ACMy Marc Morand, 2020/2, C 1.1 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de la Fête nationale suisse ou Fête du premier août., 01.08.1925 (Document)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Document

Zone d'identification

Cote:ACMy Marc Morand, 2020/2, C 1.1
Titre:Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de la Fête nationale suisse ou Fête du premier août.

Dates

Période de création:01/08/1925

Support

Support / Träger:Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections.

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« Mesdames et Messieurs, chers Concitoyens, alors que dans toute la Suisse, la voix tantôt grave, tantôt gaie des cloches vient de rappeler à nos populations l’anniversaire de la fondation de la Confédération suisse, il est bon et utile de se recueillir quelques instants à l’ombre du drapeau fédéral pour trier les leçons qui se dégagent du bienfaisant pacte de 1291. C’est une joie profonde pour celui qui vous cause, orateur quasi [illisible] ce soir, puisqu’en pleine période de service militaire, de s’adresser dans une circonstance aussi solennelle à la chère population de Martigny, dont le cœur bat à l’unisson de tous les confédérés dans un élan d’amour et de gratitude pour la mère patrie.

Chers concitoyens, le pacte fédéral de 1291, groupant trois petits Etats souverains épris de justice et de liberté, contenait en germes la société des Nations. L’alliance des trois cantons primitifs ne visait aucun esprit de conquête. En même temps qu’elle proclamait le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle faisait aux Confédérés une obligation sacrée de défendre au besoin par la force leur indépendance et leur liberté contre tout ennemi venant de l’intérieur ou de l’extérieur. Ce que les fondateurs de la Confédération suisse ont voulu, nous le voulons encore. La Suisse d’aujourd’hui est essentiellement pacifiste. Petite par sa superficie, mais grande par sa force morale, elle se contente de ses fonctions actuelles. Elle ne vise pas à la conquête de territoires nouveaux. Son armée n’est animée que d’un noble sentiment : le maintien de notre intégrité territoriale et la défense, dans l’honneur et la dignité, de nos libertés démocratiques.

Fondée sur l’idée de la liberté et de la démocratie, pierre angulaire de toutes nos institutions, notre patrie ne deviendrait bientôt plus qu’un souvenir historique le jour où ses dirigeants abandonneraient la voie qui leur a été tracée par le pacte de 1291. Mais, chers concitoyens, liberté ne veut pas dire licence, démocratie ne signifie pas absence de toute autorité. Non, conscient de ses droits, le peuple suisse l’est aussi de ses devoirs, et il sait que si la liberté n’est pas limitée et protégée par des lois, il tombera dans l’abime profond de l’anarchie, dont le rôle est essentiellement destructeur. C’est pourquoi, dans la plénitude de sa souveraineté, notre peuple a élevé un magnifique monument législatif qui est l’honneur de notre pays.
Est-ce à dire, chers concitoyens, que l’œuvre de la démocratie est achevée été doit laisser en d’autres mains le soin de continuer l’ascension vers le progrès et des temps meilleurs ? Non pas, la démocratie, mieux que n’importe quelle forme de gouvernement, est capable de suivre l’évolution des idées. Elle sait qu’à des temps nouveaux correspondent des besoins nouveaux, et qu’à ces besoins nouveaux il faut des mesures nouvelles. Partant de cette idée générale, nous devons regarder en face les nouveaux problèmes qui se posent, et pas les moindres, savoir nous inspirer de la mentalité nouvelle qui monte comme une vague puissante et parfois menaçante vers ceux qui tiennent en mains le gouvernail de la nation.

Un citoyen, prisonnier des difficultés matérielles de l’existence, un citoyen dont le lendemain n’est qu’un horizon chargé de sombres nuages, ne connaît pas la vraie liberté, à laquelle pourtant il a droit. Il importe donc que les pouvoirs publics, dans la mesure du possible, créent les œuvres sociales nécessaires pour améliorer le sort d’un grand nombre de nos citoyens. La Suisse qui a toujours été à l’avant-garde du progrès ne reculera pas devant les nombreuses tâches sociales et économiques qui s’imposent aujourd’hui. Elle aura notamment à cœur de venir prochainement en aide aux petits et aux humbles par l’introduction de l’assurance vieillesse [future A.V.S.] et invalidité [A.I.]. Sans doute des sacrifices seront nécessaires, mais ils seront légers pour le citoyen qui a le cœur à la bonne place, si de cette façon il peut apporter un peu de bien-être à ceux qui sont moins favorisés et le bonheur (?).

Chers concitoyens, je ne voudrais pas abuser de vos instants. Je vais vous laisser à la fête et commémorer le grand événement patriotique qui vous a réunis ce soir. Permettez-moi cependant, pour terminer cette petite allocution, de vous rappeler un souvenir personnel. Il y a quinze jours, j’ai eu le privilège d’assister à l’inoubliable spectacle que le fut le cortège de la Fête fédérale de gymnastique à Genève. Vingt mille jeunes gens, pleins de vigueur et de santé, défilèrent dans les rues de Genève, précédés de la bannière fédérale. Presque tous les cantons étaient représentés. La visage aimé de la patrie planait sur cette belle jeunesse à l’allure martiale et au regard ardent. Cet immense cortège donnait l’impression de la force dans l’union et la solidarité. Union et solidarité, voilà concitoyens, quelle doit être en ce jour la promesse solennelle que nous devons déposer sur l’autel de la patrie, et alors sera vraiment inscrite dans nos cœurs notre belle devise nationale : « Un pour tous, tous pour un » [« Unus pro omnibus, omnes pro uno »].
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1925
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

URL vers cette unité de description

URL:https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396243
 

Réseaux sociaux

Partager
 
Accueil|Panier de commandeaucune entrée|Connexion|fr de en
Archives de l'Etat du Valais - Recherches en ligne