AcMy, Co Mixte, F 1 Affaires politiques: Résistance anti-radicale - Révision de la Constitution, 1835 (env.)-1852 (Sous-série)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Sous-série

Zone d'identification

Cote:AcMy, Co Mixte, F 1
Titre:Affaires politiques: Résistance anti-radicale - Révision de la Constitution
Période de création:env. 1835 - 1852

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Soit
ca. 1835. Statuts de la Jeune Europe, association de ceux qui croient en un avenir de liberté, d'égalité et de fraternité pour tous les hommes, en 53 articles, sans précision de lieu ou de personne(s) (cahier de 8 feuilles manuscrites).
26.07.1835, Villeneuve. Statuts de la Jeune Suisse: acte d'association nationale, en 23 articles (cahier de 8 feuilles imprimées).
01.1839-02.1839. "Correspondance du Conseil d'Etat du Valais avec le Directoire fédéral", le tout en un cahier de 8 feuilles imprimées et publiées soit: Lettre du Conseil d'Etat au Directoire au sujet des troubles que traverse le Valais (volonté de certains dizains de modifier la Constitution cantonale de 1815) et le désir du gouvernement valaisan d'obtenir l'intervention du Directoire (17.01.1839); Réponse du Directoire informant le Conseil d'Etat qu'il n'interviendra pas pour le moment (26.01.1839); Lettre du Conseil d'Etat au Directoire renouvelant sa demande de médiation (01.02.1839); Réponse du Directoire annonçant l'envoi d'une délégation de deux commissaires fédéraux (07.02.1839).07.01.1839. Manifeste de l'assemblée du Haut clergé du diocèse de Sion, réuni en séance extraordinaire à l'Evêché le 04.01.1839, au sujet de la position à adopter par rapport à la situation politique et la révision de la Constitution du Valais; décision est prise notamment de se faire médiateur entre les partis. Parmi les signatures, celle de Benjamin Filliez, prévôt du Grand-Saint-Bernard, président du comité central. (4 feuilles imprimées et liées).
08.02.1839. Circulaire adressée "Au cher et brave peuple valaisan" au sujet du projet de révision de la Constitution de 1839. Signatures: F. Stockalper, député; Jn Inalbon, député; D. Andenmatten, député; P. Indermatten, député; Roten, député; C. Furrer, avocat; Fr. Allet, député et Ig. De Werra, député.
14.02.1839. "Adresse au peuple valaisan" par le Haut clergé du Valais, dont fait partie Benjamin Filliez, prévôt du Grand-Saint-Bernard et président du comité. Signature: le comité central (cahier de 8 feuilles imprimées).
25.02.1839, Sierre. Proclamation de la Commission centrale de six dizains orientaux à leurs compatriotes, les remerciant d'avoir perçu les dangers d'un projet de Constitution "qui déplace la religion du 1er rang et qui consacre le principe de la liberté de la presse, ce fléau des sociétés modernes". Signature: le président de Preux et le secrétaire Elie-Nicolas Roten.
28.02.1839. Déclaration des six dizains du Haut-Valais au cher peuple valaisan, souhaitant une réconciliation sincère et proposant six articles "en dédommagement des sacrifices que nous étions disposés à faire, en acceptant le principe de la représentation proportionnelle à raison d'un député sur 2000 âmes". Signature: Taffiner, Stockalper, Andenmatten, Roten, Allet et Teytaz.

03.03.1839. Protestation des six dizains orientaux du Valais contre la promulgation du projet de Constitution élaboré par les députés des sept dizains occidentaux. Signature: Taffiner, F. Stockalper, Inalbon, Clemenz, Walker, P. J. de Courten, Roten, F. Allet, Teytaz et F. Jullie. (cahier de 6 feuilles imprimées).
05.03.1839-23.03.1839. "Correspondance du Conseil d'Etat avec le Directoire fédéral relativement à la situation politique intérieure du Valais", soit lettres des 05.03.1839 et 23.03.1839 du Conseil d'Etat au Directoire (cahier de 6 feuilles imprimées et publiées).
27.03.1839. Circulaire du Conseil d'Etat de la République et Canton du Valais aux louables dizains, leur annonçant que suite à l'échec des conciliations relatives à la révision de la loi fondamentale valaisanne, le gouvernement valaisan a porté l'affaire devant le Vorort. Signature: le grand bailli de Courten.
24.04.1839. Correspondance du Conseil d'Etat valaisan au Directoire fédéral au sujet de la défense de faire siéger une Diète cantonale à Sion, où siègent alors deux administrations. Signature: le grand bailli de Courten.
12.05.1839. Correspondance du Conseil d'Etat valaisan aux commissaires fédéraux dans le canton du Valais, à Sion, au sujet de troupes qui vont être mises en activité dans les dizains du bas; le gouvernement réitère sa demande de médiateurs fédéraux. Signature: le grand bailli de Courten.
30.09.1839. Lettre de E. de La Harpe, président du Conseil d'Etat du canton de Vaud et représentant fédéral dans le canton du Valais, à la Diète fédérale; il fait part de sa déception et reproche à la Diète ses prises de position.
10.09.1841. Arrêt du Conseil d'Etat valaisan au sujet de la célébration d'un jour de prières générales, le 3ème dimanche de septembre, pour la prospérité de la Confédération suisse.

04.06.1844. Correspondance de Louis Closuit adressée à Charles Piota, notaire, en poste restante à la Souste, près de Loèche, lui donnant quelques détails suite à la bataille du Trient ou journée du Trient (21.05.1844), soit de l'expédition des réfugiés valaisans (passage par la Forclaz, Chamonix, Genève, Ecublens, Bex) et des nouvelles de quelques-uns de ses compagnons de voyage (Abbet, Barman, Morand, Joris, etc.). In extenso: "Le 4 juin 1844 // Mon cher Piota // [f° 1] Après quinze jours d'exil, qu'il m'est doux de rentrer // dans mes foyers, jouir de nouveau d'agréables soirées // auprès de ma chère rieuse, l'aimer toujours davantage // et avoir presque l'assurance d'en être aimé. Si mon exil m'a // été pénible aussi m'a-t-il procuré l'avantage d'écrire // à Lorette et d'en avoir des réponses; ce n'était plus un // coeur d'airain, c'était un coeur aimant qui me fesait [faisait]// oublier les Allemands pour ne penser qu'à lui. Est-ce peut // être mon malheur qui lui inspirait cette tendresse ou // ai-je trop de prétention, je n'en sais rien; mais je l'aime // à en devenir fou et je crois d'en être aimé. // J'ai choisi Félix pour compagnon de voyage, nous // avons gravi la Forclaz, accablés sous les poids des lauriers // que nous remportions. Chamonix, Genève, Ecublens, Bex, // ont entendu successivement nos chants de victoire. // Les réfugiés valaisans ont été très bien reçus à Genève. // Un commissaire de police se trouvait aux portes // et les faisait conduire dans un hôtel où ils étaient logés // et nourris aux frais de la Ville; le passage sur le // bateau à vapeur a aussi été gratis. Nous sommes // maintenant tous rentrés excepté ceux qui, pas // le décret du Grand Conseil, ont été déclarés rebelles // à la patrie. Abbet, [Maurice ?] Barman, Morand, Joris etc. // sont dans le canton de Vaud. Je pense que tu as con- [f° 2] naissance du projet de loi sur pour l'institution d'un // Tribunal spécial. Pomeau et Mina étaient venus jus- // qu'à Bex, n'y ayant point trouvé d'appartemen[t]s/ assez convenables, ils sont rentrés à Genève. On nous assure // que Gay a été nommé professeur à l'Institut des sourds-muets // et Cropt directeur du Conservatoire de musique; c'est gentil. // Je ne te donnerai pas des détails de notre expédition, // de la trahison du gouvernement et du brigandage // des ristoux bas-valaisans, tu l'auras sans doute appris par // les journaux. Nous nous estimons heureux que les Hauts- // Valaisans soient arrivés assez à tem[p]s pour nous pré- // server du pillage dont nous menaçaient les Salvanins, // les Valdilliens etc. Nous sommes désarmés, on a visité // à Martigny les campagnes, fouillé les fumassières // les granges, les torren[t]s, pour chercher des armes, // une grande partie sont descendus au Val d'Illiers, à Salvan, // à Ravoire et au Bourg. Les Hauts-Valaisans nous // ont emporté de belles carabines. Quelles tristes // journées. Le Grand Conseil va dit-on nous // soigner comme il faut, nous attendons encore une // loi pour dimanche prochain. // Je ne te donne pas d'autres nouvelles, la lettre // ci-incluse te dira plus que je ne pourrais t'en dire. // Ton dévoué // L[oui]s Closuit // P.S. J'oubliais de te dire que je n'ai pas été tué // à la guerre. // [f° 3] Je ne suis pas en sûreté à Martigny. Je n'ose pas encore // me retirer chez moi le soir, j'attends d'être arrêté d'un // moment à l'autre comme Président de la Section. // Ton cheval a servi à un officier supérieur haut-valaisan // tout le tem[p]s de l'expédition. [Note au crayon au dos] Lorette m'a dit que si tu n'étais pas content // de la lettre qu'Aimée t'écrivait, tu étais trop // exigeant. // adieu." [Don Olivier Dély, 10.2013. Voir surtout les notes en fin]

01.10.1847. Message du Conseil d'Etat au Grand Conseil de la République et Canton du Valais pour la session extraordinaire du 05.10.1847, dans lequel le gouvernement fait part de son inquiétude face à la majorité radicale à la Diète, à la dissolution de l'Alliance des sept cantons catholiques, à l'exclusion des Jésuites, à la fin probable de la souveraineté cantonale et propose de faire voter le peuple pour savoir s'il est prêt à résister par tous les moyens.
19.05.1852. Circulaire du Comité cantonal pour la souscription nationale aux comités de district, les informant des modalités de cette souscription; avec signatures de Al. De Torrenté, président, et du Dr Grillet, secrétaire.

Zone des notes

Notes:04.06.1844 / CONTEXTE HISTORIQUE: la bataille ou journée du Trient: 21.05.1844 [Source: WikiValais]
*Dès 1842, le consensus politique se dégrade et les forces antilibérales se regroupent en vue de renverser le régime. Les conservateurs se dotent d'une formation militante, la « Vieille Suisse », dont le but est d'associer la défense de la religion et le développement des principes démocratiques. En janvier 1843, les élections communales révèlent un revirement de l'opinion publique en faveur des conservateurs et en mai, les libéraux perdent le pouvoir. Le Bas-Valais tombe dans un état d'anarchie. Au mois d'août, des troubles éclatent à Martigny et à Saint-Maurice. Les radicaux décident d'instituer le Comité de Martigny pour faire face aux menaces. Mais le gouvernement rétorque par la nomination d'un Conseil de guerre. En 1844, les conflits s'accentuent: le Valais est à nouveau au bord de la guerre civile. Dans la nuit du 16 au 17 mai, Sion est encerclée à l'est par les troupes conservatrices et à l'ouest par les forces radicales. Les radicaux sont écrasés par la « Vieille Suisse » bas-valaisanne, le 21.05.1844, dans l'embuscade du défilé du Trient. Le Bas-Valais est livré à l'occupation des Haut-Valaisans, qui mettent un terme au régime libéral.
Rétablir l'ordre. Pour légitimer leur coup de force, les conservateurs accusent les radicaux d'être des perturbateurs de l'ordre social. Pour rétablir l'ordre, le Grand Conseil dissout les associations radicales et supprime leur tribune, L'Echo des Alpes. Des mandats d'arrêt sont lancés contre les chefs libéraux et radicaux. Un tribunal central d'exception est chargé de juger les délits politiques. Les libertés d'association, de réunion et de presse sont restreintes.

*La nouvelle constitution. Le 04.06.1844, le Grand Conseil décide la révision de la Constitution. Celle-ci se fait sans les députés bas-valaisans radicaux. Les conservateurs décident de défendre à leur tour la démocratie parlementaire et la représentation proportionnelle par district. La nouvelle Constitution se distingue par deux caractéristiques majeures: l'institution du référendum législatif basé sur la majorité des votants et le renforcement de la position de l'Eglise dans l'Etat, avec la reconnaissance de la confession catholique comme seul culte. Le 20 octobre 1844, la Constitution est acceptée. Le Valais est conduit dans la voie d'un régime de tendance totalitaire où l'extrême droite cléricale s'empare de la direction idéologique du régime.

*L'alliance du Sonderbund. En décembre 1845, la communion spirituelle avec les régimes catholiques-conservateurs de Suisse entraîne le Valais à adhérer à l'alliance du Sonderbund. En octobre 1847, dans une Suisse à l'orée de la guerre civile, le Grand Conseil et le peuple valaisan votent la défense du Sonderbund « les armes à la main ». En moins d'un mois, la résistance des cantons du Sonderbund se brise devant l'armée fédérale et les troupes d'exilés. Le 29 novembre 1847, le Valais signe la capitulation avec Rilliet de Constant. L'occupation du canton débute le 30 novembre. Vaincus, les catholiques-conservateurs ne sont plus en mesure d'exercer le pouvoir. Les radicaux le reprennent.

*Le Sonderbund. Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald, Zoug, Fribourg et le Valais, réunis par une alliance séparée à laquelle le Valais n'adhéra formellement qu'en décembre 1845, « s'engagèrent à se soutenir militairement, nommèrent un Conseil de guerre et nouèrent même des pourparlers avec Paris, Turin et Vienne. Le Sonderbund devenait ainsi un danger pour l'existence même de la Confédération; il
était impossible de le tolérer. Entre temps, les libéraux gagnèrent du terrain à Genève et à Saint-Gall. La Diète, réunie le 07.08.1847 à Berne sous la présidence d'Ochsenbein, décida à la majorité des voix la dissolution du Sonderbund. Les cantons catholiques se préparèrent activement à résister par la force des armes ».

04.06.1844 / PRECISIONS SUR LES PROTAGONISTES [Source: Roland Farquet, pêle-mêle, de mémoire et sans ordre]

1) Louis Closuit, instituteur, puis banquier, allait devenir président de Martigny vers 1865 (env.). C'est sous son « règne » qu'allait être construit l'Hôtel de Ville.
2) La lettre est probablement adressée à Charles Piotaz, lequel allait connaître par la suite une brillante carrière militaire. En 1847, c'est lui qui occupa l'Hospice du Saint-Bernard durant de longs mois (voir archives du Vieux Martigny où il se trouve plusieurs descriptions de son « activité » là-haut, qui fut fortement décriée par les religieux).
3) Les chefs de la Jeune Suisse (Alexis Joris, Maurice Barman, Alphonse Morand, Joseph Abbet, etc.) rentrèrent en Valais en 1847 avec les troupes fédérales et s'emparèrent des plus hautes fonctions politiques du canton. Ils découvrirent avec stupeur que les caisses de l'Etat du Valais étaient totalement vides à leur arrivée. Une de leurs premières décisions fut donc de faire payer le montant énorme réclamé par la Confédération (CHF 1'200'000.-- si mes souvenirs sont bons) par la vente des biens du clergé: la Maison du Grand-Saint-Bernard et l'Abbaye de Saint-Maurice, notamment, furent lourdement taxées et durent vendre une partie de leurs biens. Alphonse Morand, rédacteur de l'Echo des Alpes, organe de la Jeune Suisse, allait occuper des fonctions communales à Martigny; c'est à lui que l'on doit le « chemin Morand », qui mène du cimetière des chenevières au Planard. Maurice Barman, établi à Saillon, était bien connu à Martigny: sa grand-mère était une Yergen, et il était le beau-fils de Jean-Philippe Morand, le principal créateur de la Place Centrale.
4) Dès les jours qui suivirent la bataille du Trient, les biens de tous ces personnages furent saisis et vendus par le pouvoir conservateur. Leurs familles et alliés furent traduits devant des tribunaux spéciaux, dont la répression s'étendit sur tout le Valais les années suivantes, forçant beaucoup de gens à émigrer.
5) Détail piquant: bien des années plus tard, le fils de Joseph Abbet [qui tenait alors le Café des Alpes, au même endroit que celui d'aujourd'hui] allait devenir ¿ évêque de Sion ! On imagine l'ironie locale !
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1852
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

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