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ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.5a 1960. Elections communales 1960 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1957-1960 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville.
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, C 2.5a |
Titre: | 1960. Elections communales 1960 – Rapport adressé au parti radical à la fin de la période administrative 1957-1960 par Marc Morand, président de Martigny-Ville, sur l’activité de de l’Administration communale et sur la situation de la Commune de Martigny-Ville.
Suivent : Bilan Electricité et eaux 1959. Bilan au 31.12.1920. |
Support |
Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « Monsieur le Président du parti radical, Mes chers concitoyens, empêché pour des raisons indépendantes de ma volonté d’assister à l’ assemblée générale de notre parti, je remercie mes collègues radicaux au Conseil communal d’avoir bien voulu me remettre le texte de leur exposé concernant leur activité au sein des divers dicastères dont ils ont eu la responsabilité pendant la période administrative de 1957 à 1960. Grâce à leur amabilité, mais surtout à leurs rapports très complets, ils m’éviteront des redites qui vous fatigueraient certainement, et il me sera permis de borner mon exposé à des questions d’administration générale, en vous renseignant aussi sur la situation financière de la commune. Je les félicite et les remercie d’avoir brossé un tableau complet des tâches particulières dévolues à chacun d’eux, et qu’ils ont accomplies avec cœur été dévouement, se montrant ainsi dignes de la confiance qui leur fut accordée par le parti radical de notre ville.
La commune est une grande famille dans laquelle chacun s’intéresse à la bonne tenue et à la marche des affaires. Ceux qui la composent ont par conséquent non seulement le droit, mais le devoir de connaître comment elle est administrée. Elle jouit, en Valais particulièrement, d’une autonomie que nous devons nous efforcer de maintenir dans le plus grand nombre de domaines possibles, d’autant plus que nous sommes un parti minoritaire dans un caton où le pouvoir gouvernemental cherche de plus en plus, depuis nombre d’années, à diminuer le pouvoir administratif des communes par toutes sortes de lois, décrets et règlements. La commune constitue la cellule dans laquelle se forme et se développe l’esprit civique du citoyen, condition primordiale d’une saine et vraie démocratie. Les citoyens sont plus près de leurs dirigeants, ils les connaissent personnellement, ils sont les témoins quotidiens de leur activité et se transforment facilement en juges, parfois inexorables, quand une décision de leur conseil ne leur plaît pas. C’est pourquoi, il faut le reconnaître, les fonctions d’un conseiller communal sont plus difficiles et plus ingrates qu’on ne le pense généralement. |
| Administrer, c’est diriger et régler une affaire, c’est travailler à sa prospérité dans la mesure des possibilités, c’est assumer la responsabilité de sa bonne marche. Or, mes chers concitoyens, dans la commune où les objets à traiter, les décisions à prendre sont à la portée de presque chaque citoyen, comment voulez-vous qu’elles ne soient pas discutées dans le public, qu’elles n’y suscitent pas souvent des opinions divergentes, qu’elles ne soient pas critiquées par ceux qui estiment leurs intérêts personnels lésés et approuvés par ceux qui au contraire y voient un avantage. Et cependant, le Conseil communal, conscient de ses responsabilités et de son devoir, doit avoir le courage de prendre ses décisions, uniquement guidées par le respect des lois et des règlements, et par ce qu’il estime être l’intérêt général. C’est ainsi au surplus qu’il méritera le respect et la confiance de ses administrés, et c’est le vœu le plus ardent que je forme pour ceux qui vont prendre en main les rênes de l’administration dès le premier janvier prochain. Mes chers concitoyens, ainsi que je vous le disais il y a un instant, mon exposé sera singulièrement simplifié par suite des rapports présentés par mes collègues à votre dernière assemblée, mais il n’en sera pas moins quelque peu rendu aride par les chiffres que nécessairement il doit contenir. La période administrative qui arrive à son terme a été féconde en décisions d’ordre général, dont je me permets de vous signaler les principales.
1) Le nouveau conseil, composé de neuf membres depuis la fusion avec La Bâtiaz, alors que depuis 1881 il n’en comprenait que sept, siégeait déjà le 10 janvier 1957 [10.01.1957], et procédait à la répartition des différents services administratifs pour la période 1957/1960, opération délicate et toujours assez laborieuse. A cette même séance, il nommait M. Marc Moret, secrétaire communal en remplacement du regretté M. Henri Sauthier, dot la démission avait été acceptée en septembre 1956. L’entrée en fonction du nouveau secrétaire fut fixée au premier avril 1957 [01.04.1957]. Je saisis cette occasion pour remercier publiquement M. Henri Sauthier, qui fut mon secrétaire et collaborateur dévoué pendant trente-deux ans, des grands services qu’il a rendus à la commune pendant de nombreuses années et pour féliciter M. Marc Moret de la confiance qui lui fut accordée par le conseil unanime e, et pour vous dire aussi, au risque de blesser sa modestie, combien notre choix s’est révélé heureux et combien nous apprécions son dynamisme, son esprit d’organisation et son entier dévouement dans l’accomplissement de ses importantes fonctions. |
| 2) Dans le but de favoriser le développement économique de Martigny-Ville, en particulier par l’installation de nouvelles industries, notre conseil a fait l’acquisition de 65'025 mètres carrés de terrain, sis au lieu-dit « En Verdan », appartenant à M- Octave Giroud, de Charrat. Ces terrains se trouvent être à proximité de la voie ferrée du M.O. [Martigny – Orsières], qui est comme vous le savez un chemin de fer à voie normale. Le prix d’achat a été convenu à 3,50 francs le mètre carré, payable dans des conditions très favorables par la Municipalité qui n’a pas d’intérêts à verser à M. Giroud, tant que celui-ci jouira du terrain, mais qui s’acquitte par acomptes minimum de 22’758,75 francs.
a. Nous avons vendu le printemps dernier une parcelle de 5'980 mètres carrés à raison de 2 francs le mètre carré à la Fabrique de vêtements S.A., dont le siège social a été fixé à Martigny-Ville, avec un capital social de 300'000 francs. Il s’agit d’une filiale de la Kleiderfabrik Hochdorf S.A., canton de Lucerne. Cette fabrique est en voie de construction et commencera son activité en 1961, avec une soixantaine d’ouvriers et ouvrières et, selon les circonstances, espère pouvoir doubler ce chiffre d’ici peu de temps. Nous lui avons consenti quelques avantages fiscaux pour les premières années (impôt exonéré pendant six ans).
b. Après de nombreux pourparlers avec la Direction des douanes du Vème arrondissement, dont le directeur M. Borgeaud est un bon ami de celui qui vous parle, nous avons obtenu de ce service ensuite du percement du tunnel du Grand-Saint-Bernard, qu’il s’installe dans notre localité – dans un avenir rapproché – un bureau de douanes avec entrepôts de marchandises et éventuellement un port franc. Pour faciliter les Douanes, nous avons mis à leur disposition environ 22'000 mètres carrés des terrains acquis d’Octave Giroud au prix de 7,50 francs le mètre carré. Ces pourparlers ont heureusement abouti, et un pacte d’emption va être conclu incessamment avec la Confédération. Il est inutile que je vous dise tout l’intérêt que revêt pour notre localité cette installation.
c. Une petite récapitulation de ces trois opérations vous permettra de constater, du point de vue purement financier, que notre Municipalité n’a pas trop mal agi en achetant le domaine Giroud. En effet, le prix d’achat total étant de 227'587,50 francs, et le prix des deux ventes ci-dessus de 176'000 francs environ, il restera dû à M. O. Giroud 51'600 francs pour les 37'000 mètres carrés environ restant provisoirement la propriété de la Ville. Il est vrai que nous aurons à payer des frais d’aménagement pour voie d’accès, eau potable, égouts, etc. |
| 3) Bâtiment des postes. Vous savez que les PTT vont construire prochainement un nouveau bâtiment pour leurs services, sur l’ancien terrain de Mme Lonfat-Alberto, à l’avenue de la Gare. Ils avaient acquis une première parcelle, mais qui leur paru dans la suite insuffisante. Toutefois, le prix exigé par Mme Lonfat pour la vente de la seconde parcelle sur laquelle est construite la villa Alberto – Barbero leur ayant semblé trop prélevé, ils décidèrent d’y renoncer. C’est alors que le Conseil municipal intervient dans un but d’édilité et finit par décider de participer par une subvention de 35'000 francs à cet achat, aux conditions suivantes acceptées par les PTT :
a. Le futur bâtiment des PTT sera construit à 4 mètres au moins du trottoir actuel et aura son entrée principale sur l’avenue de la Gare.
b. Ce bâtiment devra avoir deux étages au minimum.
c. Une surface de 300 mètres carrés environ sera aménagée comme « parc public pour autos » au sud-est des terrains des PTT.
d. De plus, aussi longtemps que les PTT n’utilisent pas à d’autres fins 1'100 mètres carrés de terrain sis au sud-est de leur bâtiment, tout ce terrain pourra aussi servir de parc public pour voitures. Grâce à cette solution, nous aurons un bel hôtel des postes à l’entrée de notre ville et un parc à autos appréciable. |
| 4) Nous avons favorisé la création de l’Office régional du tourisme que nous avons installé dans des locaux au rez-de-chaussée du bâtiment de l’ancien hôpital, à la rue du Grand-Saint-Bernard, en attendant de lui fournir des locaux mieux situés à un prix de location modique. Nous versons à cet organisme qui rend de grands services au développement touristique de notre région, et par contre-coup à notre commerce local, un subside annuel de 2'000 francs.
5) Nous avons aussi aménagé le premier étage de l’ancienne maison de commune de La Bâtiaz pour y recevoir l’Ecole française et de culture générale, créée il y a quatre ans par le Département de l’instruction publique du Valais.
6) A cette occasion, il n’est pas inutile de rappeler que la Municipalité a organisé un transport gratuit par cars, pendant la mauvaise saison, des élèves habitant le Guercet et les environs et devant fréquenter nos écoles primaires, et qu’elle a porté à 9 mois et demi la durée de la scolarité.
7) Il vous intéressera aussi de savoir que les Communes de Martigny-Ville et de Martigny-Bourg ont pris à leur charge les annuités de l’emprunt de 300'000 francs contracté par la Colonie de vacances auprès de la Banque cantonale du Valais. Cet emprunt est réduit à 286'652 francs au 15 décembre 1959 [15.12.1959]. La dernière annuité payée par notre commune est de 11'061,60 francs et 5'085,40 francs par Martigny-Bourg. Je pense toujours qu’il faudrait examiner la possibilité d’utiliser pendant de plus longs mois le magnifique bâtiment de la Colonie ; je laisse au dévoué comité de la Colonie le soin de voir dans quelle mesure il peut être donné suite à cette suggestion.
8) En vue de favoriser la construction – et ceci d’entente avec le Mouvement populaire des familles – de deux bâtiments à loyers modérés de seize appartements chacun au lieu-dit « Les Prés de Croix », et pour permettre au propriétaire de ceux-ci de toucher les subsides fédéraux et cantonaux prévus par le décret du 11.02.1959 concernant l’encouragement à la construction de bâtiments à caractère social, le Conseil municipal a décidé de verser pendant vingt ans un subside de 930 francs par an, qui représente environ le 0,1 % du coût total. La Confédération et le Canton verseront ensemble le 1,55 %, soit chaque année pendant vingt ans, le Canton 9'300 francs et Berne 5'115 francs environ. |
| 9) Le Collège de l’Abbaye de Saint-Maurice, pour satisfaire aux besoins croissants du pays et aux exigences modernes des études, s’est vu dans l’obligation d’entreprendre des constructions et des rénovations très vastes de ses bâtiments. Le devis de ces travaux, y compris l’achat des terrains, s’élève à la somme globale de 8'600’00 francs. L’Etat du Valais alloue à cet effet une subvention annuelle de 250'000 francs pendant quinze ans, ce qui suffira à peine à payer pendant cette période l’intérêt du capital engagé seulement. Dans ces conditions, le Rectorat du Collège de Saint-Maurice a sollicité une subvention bienveillante en faveur de ces constructions de la part de la Municipalité de Martigny-Ville qui envoie plus de 45 à 50 élèves à Saint-Maurice, dont la plupart sont externes et peuvent par conséquent poursuivre leurs études secondaires dans des conditions financières extrêmement favorables pour les parents (quinze minutes de chemin de fer, peuvent même prendre les repas de midi à la maison). D’autre part, contrairement à ce qui se fait pour les collèges de Sion et de Brigue dont l’Etat assume le 100 % des traitements du personnel et tous les autres frais d’entretien des bâtiments, le Collège de Saint-Maurice ne touche que le 65 % du traitement pour les chanoines et le 75 % pour les professeurs laïcs, au nombre d’une dizaine actuellement. Délibérant sur cette demande, le Conseil a décidé de verser la somme unique de 50'000 francs à l’Abbaye de Saint-Maurice, à titre de subvention pour la construction de son collège. Cette somme a été prise directement sur le budget de 1960.
10) J’en viens maintenant au Tunnel du Grand-Saint-Bernard, J’ai déjà eu l’honneur de vous entretenir de ce grand œuvre dans une assemblée du parti au mois de mai 1958. Je me contenterai donc de vous dire qu’aujourd’hui les travaux avancent normalement, que la Société a été fondée le 9 octobre 1958 [09.10.1958], au capital de 10'000'000 francs souscrit par le Canton de Vaud, à raison de 5'000'000 francs, par le Canton du Valais 3'350'000 francs et par la Ville de Lausanne 1'650'000 francs. Ce capital est actuellement entièrement libéré. Il a été augmenté de deux millions en 1960 par l’émission de nouvelles actions entièrement souscrites par d’autres collectivités intéressées à ce tunnel, dont notamment les Cantons de Neuchâtel et Fribourg 750'000 francs, les Villes de Vevey – Montreux 400'000 francs, la Banque cantonale vaudoise 100'000 francs, le Crédit foncier vaudois 100'000 francs, la Ville de Sion 60'000 francs, Bagnes 50'000 francs, Martigny-Bourg 20'000 francs, Orsières 30'000 francs, Aigle 30'000 francs, Bourg-Saint-Pierre 25'000 francs, Sembrancher 10'000 francs, etc. La Commune de Martigny-Ville a souscrit 200'000 francs. Ce nouveau capital est entièrement libéré. D’après les experts en la matière, il s’agit d’un placement rentable ; mais, même si ce ne devait pas être le cas, l’intérêt de ce passage à travers les Alpes est si évident pour notre région et spécialement pour notre commune que nous ne regretterons jamais cette mise de fonds. |
| 11) Dans un autre domaine, la Municipalité a également souscrit des actions. Il s’agit de la Société anonyme « Forces Motrices Valaisannes S.A : » au capital de 40 millions. La part de l’Etat est de 22 millions, les communes ont souscrit pour 4'260'000 francs, et les sociétés mentionnées au décret cantonal, pour le solde, soit pour 13'740'000 francs, à savoir les sociétés établies en Valais qui utilisent dans le canton ou fournissent à la consommation valaisanne 30 millions de kwh au moins par an. Nous avons souscrit pour 30'000 francs d’actions, dont le 20 % devra être libéré pour le premier décembre. Les statuts seront approuvés le 15 décembre 1960 [15.12.1960]. Cette société, fondée sur la base du décret cantonal du 3 juillet 1957 [03.07.1957], voté par le peuple à une grande majorité (10'071 oui contre 3’459 non), est une société de droit public, et le Canton du Valais est subsidiairement responsable des engagements de celle-ci, c’est pourquoi il s’est assuré de la majorité des actions. L’article 2 des futurs statuts définit les buts de cette société, qui sont : a) d’assurer au canton la réserve d’énergie nécessaire à ses besoins et de sauvegarder les intérêts des consommateurs ; b) de renforcer la position et favoriser la fusion des Services Industriels communaux. Pour atteindre ces buts, elle peut entreprendre tout ce qui lui paraît nécessaire ou utile, notamment réaliser des projets hydro-électrique ou participer au capital d’action d’entreprises ayant pour but l’exécution de tels projets, en s’assurant une quote-part suffisante de l’énergie produite. Dans les conditions actuelles, notre commune dont le courant-lumière et force lui est fourni par la Lonza n’a pas un intérêt immédiat à participer à cette société. Mais il faut savoir réserver l’avenir et faire un geste de solidarité. C’est pourquoi elle a souscrit 30'000 francs d’actions, dont au surplus elle espère d’ci quelque temps pouvoir tirer un dividende.
12) Une de nos dernières opérations a été l’achat du bâtiment dit « Le Manoir » avec terrains adjacents, représentant une superficie de 2'365 mètres carrés. Cet achat a été conclu le 30.09.1960 pour le prix de 290'000 francs qui était offert par des particuliers, lesquels l’auraient démoli pour construire à sa place un grand bâtiment locatif. Comme le disait une circulaire pour la constitution d’une Fondation en vue de la conservation du Manoir, circulaire qui n’a pas été utilisée. « La ville de Martigny n’a pas le privilège, à l’instar d’autres cités et bourgs du Valais, de compter de nombreuses demeures présentant un intérêt historique et artistique ». Il eut été par conséquent dommage de voir ce bâtiment livré à la pioche des démolisseurs et certainement la population nous aurait fait à juste titre grief de ne l’avoir pas sauvé de la destruction. Au surplus, indépendamment même du côté historique, artistique et sentimental, le marché conclu nous a paru intéressant pour notre commune. Cet immeuble fait un bloc avec les parcelles de terrains que nous possédons déjà jusqu’au Collège communal. La superficie totale en est de 10'052 mètres carrés, jusque et non comprise la cour du collège communal. Posséder ce terrain près du centre de la Ville n’est certes pas un mauvais placement. Toutes ces considérations nous ont incités à faire cette acquisition. Il appartiendra à la future Administration communale de décider de l’usage qu’elle entendra faire de ce bâtiment. Les propositions et les projets ne manqueront pas. |
| 13) Centre professionnel. Nous avons eu plusieurs conférences et correspondances à ce sujet avec le Département de l’instruction publique et cela depuis trois ans déjà. La loi du 14 novembre 1957 [14.11.1957] sur la formation professionnelle prescrit que les bâtiments affectés à l’enseignement professionnel, leur équipement et leur entretien, sont à la charge de l’Etat, mais que les communes où ces bâtiments sont érigés fournissent le terrain et participent en outre aux frais de construction dans une proportion allant de 10 à 30 %, en tenant compte du terrain mis à disposition et de la situation financière de la commune. Consultés par le Département de l’instruction publique sur l’installation d’une de ces écoles à Martigny-Ville, nous avons immédiatement répondu par l’affirmative. Il s’agissait au début de 7'000 mètres carrés. Dans la suite, la surface que l’Etat nous demande de mettre à sa disposition a été porté à 10'000 mètres carrés pour le groupe scolaire de Martigny, et les ateliers-écoles plus tard. Sans les ateliers-écoles, il s’agit simplement pour le groupe scolaire d’une dépense approximative de 1'400'000 francs à 1'500'000 francs avec une participation de 10 à 30 % de la commune, en plus des terrains cédés gratuitement par elle. Par une récente lettre au Département (18.11.1960), nous confirmons notre décision antérieure pour la cession de terrains jusqu’à 10'000 mètres carrés, mais nous nous réservons la désignation de l’emplacement. Nous avons engagé des pourparlers à ce sujet avec des propriétaires, mais il ne nous est pas possible de vous donner de plus amples renseignements qui pourraient nuire à la bonne issue de ces pourparlers.
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| 14) M. Closuit, vice-président, vous a dit lors de l’ assemblée générale de lundi soir combien souvent la Municipalité, soit par correspondance, soit dans de nombreuses conférences, avec le Département cantonal des travaux publics, avait insisté pour que les travaux de la route de déviation, actuellement en cours, soient menés avec célérité. Malheureusement, jusqu’à maintenant, le succès n’a pas couronné nos efforts. Le coût total de cet œuvre est destiné à 3'000'000 francs, plus environ 300'000 à 400'000 francs ensuite de modification depuis le décret cantonal. La subvention de la Confédération s’élève à 35 % de l’ensemble de l’œuvre. En revanche, celle de l’Etat est différente selon qu’il s’agit des travaux à l’intérieur ou à l’extérieur de la localité. Les travaux à l’extérieur de la localité seront payés par l’Etat à raison de 65 %, ce qui signifie que pour ce tronçon « extérieur », la participation spéciale de Martigny-Ville n’est pas requise. Mais pour la construction de cette route à l’intérieur de la localité, l’Etat et la commune en supportent les frais, par égales parts entre eux, c’est-à-dire 65 % divisé par deux = 32,5 %.
Nous avions donc un intérêt évident à obtenir que le tronçon dit « extérieur de la localité » soit le plus long possible, c’est-à-dire ne s’arrête pas au signal bleu d’entrée de la localité, contrairement aux règles admises par l’Etat pour ses travaux de correction et de construction des routes cantonales. Je dois dire que, non sans peine, nos démarches dans ce sens ont été couronnées d’un certain succès. En effet, alors que le signal « intérieur » localité côté Vernayaz est actuellement placé à dix mètres environ de l’entrée du village de La Bâtiaz, nous avons obtenu que la section « intérieur » de localité ne parte que dès le passage sous voies situé à quelque 140 mètres du nouveau pont sur la Dranse pour aboutir côté Charrat au signal bleu d’entrée placé à la hauteur de la propriété Buser. Cette intervention de notre commune représente pour elle une économie de près e 60'000 francs. D’autre part, la construction du nouveau pont sur la Dranse sera portée entièrement sur un compte séparé « extérieur » de la localité. Enfin, l’Etat a admis d’inscrire à notre crédit 61'009,80 francs pour des travaux spéciaux exécutés il y a quelques années, par notre commune à l’avenue du Léman, entre la route du Simplon et de la Maladière. |
| 15) Mais voici le revers de la médaille. La loi fédérale sur la protection des eaux contre la pollution du 16 mars 1955 [16.03.1955], suivie du décret cantonal d’application du 23 juin 1959 [23.06.1959], peut obliger les communes à construire les réseaux d’égouts, les dépôts d’ordures publics et les centrales d’épuration des eaux usées. Au vu de ces dispositions légales et de la correction prochaine de la route cantonale du Simplon, entrée Est de la localité, notre commune a demandé à l’ingénieur Cleusix d’établir un projet d’installation d’un ou deux collecteurs d’égouts et de pluie dès la rue du Léman sur une longueur de 1'400 mètres environ en direction de Sion. Ces travaux sont devisés à 287'000 francs environ. Nous avons demandé la participation de l’Etat à leur coût, mais jusqu’à maintenant nous n’avons pas obtenu satisfaction suffisante et les pourparlers devront être poursuivis. Si mes renseignements sont exacts, la Commune de Sion compte que les travaux d’épuration des eaux s’élèveront pour elle à 3 millions de francs et dépense ainsi 600'000 francs par an jusqu’en 1964.
16) Est-il besoin de vous dire, Messieurs, que votre Conseil est intervenu verbalement et par écrit auprès de l’Etat pour que, dans la mesure du possible, il utilise la main d’œuvre indigène et se procure les fournitures auprès des commerçants de Martigny, pour tous les travaux effectués par lui sur le territoire de notre commune ? |
| 17) Voici encore quelques renseignements relatifs aux Services Industriels :
17a. USINE A GAZ. En présence des déficits constatés depuis plusieurs années et augmentant d’année en année (le déficit de 1956 a dépassé les 30'000 francs), le Conseil a décidé la suppression de l’Usine à gaz. Cette décision dut prise en octobre 1957, devant l’impossibilité d’améliorer la situation résultant du trop petit nombre d’abonnés et de l’état du réseau dont les pertes s’accroissaient continuellement et dont une mise en état aurait coûté des sommes en disproportion avec le rendement de l’Usine qui se serait tout de même révélé déficitaire. Des facilités ont été accordées aux abonnés pour l’achat ou la transformation d’appareils en vue de l’utilisation du gaz butane ou de l’électricité. L’Usine est démolie. Il nous reste un terrain de 5'000 mètres carrés d’une valeur appréciable. Nous avons retiré des installations vendues environs 25'000 francs.
17b. SERVICE D’ELECTRICITE Ensuite de l’entrée en vigueur de la loi cantonale sur les forces hydrauliques du 5 février 1957 [05.02.1957], entrée en vigueur du premier janvier 1959 [01.01.1959], les communes qui désirent maintenir ou obtenir le monopole pour les installations intérieures sont tenues d’en faire la demande à l’Etat. Note conseil ayant décidé de se mettre au bénéfice de cette disposition a envoyé une requête motivée au Conseil d’Etat en date du 11 mars 1959 [11.03.1959], mais malgré recharge aucune réponse ne lui a été faite jusqu’à ce jour. Actuellement, notre réseau est presque entièrement normalisé à 220 volts, conformément aux dispositions de l’autorité fédérale. Enfin, une partie importante du réseau a été mise en câbles souterrains, ce qui est une amélioration au point de vue édilité. |
| 17c. SERVICE DES EAUX. Un nouveau règlement pour la fourniture de l’eau potable a été élaboré en 1958, adopté par l’ assemblée primaire et homologué par l’Etat. Le réseau a été considérablement agrandi. Dans le but d’assurer une alimentation normale d’eau potable aux deux villages du Guercet, un réservoir a été construit dans le Mont-Chemin. Ces installations ont coûté 17'000 francs et accusent un débit de cinquante litres minute. Il était également nécessaire de prévoir une deuxième alimentation de La Bâtiaz en eau potable. La prise se fera au carrefour de la Maladière, et la conduite empruntera le parcours de la nouvelle route de déviation. Nous construisons actuellement une nouvelle conduite pour l’alimentation en eau potable des terrains que la commune a acquis de M. Octave Giroud, En Verdan, acquisition dont je vous ai parlé il y a un instant. Mon rapport est déjà long, mais il ne serait pas complet si je ne vous donnais quelques chiffres vous permettant de connaître la situation financière de notre commune.
Le système des deux catégories qui finira sa longue vie avec l’année 1960 était une complication pour l’établissement des budgets et comptes annuels, et prêtait parfois à certaines confusions, mais il n’en revêtait pas moins aussi des avantages, en particulier pour quelques communes telles que la nôtre qui perdront désormais tout l’impôt qu’elles tiraient des non-domiciliés travaillant sur leur territoire. Ainsi, par exemple, une bonne partie des ouvriers d’usine et de chantier travaillant chez nous ne seront plus astreints à aucun impôt dans notre commune, mais seront des contribuables à part entière dans leur commune de domicile. La nouvelle loi des finances qui régira l’impôt communal dès l’année 1961 obligera la future administration de notre ville à des travaux préparatoires importants et à une étude approfondie pour fixer le coefficient au taux de base de l’impôt communal et sera pour certains de nos contribuables de que j’appellerai « une surprise désagréable ». Mais n’anticipons pas. |
| Les chiffres que vous entendrez se rapportent en grande partie à la situation de la commune à fin 1959, les comptes de 1960 n’étant évidemment pas encore bouclés. Sans tenir compte de l’apport des Services industriels, les recettes totales réalisées en 1959 s’élèvent à 1'546'134,10 francs, tandis que les dépenses ont atteint la somme de 1'529'877,60 francs, d’où un excédent de recettes de 16'256,50 francs après les amortissements de nos dettes et de nos immeubles portés en dépenses et faisant un total de 160'464,90 francs. Le produit net des impôts a été de 1'200'000 francs environ ; nous pensons qu’en 1960, il sera d’une centaine de mille francs supérieur. La dépense pour les travaux publics urbains accuse un montant total de 310'909 francs et celle des travaux de campagne 136'013 francs. L’assistance publique nous a coûté 83'310,70 francs, en revanche le droit des pauvres s’est élevé à 22'400 francs. Nous pensons qu’en 1960, il atteindra le chiffre de 27 à 28'000 francs. Les subsides aux diverses sociétés sont de l’ordre de 25'000 francs environ. L’instruction publique émerge dans nos comptes pour 226'750,80 francs. Pour ceux qui pourraient encore l’ignorer, je répète que depuis de nombreuses années déjà, et je crois que l’Administration radicale de Martigny-Ville, fut la première à le faire, nous fournissons gratuitement le matériel scolaire à nos élèves.
Et voici enfin le bilan. Je vous dirai d’abord que nous n’avons contracté aucune dette ni en 1959 ni en 1960 qui aurait pu diminuer la fortune de la commune. Si la souscription d’actions à la Société du Tunnel du Grand-Saint-Bernard et l’achat du Manoir ont augmenté notre passif de 490'000 francs, nous retrouvons la contrepartie pour la même somme à l’actif, car il s’agit là de valeurs réelles. Au 31 décembre 1959 [31.12.1959], le bilan de la Municipalité se présentait ainsi, amortissements divers déduits : Actif : 4'063'694,39 francs ; Passif : 2'689'267,95 francs. Il reste donc un solde actif de 1'374'426,44 francs que les comptes finaux de 1960 permettront probablement de porter à un million et demi. Il vous intéressera peut-être de savoir que lorsque j’ai eu l’honneur de prendre la présidence de la commune le premier janvier 1921 [01.01.1921], la fortune de la Municipalité s’élevait à 94'797,73 francs. |
| Mes chers concitoyens, ce n’est pas sans émotion que je termine ce rapport qui est le dixième que j’ai eu l’honneur de vous présenter à la fin de chaque période administrative de quatre ans. Quarante ans consécutifs de présidence d’une commune, c’est beaucoup. Laissez-moi rendre un dernier hommage public à ces concitoyens d’élite et évoquer leur mémoire en citant leurs noms. Ce sont : MM. Nestor Girard, Denis Orsat, Paul Rouiller, Jules Métral, Charles-Marie Morand, Jules Desfayes, Pierre Torrione, Charles Girard, André Desfayes, Robert Kluser, Auguste Sauthier, Maurice Pillet, Albert Vallotton, Pierre Corthey, Adrien Morand et Henri Chappaz. J’adresse aussi un souvenir reconnaissant à mes anciens collègues conseillers encore en vie, en particulier à M. Alfred Sauthier, ancien administrateur postal, qui fut mon collègue de 1921 à 1928. J’ai encore le plaisir et le devoir de remercier mes collègues au Conseil municipal pendant la période administrative qui s’achève. Ils furent en toutes circonstances des collaborateurs et des administrateurs avisés et soucieux de la chose publique. Ils ont bien mérité de notre petite ville. Merci aussi, au nom du Conseil communal et en mon nom, aux chefs de service dont les charges et la responsabilité sont des plus importantes et aux autres employés de la commune pour le dévouement et l’intérêt dont ils ont fait preuve dans l’accomplissement de leur travail quotidien. Et maintenant, à vous, chers concitoyens, va ma reconnaissance émue pour la bienveillance, la compréhension et la confiance que vous m’avez témoignées pendant si longtemps.
C’est cette atmosphère de confiance qui règne entre électeurs et élus qui a permis, malgré les divergences d’opinions politiques, à notre petite cité de se développer et de prospérer dans la paix et la concorde entre ses habitants. Sans doute durant les nombreuses années de ma présidence aurai-je commis parfois des erreurs, sinon des fautes. Je les regrette. Nous avons tous nos qualités et nos défauts, mais ce que je puis affirmer ce soir, c’est que dans nos décisions nous avons toujours été guidés par ce que nous considérions être l’intérêt de notre chère Ville de Martigny. Cette ville que j’ai administrée et aimée avec l’intérêt et les sentiments d’un chef de famille, et non pas seulement comme un magistrat. Quarante années ont tissé des liens étroits entre la population de notre commune et moi. A l’heure de la retraite, j’en emporte précieusement le souvenir. Mes chers concitoyens, je rentre dans le rang. Dans quelques semaines, je ne serai plus qu’un simple citoyen. |
| Mais, avant de passer le flambeau, je voudrais vous demander de rester fidèles à notre parti qui plonge ses racines dans les profondes aspirations de la conscience humaine vers la pensée libre, trop longtemps été encore trop souvent opprimée, à ce parti de progrès et de réformes politiques et sociales auquel la Suisse doit d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Puissent les élections de cette année assurer, une fois de plus, la majorité au parti radical-démocratique de Martigny qui préside depuis plus d’un siècle aux destinées de notre chère commune. Et que flotte toujours le drapeau radical à notre Hôtel de Ville. C’est là le vœu le plus ardent du président qui vous quitte avec beaucoup de regrets et de mélancolie, mais avec la conscience du devoir accompli.
Mots-clefs : 1957-1960 ; Achat de parcelles aux Douanes en Verdan ; Actions dans le FMV ; achat du bâtiment du Manoir menacé de démolition ; Fermeture de l’Usine à gaz ouverte en 1907 |
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Utilisation |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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