ACMy Marc Morand, 2020/2, F 2.2 Exposé de Marc Morand à l’attention du Conseil de district au sujet de l’Hôpital de Martigny., 07.12.1965 (Document)

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Document

Zone d'identification

Cote:ACMy Marc Morand, 2020/2, F 2.2
Titre:Exposé de Marc Morand à l’attention du Conseil de district au sujet de l’Hôpital de Martigny.

Dates

Période de création:07/12/1965

Support

Support / Träger:Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites.

Zone du contenu et de la structure

Contenu:Savoir :
« Lors de l’avant-dernière séance du Conseil de district, j’ai eu l’honneur d’entretenir celui-ci de la nouvelle organisation du service médical dans notre hôpital et de l’utilisation des divers locaux de cet établissement. D’entente avec le Comité de direction, je me permettais à cette occasion de vous signaler que la prochaine étape à envisager serait l’édification d’un bâtiment destiné au logement du personnel, à l’exemple de ce qui a été accompli ces dernières années par la plupart des hôpitaux de l’importance du nôtre.

Etant donné la portée sociale et financière de la réalisation de ce vœu et sa prose en considération par le Conseil d’administration, il me paraît indiqué de vous donner quelques détails se rapportant à cet objet.
L’effectif du personnel religieux et civil de notre hôpital est d’environ 135, dont 14 religieuses. Sur ce nombre 90 logent dans le bâtiment même de l’hôpital et 45 en dehors, totalement ou partiellement aux frais de celui-ci ; en effet, faute de place suffisante, la direction s’est vue dans l’obligation de louer des locaux en ville, occupés aujourd’hui par 25 employés, tandis qu’une vingtaine se procurent eux-mêmes leur logement, moyennant une indemnité mensuelle de 30 francs versée par l’Hôpital.

Locations et indemnités de logement représentent en 1965 une dépense d’environ 20'000 francs. Cet état de fait n’est pas favorable ni à l’hôpital ni à son personnel. Les exigences des employés sont toujours plus grandes et leur recrutement toujours plus difficile ; d’autant plus que la pénurie du personnel infirmier permet à celui-ci de choisir, sans autre, l’établissement dont les conditions d’engagement lui paraissent les plus avantageuses, non seulement quant au salaire, mais aussi quant au logement et à la pension.
Notre hôpital se doit de s’adapter aux conditions actuelles de la vie et de faire preuve de progrès social. N’oublions pas que le personnel, surtout le personnel infirmier, a besoin, en quittant son travail, de se trouver dans une atmosphère de détente quasi familiale, de pouvoir se reposer dans une chambre aménagée à son goût, et aussi dans des salles communes, où il pourra se distraire, seul ou compagnie de camarades. Le Conseil d’administration, soucieux de tout ce qui peut concourir à la bonne marche de notre hôpital, s’est à son tour penché sur cette question et a pris la décision de principe de construire un bâtiment destiné au logement du personnel. Il a chargé le Comité de direction de lui faire des propositions après étude par lui et mise au concours des plans de cette construction entre les architectes habitant le district. Un jury a été nommé à cet effet. Ce bâtiment serait édifié sur un terrain de l’hôpital en bordure de l’avenue conduisant à la tannerie Roduit aux Epeneys, laquelle avenue se trouve au couchant de notre jardin. Nous nous sommes mis à la tâche. A plusieurs reprises, nous avons pris contact avec le chef du service cantonal de la santé publique et avec l’architecte cantonal.

La visite en Valais et dans le canton de Vaud de plusieurs établissements hospitaliers nous a permis de cueillir de précieux renseignements en vue de l’œuvre à réaliser. Nous pensons qu’il sera possible, avec une dépense de l’ordre de 2'000'000 francs, de construire un bâtiment de 120 lits, étant bien entendu que nous sommes déjà propriétaire du terrain. Il s’agit donc du coût de la construction proprement dite, la valeur du terrain n’intervenant que pour le calcul de la subvention, sans nécessiter un appel de fonds pour l’hôpital.
L’article 62 de la loi du 18 novembre 1961 [18.11.1961] sur la santé publique nous met au bénéfice d’une subvention cantonale de 35 %, ce qui signifie, en tenant compte du bâtiment et du terrain, une somme totale d’environ 730'000 francs. Il resterait donc à débourser par l’hôpital environ 1'270'000 francs, à la condition toutefois que la subvention cantonale lui soit versé immédiatement après la fin des travaux, ce qui vraisemblablement ne sera pas le cas. Nous devons donc prévoir un emprunt de 2'000'000 francs. Cette somme empruntée par exemple au taux de 4,5 % représentera pour notre établissement une charge nouvelle de 90'000 francs, laquelle sera dégressive au fur et à mesure des subventions touchées.

D’autre part, un amortissement annuel de 2 % au minimum sur la construction et de 10'000 francs pour le mobilier nous paraît indispensable, d’où encore une dépense supplémentaire de 50'000 francs. En revanche, nous réaliserons une économie annuelle d’environ 40'000 francs par la suppression des locations et indemnités de logement et par la récupération à l’hôpital d’un nombre appréciable de chambres pour les malades. En résumé, tout au moins au début, nos comptes annuels seront grevés d’une charge supplémentaire de 100'000 francs environ.

Enfin, Messieurs, en application des articles 61 et 62 de la Loi sur la santé publique, l’octroi de la subvention cantonale aux travaux projetés « est subordonné à l’organisation d’une permanence médicale à l’hôpital même », ce sont les propres termes du décret voté par le Grand Conseil le 5 juin 1965 [05.06.1965] en faveur de l’Hôpital régional de Sion. Bien plus, cette même loi prescrit à son article 63 que la contribution annuelle de l’Etat (3 francs par journées de malades) aux frais d’exploitation des établissements sanitaires n’est obligatoire que pour les établissements reconnus par l’Etat et qui ont une permanence médicale, ce qui veut dire que notre hôpital doit organiser cette permanence, même s’il n’édifie pas de nouvelles constructions. Cette permanence, nous nous devons de l’organiser dans un hôpital de l’importance du nôtre. Elle va de pair avec l’évolution actuelle des soins médicaux, notamment en chirurgie et d’autre part, elle est un facteur de sécurité qui sera apprécié de toute notre population. D’où encore une dépense supplémentaire de 25 à 30'000 francs par année, ce qui pose un nouveau problème financier.
Vous le voyez, Messieurs, l’hôpital et ses dirigeants vont au-devant de grands soucis, aggravés encore par l’augmentation constante du coût de la vie, des salaires et des exigences du personnel. Il s’agira donc de se procurer des ressources nouvelles, tout en évitant que le coût de l’hospitalisation ne devienne prohibitif et qu’être malade ne soit un luxe que seul quelques privilégiés peuvent s’offrir.

Messieurs, je m’excuse de l’aridité de cet exposé, mais quand on parle de chiffres, il en est presque toujours ainsi. Pour terminer, j’ai le plaisir de vous annoncer que le 24 novembre dernier [24.11.1965], les établissements hospitaliers du canton, sous réserve de l’approbation de leurs conseils d’administration, ont constitué une association qui portera le nom de : Groupement des Etablissements hospitaliers du canton du Valais, dont le but est défini à l’article 3 des statuts dont je vous donne lecture. Le Président de ce nouveau groupement, bien accueilli par l’autorité cantonale, a été désigné en la personne de M. Jacques Torrione, directeur de notre hôpital. Je saisis cette occasion pour adresser à notre directeur nos félicitations de cette marque de confiance méritée, persuadé qu’il œuvrera dans l’intérêt bien compris de nos établissements hospitaliers et de leurs malades. »
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1965
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

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