ACMy Marc Morand, 2020/2, E 2.4 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion du « premier » Comptoir de Martigny [aujourd’hui « Foire du Valais »]., 01.10.1960 (Document)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Document

Zone d'identification

Cote:ACMy Marc Morand, 2020/2, E 2.4
Titre:Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion du « premier » Comptoir de Martigny [aujourd’hui « Foire du Valais »].

Dates

Période de création:01/10/1960

Support

Support / Träger:Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections.

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« J’ai le grand plaisir de vous apporter le salut cordial des autorités et de la population de Martigny, et de vous renouveler les souhaits de bienvenue qui vous ont déjà été formulés ce matin par le président du Comité d’organisation de ce comptoir. Les personnalités importantes qui nous font l’honneur de leur présence sont trop nombreuses pour qu’il me soit possible de leur dire individuellement combien nous nous réjouissons de les voir à Martigny, en cette journée qui revêt pour notre localité un vrai caractère historique. Qu’il me soit cependant permis de faire une exception et d’exprimer à M. le président du Conseil d’Etat notre gratitude pour avoir bien voulu accepter la présidence du Comité d’honneur de cette manifestation, témoignant ainsi de la sympathie et de l’intérêt que le gouvernement valaisan porte à notre petite ville, bien qu’elle ne soit pas toujours d’une orthodoxie parfaite aux yeux de celui-ci.

Je remercie aussi et je félicite le Comité d’organisation de ce premier Comptoir de Martigny pour la belle initiative et le courage dont il a fait preuve en se lançant dans une entreprise où les difficultés de réalisation et de réussite ont dû lui apparaître dès les premiers jours de son activité. Aujourd’hui, il en est récompensé et si, comme me le disait dernièrement son président M. Actis, tout n’est pas parfait, son comité peut néanmoins être fier de son œuvre qui constitue une véritable synthèse de l’activité économique de notre région sans avoir oublié, je m’empresse de l’ajouter, de rendre hommage à nos artistes du Valais, dont nous venons d’admirer la belle exposition à l’Hôtel de Ville [exposition « Peintres du Valais », organisée par le Cercle des beaux-arts de Martigny]. Ce dernier geste honore tout spécialement le Comité d’organisation qui a su faire une place à l’art, à côté des intérêts matériels, je dirais même du matérialisme qui paraît trop souvent régner en maître dans ces sortes de manifestations. Je souhaite de tout cœur que ce premier comptoir soit un succès pour ses dévoués organisateurs, lesquels, il faut le reconnaître encore une fois, furent puissamment aidés dans leur tâche [tracé : par nos commerçants, industriels et artisans et], tout particulièrement par la Régie fédérale des alcools, dont le rôle bienfaisant sera désormais mieux connu et apprécié par notre population. Merci à M. le directeur Kellerhals et à ses collaborateurs de leur précieux appui, tant financier que moral.
Messieurs, les conférences faites aux journalistes, les réunions préliminaires organisées pour divers groupements économiques et touristiques, les nombreux articles de journaux et en particulier le catalogue officiel vous ont non seulement orientés sur le but et l’organisation de ce comptoir, mais vous ont donné force détails sur l’histoire de Martigny, sur sa situation géographique privilégiée et sur la prospérité qui se manifeste dans les divers domaines de ses activités économiques. D’autre part, ce matin encore, les trois orateurs qui ont ouvert le comptoir ont défini de façon très heureuse le sens de cette manifestation régionale. Il serait fastidieux d’y revenir dans cette allocution de fin de banquet. Je me contente donc de m’associer pleinement à leurs paroles en leur réitérant la gratitude de notre cité.

Qu’il me soit toutefois permis, avant de terminer, de faire une brève incursion dans le domaine économique et, au profane que je suis, d’émettre l’une ou l’autre considération en cette matière, je dis « profane » puisque malgré une assez longue carrière politique et administrative, je n’ai jamais eu l’honneur de compter parmi les dirigeants d’un organisme officiel de caractère économique. A mon avis, notre économie doit être fondée en premier lieu sur le respect de la personne humaine, sur l’épanouissement de la personnalité et sur la volonté de contribuer largement au progrès social. Nous devons faire front aux assaut du marxisme communiste, lequel préconise l’économie totalitaire et porte ainsi un coup mortel à l’initiative individuelle et à l’entreprise libres. Un grand économiste écrivait récemment : « L’entreprise libre apparaît comme l’instrument le plus efficace au service de l’homme et, en même temps, comme un facteur essentiel de la liberté morale ». C’est là une vérité dont nous devons nous pénétrer.
Et puis, Messieurs, dans notre canton en particulier, nous devons veiller, à cette époque de surindustrialisation et où les déplacements grâce aux nombreux moyens de communication, deviennent de plus en plus faciles, nous devons veiller – dis-je – à ce que nos concitoyens ne soient pas obligés de quitter en masse leur village, drainés vers les grandes usines, mais que, bien au contraire, ce soit l’usine, la fabrique, qui aille vers eux. Fournir du travail à une population traditionnellement installée dans une région est une des devises essentielles d’un patronat conscient du rôle social qu’il remplit. Et, à ce propos, nous ne pouvons que nous réjouir de l’activité que déploie dans ce cens l’Office des recherches économiques et industrielles, dirigé par M. Roh, qui a déjà amené dans notre canton plusieurs petites et moyennes industries, créant du bien-être dans nos villages aussi bien de la montagne que de la pleine.

Enfin, Messieurs, le fisc, dont nous connaissons bien le rôle à la fois nécessaire et ingrat, ne doit pas être une entrave au développement de notre économie. Une fiscalité tracassière ou trop lourde incite à la fraude fiscale, dont chacun sait qu’elle est pratiquée en grand et qu’elle est considérée comme un péché véniel. Combien, dans tous les secteurs de notre économie, sont nombreux les contribuables en guerre continuelle avec l’impôt qu’ils considèrent comme l’ennemi numéro un, non seulement à raison de ses taux parfois exorbitants et de ses exigences, mais aussi parce que les formules de déclaration auxquelles ils sont astreints chaque année leur paraissent d’un compliqué tel qu’ils y voient un espèce de traquenard et qu’ils sont souvent incapables de les remplir de façon satisfaisante pour l’administration. Ces considérations et bien d’autres, dont le développement vous fatiguerait, m’ont amené à être le chaud partisan d’une politique financière libérale, dont [ajout illisible], à la longue, l’Etat sera un des principaux bénéficiaires. C’est sur cette profession de foi, qui est en quelque sorte mon chant du cygne, que je m’arrête et que je bois à la prospérité de notre chère patrie valaisanne et de ma bonne ville de Martigny ».
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1960
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

URL vers cette unité de description

URL:https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396277
 

Réseaux sociaux

Partager
 
Accueil|Panier de commandeaucune entrée|Connexion|fr de en
Archives de l'Etat du Valais - Recherches en ligne