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ACMy Marc Morand, 2020/2, B 4a B 4a1. 05.1926. Discours de Marc Morand, député, à l’occasion de sa nomination comme Président du Grand Conseil du canton du Valais à la session ordinaire du 10 mai 1926 [10.05.1926]. \ \ Suit : \ B 4a2. ca. 05.1926. Portrait caricatural de Marc Morand issue d’un jo
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, B 4a |
Titre: | B 4a1. 05.1926. Discours de Marc Morand, député, à l’occasion de sa nomination comme Président du Grand Conseil du canton du Valais à la session ordinaire du 10 mai 1926 [10.05.1926].
Suit : B 4a2. ca. 05.1926. Portrait caricatural de Marc Morand issue d’un journal non identifié aux pages 137 et 138, avec pour légende : « Dans le Valais. Nous nous permettons de cueillir dans la Patrie Suisse le portrait de M. Marc Morand, de Martigny, élu président du Grand Conseil du Valais le 10 mai 1926 [10.05.1926]. Il avait remplacé comme vice-président de ce corps, feu [tracé : le colonel] Ch. Ribordy. Il a fallu un bon coup d’épaule pour arriver à ce résultat. Aussi ceux de Martigny sont dans la joie que [tracé : l’oncle] le cousin Paul, domicilié actuellement à Chêne Bourg ». |
Dates |
Période de création: | 05/1926 |
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Support |
Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire dactylographié, avec corrections. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | 05.1926. Savoir : |
| « Messieurs les députés, je vous remercie du très grand honneur que vous venez de faire au district de Martigny, en élevant un de ses enfants à la présidence de notre parlement cantonal ; votre geste est d’autant plus généreux que vos suffrages sont allés à un membre de la minorité libérale-radicale. En choisissant pour président de la Haute assemblée un député du parti radical, vous avez voulu marquer devant le peuple valaisan que, si nos deux partis sont divisés sur plusieurs points, ils ont au moins un trait d’union, un caractère commun : l’amour profond de la patrie valaisanne, en lequel nous communions tous avec une égale ferveur. Puissions-nous, au cours de nos luttes politiques, si vives soient-elles, ne jamais oublier qu’au-dessus des partis qui passent, il y a la patrie aimée qui demeure et, nous inspirant de ce sentiment, ne jamais rien faire qui puisse porter atteinte à notre honneur national. Il appartient tout spécialement à nous députés, hommes de confiance et mandataires du peuple, de savoir nous pénétrer de cette grande idée dans l’accomplissement de notre tâche souvent ingrate et hérissée de difficultés. Nous devons, à certains moments, savoir faire le sacrifice de notre popularité, oublier des intérêts électoraux immédiats pour regarder en face le devoir et le remplir au plus près de notre conscience. Quoique profondément respectueux des volontés de leurs mandants, mais souvent, il faut le dire sans ambages, mieux éclairés qu’eux sur les vrais besoins du pays, les députés souvent avoir le courage de prendre parfois des décisions momentanément impopulaires, si le bien du canton le leur commande. Ce n’est qu’à cette condition que le parlementarisme, organisme vital des démocraties, maintiendra son crédit et son prestige. Soyons des démocrates, mais repoussons la démagogie. Un grand homme d’Etat, arrivé au terme d’une brillante carrière, écrivait récemment : « Le désintéressement ne doit pas céder la place aux combinaisons du donner pour recevoir, c’est-à-dire aux trafics d’un marché. Que l’homme joue noblement le meilleur, le plus beau de lui-même pour une cause au-dessus de toutes les contingences, et les calculs de l’intérêt s’évanouiront comme vapeur au souffle de l’ouragan. L’homme capable de se donner tout à une grande cause n’attendra jamais de le « vertu » d’autrui une récompense qui, parce qu’elle est de rémunération, ne pourrait, à ses propres yeux, que le diminuer ». Que ces principes nous guident constamment, si nous voulons vraiment être les bons serviteurs de la patrie. |
| Messieurs les députés, le principal objet à l’ordre du jour de la présente session, en dehors de la gestion annuelle, est certainement le projet de loi sur l’assistance. Nous sommes tous d’accord pour reconnaître combien est insuffisant et défectueux le système actuel de l’assistance publique. Une transformation aussi complète que possible s’impose impérieusement aux pouvoirs publics. A côté des modalités de l’assistance proprement dite, il nous paraît nécessaire d’étudier et de réaliser au plus tôt la création d’établissements hospitaliers pour vieillards, simples d’esprit, buveurs et certaines catégories de malades, tels que tuberculeux. Malheureusement, ce grand et beau problème social ne trouvera sa solution qu’au prix de nouvelles et fortes dépenses pour notre canton, dont il est difficile d’augmenter la dette sans d’autre part se procurer de nouvelles ressources. Sans doute, peu à peu, nous sortons de l’ère des déficits ; l’exercice 1925 marque un sensible progrès, mais l’équilibre n’est pas encore rétabli, car il ne faut pas oublier que l’amortissement, par exemple, qui s’élève à 440'000 francs est encore trop faible, puisqu’il ne représente que le 1,63 % de la dette publique au 31 décembre 1925 [31.12.1925]. Si donc nous voulons équilibrer notre budget et, en même temps. Marcher dans la voie du progrès, il ne suffira pas de comprimer les dépenses administratives, mais il faudra nécessairement trouver d’autres ressources. Le Décret des finances de 1921 [15.01.1921] qui constitue une sensible amélioration en regard des dispositions légales antérieures, n’est cependant que provisoire et de caractère transitoire. Il doit faire place au plus tôt à une Loi des finances appropriée aux circonstances. Dans cette nouvelle loi, il faudra à notre avis moins chercher à augmenter le taux de l’impôt – car il faut des limites en toutes choses, et ce moyen serait par trop simpliste – que donner au pouvoir exécutif, [tracé : les moyens qui lui permettent], mieux que maintenant, la possibilité de découvrir et d’imposer la fortune et les revenus, encore trop facilement soustraite au fisc. Notre canton, grand producteur de houille blanche [énergie hydroélectrique], se doit aussi d’inaugurer, en matière de forces hydrauliques, une politique de grande envergure, lui permettant non seulement de se procurer de nouvelles ressources [tracé : fiscales] directes, mais encore d’assurer, par une utilisation et une coordination rationnelle de ces forces, par la création de bassins s’accumulation importants, plus de continuité dans l’exploitation de nos usines, et, par ricochet, un travail régulier et rémunérateur à nos braves ouvriers, actuellement trop souvent obligés de chômer pendant la mauvaise saison. |
| Messieurs les députés, les grands besoins d’argent de l’Etat ne doivent pourtant pas empêcher l’équité de s’exercer, même si nos recettes fiscales devaient momentanément en pâtir. A quelques années de grande prospérité succède maintenant une période difficile pour notre vaillante classe agricole, et il suffit d’être tant soit peu au courant des affaires pour savoir que si bon nombre d’agriculteurs ont conservé le chemin des banques, ce n’est malheureusement plus pour y déposer des fonds, mais pour [tracé : augmenter] emprunter et reconstituer peu à peu les dettes d’antan qui grevaient si durement nos propriétés rurales. L’Etat qui a toujours voué toute sa sollicitude à l’agriculture, trouvera sans doute, avec nous, que le moment est venu de procéder à une révision des taxes cadastrales dans le sens des notions qui ont déjà été développées au sein de la Haute assemblée et prises en considération par le Gouvernement. Ce sera faire œuvre de justice envers nos populations campagnardes devant le labeur ingrat desquelles nous nous inclinons tous.
Messieurs les députés, au moment où M. le député Pitteloud quitte ce fauteuil, je suis certain d’être votre interprète à tous, en le remerciant et en le félicitant pour la façon distinguée dont il s’est acquitté de ses fonctions présidentielles. Quant à moi, je sollicite votre indulgence bienveillante dans l’exercice de ma nouvelle charge. Je m’efforcerai de présider cette assemblée avec impartialité, et de mériter la confiance que vous avez bien voulu me témoigner en m’appelant à ce poste d’honneur ». |
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Utilisation |
Fin du délai de protection: | 31/12/1926 |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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URL vers cette unité de description |
URL: | https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396328 |
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