Forclaz, les travaux d’élargissement et de réfection s’exécuteront à un rythme accéléré. Quant au tunnel, dont votre serviteur fait partie de la Commission du syndicat suisse constitué en vue de son percement, voici quelques renseignements : le premier septembre 1956 [01.09.1956], les deux syndicats suisse et italien se sont réunis à la Chambre du commerce de Turin pour signer la convention relative aux modalités de ce grand œuvre. Après la signature, une réunion publique s’est tenue, sous la présidence du comte Marone, président de la Chambre du commerce de Turin ; assistaient à cette séance entre autres M. Romita, ministre des Travaux publics de l’Italie, M. Rapelli, vice-président de la Chambre des députés, M. Grosso, président de la Province de Turin, et M. Peyron, maire de Turin. Du côté italien, il n’y a pas de préférence marquée entre le Tunnel sous le Mont-Blanc ou sous le Grand-Saint-Bernard.
Je ne puis m’empêcher de vous signaler l’attitude réservée du Conseil fédéral à l’égard d’un tunnel sous le Grand-Saint-Bernard ; aujourd’hui, une évolution favorable paraît se produire au sein de cette haute autorité, mais malgré les demandes réitérées des Gouvernements valaisan et vaudois et du Syndicat, le Conseil fédéral n’a pas encore accepté de s’entremettre, ainsi que le prévoit la Constitution fédérale, pour l’ouverture et la conduite des négociations entre les Cantons du Valais et de Vaud d’une part, et le Gouvernement italien d’autre part. Le capital action de la future société sera de 15'000'000 dont 7,5 seront souscrits en l’Italie [sic] et 7,5 en Suisse. Les frais totaux étant évalués à 45'000'000 environ, le solde sera couvert par l’émission d’un emprunt de 30'000'000 francs en Suisse, lequel emprunt serait garanti pour la moitié par les cantons et communes intéressées en Suisse, et pour l’autre moitié par les organisations et les autorités italiennes intéressées. Au point de vue technique, tout est prêt et rien ne s’oppose à l’exécution de ce grand œuvre. |
| SERVICE DE L’ASSISTANCE. Notre commune dépense en moyenne 70'000 francs par an pour l’assistance, tandis que les recettes du droit des pauvres atteignaient 18'469 francs en 1955. Le nombre des assistés permanents est de trente-deux, et celui des assistés temporaires varie entre dix et douze.
LES FINANCES. Depuis le début de cette période administrative, les recettes totales de la Municipalité ont passé de 765'242,39 francs à 1'137'495,28 à la fin de 1955. Dans cette somme, les impôts figurent pour 820'076,48 francs en 1955, contre 555'740 francs en 1951. Mais à cette augmentation des recettes correspondent aussi de plus fortes dépenses, lesquelles se sont accrues pendant cette même période d’un montant approximativement égal aux recettes. En effet, en 1951, les dépenses accusaient 751'886,90 francs, tandis qu’elles se sont élevées en 1955 à 1'133'783’,14 francs. A titre de comparaison, permettez-moi de vous dire que, à la fin de ma première année de présidence, soit en 1921, les recettes étaient de 297'697,40 francs contre 258'818,15 francs de dépenses. Je signale en passant que le taux d’impôt de 7% n’a pas varié depuis cette époque, et qu’évidemment il sera aussi appliqué aux propriétés et aux revenus des contribuables de l’ancienne Commune de La Bâtiaz.
Voici deux postes qui vous donneront une image de la marche ascendante des dépenses : les frais pour l’Instruction publique ont passé de 115'891,75 francs en 1951 à 171'669,80 francs en 1955, ceux des Travaux publics qui atteignaient 202'574,05 francs en 1951 ont été de 392'952,30 francs en 1955. Le bilan de la Municipalité présente au 31.12.1955 un actif de 3'416'922,15 francs et un passif de 2'450'965,14 francs. Il en résulte que la fortune nette de la Municipalité à cette même époque est de 965'958,01 francs. La Fiduciaire Claivaz s’exprime comme suit au sujet de l’actif du bilan : « Ces actifs sont estimés avec prudence. La valeur réelle des immobilisations qi figurent au bilan est très sensiblement supérieure à la valeur comptable ». J’ajoute que tout le mobilier, matériel et machines sont portés au bilan pour un franc. D’autre part, dans le passif sont compris divers fonds pour une somme de 118'001,60 francs. Ces fonds constituent en réalité une fortune pour la commune, puisque leurs intérêts sont destinés à couvrir des dépenses de la gestion courante. Enfin, une partie de notre dette a été constituée pour la construction d’immeubles productifs ; c’est ainsi que le bâtiment de l’ancien hôpital accuse un revenu locatif de 14'250 francs, l’Hôtel de Ville de 7'500 à 8'000 francs, le Kiosque à journaux de 11'000 francs environ, tandis que la piscine peut laisser en moyenne un revenu annuel de 10 à 12'000 francs, charges d’exploitation déduites.
En conclusion, la situation financière de la Commune de Martigny-Ville est saine, mais il faut être prudent et ne pas oublier que notre localité ne compte que 4'500 habitants, ce qui, malgré la prospérité de nombreux contribuables, fixe des limites assez étroites aux ressources fiscales. Rappelons-nous ce vieux proverbe qui renferme une grande part de vérité : le mieux est parfois l’ennemi du bien. |
| Mais, Messieurs, malgré toute la prudence qui s’imposera en matière de finances au futur conseil, les dépenses auxquelles il aura à faire face pendant les prochaines années seront vraisemblablement encore supérieures. J’en veux d’abord pour preuve celles qui résulteront de l’exposé que je viens de vous faire sur nos Services industriels, nos grandes voies de communication et la création de deux avenues importantes pour la localité. A elles seules, elles absorberont une bonne partie de nos possibilités, mais nous devons encore envisager l’aménagement de nouveaux égouts et la remise en état des grands canaux collecteurs, ce qui représentera quelques cent mille francs.
Puis, Messieurs, dans un autre ordre d’idée, la Municipalité, qui a constitué depuis longtemps une caisse de retraite, invalidité et survivants pour ses employés à traitement fixe, devra étudier la possibilité d’étendre le bénéfice de cette institution aux autres employés payés actuellement à l’heure, mais dont le service peut être considéré comme permanent. Si l’avant-projet du Département de l’instruction publique du Valais concernant le développement de l’instruction professionnelle sera installée à Martigny. C’est à raison de ce fait d’ailleurs que nous avons résilié les baux des petits jardins entre l’avenue du Collège municipal et la rue de la Dranse, car c’est sur cet emplacement qu’est prévue la construction du bâtiment. Or, Messieurs, c’est une dépense de 4 à 500'000 francs qu’il faut envisager pour notre seule commune et vous comprendrez tous que notre Municipalité, non seulement ne pourra pas reculer devant ces chiffres, mais bien au contraire aura à cœur de pousser à la réalisation des projets en question, heureuse de leur apporter par son attitude favorable la contribution de la cité progressiste de Martigny.
Enfin, Messieurs, depuis quelques temps, il est question dans notre presse de la lutte contre la terrible poliomyélite par le vaccin découvert à cet effet. Ce matin encore, un quotidien romand en parlait. Je serais pour mon compte heureux et fier si notre Municipalité prenait, au plus tôt, l’initiative de favoriser cette vaccination par une participation financière convenable pour les familles moins aisées ; ce serait ainsi faire œuvre éminemment humanitaire envers les enfants de notre commune auxquels nous ne vouerons jamais assez de sollicitude. |
| Je ne voudrais pas terminer cet exposé, que d’aucuns auront trouvé bien aride, sans rendre hommage au travail et à la collaboration de mes collègues au Conseil communal. Toutes les décisions ont été prises par le conseil et à l’unanimité de ses membres. Par conséquent, si elles sont considérées comme heureuses par nos concitoyens, le mérite en revient au Conseil comme tel, et si quelques-unes d’entre elles n’ont pas eu la même faveur, la responsabilité en incombe non à tel ou tel conseiller, mais à l’ensemble du conseil. Ce que je puis affirmer, c’est que nous n’avons recherché qu’un seul but dans l’accomplissement de notre tâche quelque peu spectaculaire parfois, mais le plus souvent obscure : le bien général de notre chère commune.
Si tout n’est pas parfait dans notre administration, il n’en reste pas moins que la confiance accordée par notre population à ses autorités a permis à ceux qui ont la responsabilité de la gestion communale de remplir leur devoir avec sérénité, dans la paix et la concorde entre les habitants de la cité, lesquels, pour nos magistrats, ne forment qu’une grande famille. Nos remerciements vont aussi à nos employés qui ont rempli leur devoir à l’entière satisfaction de l’Administration communale. En cette soirée, nous exprimons tout particulièrement notre gratitude à notre dévoué secrétaire communal, M. Henri Saudan, lequel, après 31 années de travail au service de la collectivité, prend une retraite bien méritée. M. Sauthier laissera le souvenir d’un secrétaire et d’un collaborateur compétent, qui a su par son entregent, sa discrétion et son éducation parfaite, faciliter grandement la tâche de l’Administration communale.
Dans un instant, mes chers concitoyens, vous désignerez les candidats à la liste radicale pour les élections de samedi et dimanche prochain. Inspirez-vous dans votre choix de l’intérêt supérieur de notre chère ville de Martigny et de ses habitants. Les intérêts privés et les préférences particulières doivent s’effacer devant le bien général. Puisse le nouveau conseil qui entrera en fonction le premier janvier prochain avoir toujours devant ses yeux le devoir et le désir ardent de diriger, mais aussi de servir, notre population au plus près de sa conscience, et alors nous pourrons regarder l’avenir avec confiance et maintenir aux leviers de commande le parti radical qui préside depuis plus d’un siècle aux destinées de notre bonne Ville ». |
| Mots-clefs : 1953-1956 ; Vente des Herbagères à Nestor Saudan, et de l’Hôtel du Col de Balme aux frères Simon ; Contributions aux chemins de fer du Martigny-Orsières (MO) et du Martigny-Châtelard (MC) ; Suppression du tramway (1957) ; 32 assistés permanents ; Piscine. |
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Utilisation |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
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