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ACMy Marc Morand, 2020/2, G 1.3 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’agrandissement du Collège Sainte-Marie [Léon Mathey, architecte]., 09.11.1952 (Document)
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, G 1.3 |
Titre: | Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de l’agrandissement du Collège Sainte-Marie [Léon Mathey, architecte]. |
Dates |
Période de création: | 09/11/1952 |
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Support |
Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « Excellence, permettez-moi d’abord de m’associer aux paroles que vous a adressées M. le Directeur du Collège de Sainte Marie et de me faire l’interprète des autorités de cette cité et de notre population pour vous dire combien nous sommes heureux de vous revoir et de vous saluer à Martigny moins d’un mois après la journée inoubliable de votre sacre. Vous savez, Excellence, de quelle estime, de quel respect et j’ajoute de quelle affection vous étiez entouré à Martigny, mais nous savons aussi, pour l’avoir entendu de votre propre bouche peu avant votre départ pour Sion, quel regret vous éprouviez de quitter cette localité, qui est celle où vous avez vécu le plus longtemps et qui vous avait adopté comme l’un des siens.
Parmi les faits les plus saillants pour nous de votre résidence à Martigny, nous relèverons la forte impression que vous avez produite sur nos hôtes et sur toute notre population par le remarquable discours que vous avez prononcé il y a trois ans devant notre Hôtel de Ville [25.09.1949], après avoir appelé la bénédiction du Très-Haut sur cet édifice restauré. Dès votre accession à la dignité de Révérendissime Prévôt de la Maison du Grand-Saint-Bernard, chacun pressentait que votre éminente et rayonnante personnalité était engagée sur la voie de destinées plus hautes encore, et lorsque la Providence eut rappelé à elle le vénéré Monseigneur Bieler, le nom de son successeur désiré était sur toutes les lèvres. Aujourd’hui, vous êtes monté sur le trône épiscopal de Sion avec votre belle devise : « Ubi caritas, ibi Deus » dont vous nous avez dit la haute signification le 12 octobre dernier [12.10.1952]. Nous savons que vous pratiquez à un haut degré cette charité dont l’apôtre a dit qu’elle est la troisième vertu théologale, mais supérieure aux deux autres. Excellence, nous saisissons l’occasion de cette fête pour vous adresser une nouvelle fois nos vœux les plus sincères pour un fructueux et long épiscopat sur le siège de Saint Théodule, en vous assurant de notre respectueux attachement. |
| Et maintenant, Messieurs, laissez-moi vous exprimer le double plaisir qu’est le mien aujourd’hui, en ma qualité de président de la Ville de Martigny et comme ancien élève de cet établissement. La Municipalité de Martigny-Ville félicite chaleureusement la Société de Marie d’avoir entrepris la construction de ce bâtiment qui est le couronnement de l’activité déployée par elle dans notre localité depuis plus de soixante ans. Solidaires de tout ce qui peut contribuer au développement de l’éducation et de l’instruction de la jeunesse, nous vous savons gré des sacrifices et de l’effort que vous avez consenti pour doter notre cité d’un nouveau bâtiment scolaire [tracé : avec dortoir pour vos pensionnaires, bâtiment] muni des installations modernes et pratiques que nous avons appréciées dans notre visite de ce matin. Et ici, je félicite tout spécialement M. le Directeur du Collège qui a mis tout son cœur dans cette entreprise et M. Léon Mathey, l’architecte dont les belles réalisations ne se comptent plus, bien qu’il soit encore jeune dans la carrière qu’il s’est choisie.
Dans des locaux aménagés et meublés selon la conception moderne et avec goût, l’être qui apprend, comme celui qui enseigne, se trouve plus à l’aise et leur travail en est certainement facilité. Ce qui se fait dans une ambiance agréable s’accomplit généralement avec plus de plaisir et produit des résultats meilleurs et plus positifs. Le maître doit être secondé par tous les moyens dans sa tâche, laquelle n’est pas seulement d’enseignement, mais d’éducation. Au surplus, vous l’avez dit ce matin, l’instruction véritable arme l’intelligence plutôt qu’elle ne la charge. L’école assume la formation des générations qui montent en vue de la lutte pour l’existence qui leur sera imposée, c’est pourquoi à côté de l’instruction qui s’y donne, le but de l’école est de préparer les jeunes à la vie, de former une jeunesse saine d’âme et de corps, d’assurer à la société de futures générations joyeusement prêtes au travail, énergiques et capables de jugement, par l’éducation de l’intelligence et aussi du caractère. Et c’est dans cet esprit, nous en sommes persuadés, que vous agissez au Collège de Sainte-Marie. |
| Excellence, Messieurs, je ne voudrais pas, en cette journée qui est également celle des anciens élèves, manquer d’adresser un souvenir ému à mes maîtres d’alors et ne pas exprimer ma gratitude à cet établissement dont j’ai été l’élève il y a plus d’une demi-siècle. Je n’oublierai jamais cette période heureuse et fructueuse des premières années de mon existence, et avec quel dévouement mes maîtres d’antan ont pris soin de nous fournir des bases solides pour la poursuite de nos études ultérieures. J’ai été assis sur les bancs de ce collège de 6 à 11 ans, c’est-à-dire de 1894 à 1899 et il me semble que c’était hier, tant les souvenirs de cette époque sont restés vivants dans ma mémoire et dans mon cœur. Je me vois encore tous les matins vers 6 heures 30 réchauffant le chocolat oule café au lait préparé la veille par ma mère pour mon petit-déjeuner avant l’étude du matin au collège, j’ai encore en mémoire les nombreux « petits trucs », si je puis m’exprimer ainsi, qu’on nous indiquait pour l’enseignement de l’orthographe, je me vois au tableau noir posant des règles de trois ou d’intérêts, ou à mon banc, étudiant par cœur de nombreux morceaux choisis – car en ce temps on avait encore le culte de la mémoire –, je me rappelle de nos jeux d’écoliers dans la cour du collège, de nos promenades accompagnés de nos professeurs toujours en redingote noire et chapeau haut de forme, [tracé : je me souviens aussi de certaine retraite au mois de novembre où le prédicateur, un soir, dans la pénombre de la chapelle du collège, nous avait fait si peur en nous parlant de la mort que nous tremblions de frayeur en rentrant à la maison], des belles cérémonies qui se déroulaient dans cette chapelle les jours de fête où montaient vers Dieu nos chants et nos prières d’enfants.
Et pour ceux qui, comme moi, sont maintenant parvenus au seuil de la vieillesse, ces souvenirs sont quelque peu empreints de mélancolie et nous inspirent une nostalgie bien compréhensible de cette époque heureuse et sans souci de notre existence. Mais après tout, « chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs » a dit Boileau, et c’est par ces vers d’une douce philosophie que je termine cette allocution en souhaitant au Collège de Sainte Marie succès et prospérité ». |
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Utilisation |
Fin du délai de protection: | 31/12/1952 |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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URL vers cette unité de description |
URL: | https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396296 |
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