ACMy Marc Morand, 2020/2, B 12 « Quelques arguments à développer à l’occasion de la campagne électorale de décembre 1956 » ; discours rédigé par Edouard Morand., 12.1956 (Série)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Série

Zone d'identification

Cote:ACMy Marc Morand, 2020/2, B 12
Titre:« Quelques arguments à développer à l’occasion de la campagne électorale de décembre 1956 » ; discours rédigé par Edouard Morand.
Période de création:12/1956

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« 1) Tâches du Conseil Municipal. Les citoyens de Martigny sont appelés en décembre 1956 à renouveler le Conseil Municipal. Les tâches de ce Conseil sont limitées par la loi et consistent essentiellement à administrer la commune. Cette administration s’étend aux domaines les plus divers au nombre desquels il faut citer en passant la police, l’édilité, tous les secteurs des travaux publics, soit en campagne, soit en ville par l’entretien et la construction de routes, l’assistance, l’instruction publique, la construction et l’entretien des bâtiments, l’hygiène publique, les œuvres sociales, etc. Elle a aussi pour tâche de percevoir les impôts dont le rendement est destiné à financer ces travaux. Elle peut par des mesures adéquates favoriser l’économie privée, le commerce, l’industrie, le tourisme, etc. étant bien entendu qu’il appartient aux particuliers de faire avant tout les efforts nécessaires dans ce domaine.

2) Le parti radical et le Conseil Municipal. Depuis des décennies, le Conseil Municipal de Martigny-Ville connaît une large majorité radicale. Ce parti a démontré sa largeur d’esprit, son souci du bien commun, et cela se ressent dans tous les secteurs de la vie communale.

3) La situation politique à Martigny-Ville. Soit parce que Martigny-Ville est une cité commerciale et industrielle accaparant beaucoup des citoyens, les incitants avant tout à s’occuper de leurs affaires privés et leur dictent une certaine neutralité d’attitude, soit parce que les sports et les arts se sont surtout développés dans le cadre de sociétés non politiques, il semble que l’esprit politique n’est pas très développé à Martigny-Ville. Les assemblées du parti connaissent de faibles fréquentations. Les questions de doctrine ne semblent pas beaucoup passionner les citoyens et l’on compte un peu trop sur la solidité de notre position. A l’encontre de cela, nous trouvons des minorités agissantes soit dans le parti conservateur, soit dans le parti socialiste. Ces minorités cherchent à accaparer la jeunesse, les indécis et les nouveaux venus à Martigny. Il s’agit donc de réagir. Pour cela, il faut surtout se tourner vers les citoyens qui hésitent à voter notre liste pour des motifs divers. Les uns douteront de la valeur de notre doctrine, les autres auront quelques griefs particuliers envers la majorité radicale dans son Administration communale. Les hommes de confiance du parti appelés à collaborer à la campagne électorale doivent donc disposer d’arguments d’ordre général et d’arguments d’ordre particulier.
4) Arguments d’ordre général.

4a. Les principes du parti radical : a/ La liberté et justice démocratiques ; b/ Parti ouvert à tout le monde sans distinction de classes sociales ou de confessions ; c/ Juste équilibre entre Confédération et cantons er défense d’un fédéralisme réaliste ; d/) Conciliation des intérêts de toutes les régions ; e/ Sauvegarde de l’autonomie communale ; f/ Souveraineté du peuple, égalité entre les citoyens. Intérêts de la collectivité doivent primer ceux des individus et des groupements ; g/ Initiative privée et propriété privée. Limitation des pouvoirs de l’Etat ; h) Parti national non inféodé à une idéologie étrangère ; i/ Développement de l’individu et de la famille ; j/ Neutralité politique dans l’enseignement ; k/ Inviolabilité des droits fondamentaux conquis par le radicalisme et inscrits dans la Constitution fédérale : liberté de conscience, de croyance, de culte, d’association, de presse, de commerce et de l’industrie ; l/ Maintien d’une classe moyenne forte ; m/ Paix sociale en répudiant la lutte des classes. Réalisation œuvres sociales sur le plan fédéral : A.V.S., assurance-chômage, assurances accidents et maladie, etc. C’est le parti du juste milieu.

4b. Le parti radical face au parti conservateur. Notre parti se distingue nettement du parti conservateur en ce qu’il met la religion au-dessus de la politique et non à son service. Il pense que les obligations de l’homme envers Dieu sont au-dessus et indépendantes de toute politique. L’immixtion de l’Etat dans l’Eglise ou celle de la religion dans les affaires publiques est souvent une source de querelle. Un radical peut être catholique ou protestant. La caractère exclusif de la confession a ses répercussions dans la vie politique. Il s’extériorise par une intransigeance dans l’exercice du pouvoir public fort bien connue chez nous. Il n’est pas exagéré d’affirmer que la mentalité conservatrice a considérablement freiné le développement économique du canton.
4c. Le parti radical face au parti socialiste. Le parti radical ne dénie nullement aux gagne-petit de s’unir sur le plan économique pour la défense de leurs intérêts. Il n’empêche pas les syndicats ouvriers, les syndicats paysans, le développement des coopératives, etc. Les intérêts de tous doivent être défendus et quand on n’est pas en mesure de le faire d’une manière isolée, il faut s’unir. Par contre, ce que le parti radical n’admet pas, c’est que l’on fasse de la lutte des classes un principe directeur dans la conduite des affaires publiques. Le socialisme tend à concentrer entre les mains de l’Etat un pouvoir quasi absolu qui va à l’encontre de notre conception de la liberté. Le parti radical désireux d’une collaboration entre le capital et le travail accueille riches et pauvres, et recrute ses adhérents dans toutes les classes de la population. Il n’a pas reculé devant la solution des problèmes sociaux tout en suivant l’évolution dans le cadre de ce qui est possible, compte tenu des intérêts de l’ensemble de l’économie du pays.

4d. Le parti radical face au P.O.P. Il est inutile d’insister longuement sur la condamnation automatique de ce parti inféodé à une idéologie étrangère. Le désarroi de tous les partis communistes est grand depuis qu’en Russie on a mis à nu les méthodes staliniennes que l’on nous présentait comme les seules susceptibles de faire le bonheur de l’humanité.

4e. Le parti radical face à l’Union sociale paysanne. Le parti radical s’est occupé sans cesse des problèmes de la paysannerie et a toujours recruté ses mandataires très largement dans les milieux paysans. Tout comme le parti socialiste, le parti paysan est un parti de classe qui conduit à une vue unilatérale des problèmes ; tout comme lui, il est donc dangereux parce que, aboutissant à la lutte des classes, il est une source de trouble à la paix sociale.
5) Arguments d’ordre particulier. Le dynamisme et la largeur de vues de l’administration radicale de Martigny-Ville se concrétise par des réalisations tangibles. On peut se limiter à celles de ces quatre dernières années. En quatre ans, Martigny-Ville a pu inaugurer : une piscine, entièrement construite par les deniers communaux ; une patinoire artificielle, qui n’aurait jamais pu être aménagée sans le très large appui de la Municipalité sous la forme de mise à disposition de terrain et de cautionnement, aménagement des installations pour la lumière et l’eau fournies gratuitement et prise d’un nombre important d’[illisible] ; une colonie de vacances, construite par une association privée où les citoyens radicaux apportent leur large contribution et grâce au cautionnement solidaire des administrations radicales de Martigny-Ville et Martigny-Bourg. Ces trois œuvres à elles seules, toutes orientées vers une amélioration de l’hygiène publique, témoignent de la sollicitude de la Municipalité envers la jeunesse. Ces réalisations suivent de près la construction d’un stade municipal et celle d’une salle de gymnastique orientées vers le même but. La cité sportive de Martigny est un modèle du genre. Elle est enviée par les édiles des grandes villes de Suisse. Martigny a fait école et notre cité va être imitée sous peu par Sion, Viège, etc. Vue sous l’angle de l’édilité et des travaux publics, notre cité se présente comme une petite ville proprette et accueillante, ce qui stimule à la fois le commerce et le tourisme. De gros efforts ont été faits pour aménager de nouvelles avenues, entretenir les anciennes, améliorer l’éclairage, etc. Parmi les travaux publics importants réalises ces quatre dernières années, il faut citer la création de l’avenue des Epeneys [Epineys], la restauration de l’avenue des Acacias, le réfection de la place du Midi et de la rue d’Octodure, l’aménagement de squares à la rue des Hôtels et à la rue du Grand-Saint-Bernard, la réfection de la route de la Maladière, l’aménagement de places de parc, et la création d’un jardin d’enfants, etc.
En ce qui concerne les bâtiments publics, notre cité est dotée de cantonnements militaires susceptibles de recevoir en tout temps de la troupe. Ce qui stimule l’économie locale, l’ancien hôpital a été transformé, ainsi que le bâtiment du local des pompes ; une fontaine a été aménagée à la place de la Liberté. Les questions agricoles n’ont pas échappé à l’attention de l’Administration communale, quand bien même le nombre des agriculteurs est en diminution. De gros efforts ont été accomplis pour améliorer les chemins de campagne et l’irrigation. La Commune de Martigny-Ville est une des seules qui n’ait pas demandé de participation aux propriétaires agricoles pour l’assainissement de la plaine du Rhône. Elle a entrepris toutes les actions collectives qui s’imposent en faveur de la paysannerie. Parmi les efforts financiers de la commune, il faut citer son aide aux Chemins de fer privés du Martigny-Orsières et du Martigny-Châtelard ; la commune apporte son très large appui aux sociétés locales, soit sous la forme de subsides, soit par la mise à disposition gratuite des installations dont elles ont besoin : stade municipal, salle de gymnastique, piscine, locaux communaux pour Harmonie [Harmonie municipale] et les sociétés chorales, et salle de l’Hôtel de Ville pour concerts, achat de piano, etc.

Dans le domaine de l’instruction publique, la Municipalité de Martigny-Ville met gratuitement à la disposition des élèves tout le matériel scolaire et prend en grande partie à sa charge les frais de la promenade annuelle. Les élèves des écoles bénéficient de l’enseignement de maîtres spéciaux pour la musique et la gymnastique, ce qui n’est que très rarement le cas ailleurs [ajout : création de deux classes nouvelles]. Malgré toutes ces tâches, la Municipalité de Martigny-Ville travaille avec un minimum de fonctionnaires et d’employés, bannit de ses bureaux toute bureaucratie inutile et observe dans son administration la plus stricte économie. Les nombreuses constructions qui se sont édifiées dans notre localité depuis quelques années, si elles ne sont pas le fait des pouvoirs publics, témoignent tout de même de la part des constructeurs et des nombreux commerçants qui se sont établis dans la cité d’une grande confiance à l’égard de l’administration. En résumé, le parti radical peut s’honorer d’apporter sa large contribution au progrès de notre cité. Quant aux citoyens radicaux, leur comportement témoigne qu’en marge de la conduite de leurs affaires privés, ils savent faire preuve de dévouement à la chose publique en apportant leur contribution aux sociétés locales en assumant des charges dans leurs comités, ainsi qu’aux manifestations qui se déroulent à Martigny et pour l’organisation desquelles on ne fait jamais appel en vain à leur collaboration ».

Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites.
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1956
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

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