AcMy Marc Morand, 2020/2, D 2.2.2 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’inauguration de la colonie de vacances de Ravoire., 24.06.1956 (Document)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Document

Zone d'identification

Cote:AcMy Marc Morand, 2020/2, D 2.2.2
Titre:Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’inauguration de la colonie de vacances de Ravoire.

Dates

Période de création:24/06/1956

Support

Support / Träger:Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites.

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« Mesdames, Messieurs, j’apporte à la Colonie de vacances de Martigny le salut cordial des Communes de Martigny-Bourg, de la Bâtiaz, et de Martigny-Ville. Ce salut, nous l’accompagnons de nos félicitations et de notre reconnaissance au comité de la colonie qui s’est consacré, avec le plus grand désintéressement, à la réalisation d’une œuvre bienfaisante entre toutes.

Aux modestes et insuffisants chalets de Champex d’en-Haut, qui abritèrent nos enfants pendant ces dernières années, succède aujourd’hui dans un site enchanteur, au climat particulièrement sain et à l’accès facile, un des plus beaux et des plus modernes bâtiments construits en Valais et peut-être en Suisse, pour une colonie de vacances. Nous nous joignons pleinement aux félicitations que le président de la colonie a adressées à M. Rouiller, architecte, aux entreprises et à leurs ouvriers. Nos communes sont fières et heureuses d’avoir, sans rechigner, permis la réalisation de ce grand œuvre par leur appui moral et financier, sans lequel il eut été certainement impossible de se procurer les fonds nécessaires. Nous, les responsables des deniers publics, mais aussi, – évidemment dans la limite de nos possibilités – du bien-être de la population, nous ne regretterons jamais ce geste d’affectueuse sollicitude envers l’enfance, même si, à raison de l’important capital engagé, les communes devaient participer au paiement des intérêts et à l’amortissement de ce capital. Il s’agit là, en effet, d’une action éminemment sociale et de belle solidarité entre les différentes éléments de la population, qui forme encore une seule et grande famille dans nos localités d’importance moyenne, où, fort heureusement, à l’anonymat des grandes villes se substitue le contact personnel entre les habitants, favorisant ainsi cet esprit de fraternité qui donne à nos efforts pour le bien de nos concitoyens une satisfaction d’autant plus grande.
Mesdames, Messieurs, l’enfant est une fleur délicate qui mérite les plus grands égards, car, de sa formation première, aussi bien physique que morale, dépend son avenir. Si l’enfant, pour s’épanouir et s’engager plus tard avec sérénité et confiance dans la vie, a un profond besoin de l’affection et des conseils de ses parents, cela ne veut pas dire que le rôle des pouvoirs publics s’arrête à l’instruction qui lui est procurée par l’école. Non, absorbés par leur soucis quotidiens et la nécessité de pourvoir par leur travail à l’entretien de leur famille, les parents n’ont pas toujours les moyens de vouer tous leurs soins et tout le temps qu’ils voudraient à ces petits êtres qu’ils chérissent pourtant plus que tout au monde. C’est pourquoi, les pouvoirs publics directement, mais aussi par l’intermédiaire des associations constituées dans ce but, ont le devoir impérieux d’aider les pères et mères dans l’accomplissement de leur tâche éducative, contribuant ainsi à améliorer le sort de la génération qui monte. Les colonies de vacances, qui connaissent depuis les premières années de ce siècle une vogue toujours croissante, constituent un facteur important du bien-être futur de nos enfants. Elles leur assurent pendant plusieurs semaines par an, des vacances heureuses, lesquelles, en même temps qu’elles fortifient physiquement par cette vie au grand air et par une nourriture saine, ont une valeur éducative certaine.

Cette action bienfaisante du point de vue moral, nous la voyons entre autres dans l’horaire, la discipline et la bonne tenue que nos colonies imposent à leurs enfants même dans leurs jeux, dans l’habitude qu’elles leur inculquent de se débrouiller eux-mêmes pour quantité de choses sans avoir constamment recours à leurs parents parfois trop enclins à se plier à leurs caprices, dans cette vie en commun qui développe chez l’enfant cet esprit de sociabilité si nécessaire. Victor Hugo n’a-t-il pas dit : « J’aime un groupe d’enfants qui rit et qui s’assemble ». Mais il dit aussi : « Prenez garde à ce petit être ; / Il est bien grand, il contient Dieu. / Les enfants sont, avant de naître / Des lumières dans le ciel bleu. / Dieu nous les offre en sa largesse ; / Ils viennent ; Dieu nous en fait don ; / Dans leur rire il met sa sagesse / Et dans leur baiser son pardon. »
Mesdames, Messieurs, avant de terminer cette courte allocution, permettez-moi encore quelques mots. J’ai la conviction que l’œuvre dont nous célébrons aujourd’hui l’inauguration ne sera pas seulement destinée à la colonie de vacances de nos localités, mais que, dans un avenir que nous voudrions proche, elle étendra son activité à d’autres domaines encore. En effet, ne serait-il pas indiqué d’accueillir dans ce bâtiment, à des conditions modestes, pendant l’avant er l’arrière-saison, des mères de famille peu fortunées et fatiguées, lesquelles, à l’instar de ce qui se fait à « Notre Dame du Bon Accueil » aux Mayens de Sion, viendront se reposer dans ce home de paix et y récupérer l’énergie qui leur permettra de reprendre ensuite avec plus de courage leur tâche quotidienne ? Et puis, est-ce trop demander à nos autorités d’étudier la possibilité d’y héberger, au cours de l’année scolaire et à tour de rôle, des classes entières d’élèves auxquels il sera ainsi généreusement distribué instruction, éducation er santé ? C’est dans ces sentiments, M. le Président, Mesdames et Messieurs, que nous nous associons à votre joie bien légitime en cette journée, et que nous souhaitons à l’œuvre de la colonie de vacances de Martigny longue vie et prospérité ».
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1956
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

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URL:https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396372
 

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