AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1.2.6 Discours prononcé par Marc Morand à l’occasion du 50e anniversaire du Ski-Club de Martigny-Ville., 1958 (Document)

Contexte de plan d'archivage

Archives Valais / Archiv Wallis (Institution)
- Association des Archives de la Commune de Martigny (AACM) (Archives)
  - Archives privées - Familles, Associations, Sociétés (Archives)
    - AcMy Morand Fonds Morand Marc, 1866-1970 (env.) (Fonds)
      - ACMy Morand Marc, 2020/2, 1866-1970 (env.) (Fonds)
        
        AcMy Marc Morand, 2020/2, D Sport – Culture – Société, 1926-1970 (env.) (Série)
        
        AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1 Vie sportive., 1926-1959 (Série)
        
        AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1.2 Football – Tir – Ski – Patinoire – Piscine., 1951-1959 (Sous-série)
        
        AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1.2.5 Discours prononcé par Marc Morand à l’occasion de la manifestation du Tir cantonal valaisan ayant lieu à Martigny., 06.1957 (Document)
        AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1.2.6 Discours prononcé par Marc Morand à l’occasion du 50e anniversaire du Ski-Club de Martigny-Ville., 1958 (Document)
        AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1.2.7 Discours prononcé par Marc Morand lors de l’assemblée générale de première ligue de football., 03.10.1959 (Document)

Niveau:

Document

Zone d'identification

Cote:

AcMy Marc Morand, 2020/2, D 1.2.6

Titre:

Discours prononcé par Marc Morand à l’occasion du 50e anniversaire du Ski-Club de Martigny-Ville.

Dates
Période de création:	1958

Support
Support / Träger:	Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections.

Zone du contenu et de la structure
Contenu:	Savoir : « Je remercie le comité du Ski-Club de son aimable invitation. C’est pour moi un plaisir de présenter, à votre société, les félicitations et les vœux de la Municipalité de Martigny-Ville à l’occasion de ce cinquantième anniversaire. La célébration de l’anniversaire d’une naissance qui remonte à de nombreuses années est presque toujours empreinte d’une certaine mélancolie provoquée par la nostalgie d’un passé révolu et la fuite des années qui rapproche l’individu de l’échéance fatale ; mais il en va autrement pour une société jubilaire, laquelle, loin de vieillir, s’épanouit généralement avec l’âge et se perpétue par l’effort continu de nouveaux adhérents qui lui conservent sa jeunesse et la rendent toujours plus forte et vivante. Tel est le cas pour votre club dont nous admirons le magnifique développement et la vitalité, favorisés, il est vrai, par les rapides et prodigieux progrès réalisés au cours de ce demi-siècle, par l’art du ski, un des sports les plus séduisants et les plus spectaculaires. Lorsque l’on évoque le passé ou les débuts d’une société, on appelle volontiers cette époque, comme l’écrivait (le président ?) dans l’un de vos journaux, « l’époque héroïque », non pas, certes, parce que ses membres étaient des héros, mais parce que la fondation d’une société, surtout si elle a pour objet le culte d’un art ou d’un sport peu connu auparavant, présente des aléas et des risques nécessitant du cran et du courage chez les fondateurs et leur donnant souvent, sinon l’apparence de héros, du moins celle d’utopistes.
	Celui qui vous parle se souvient très bien de cette époque. Le ski, que les peuplades nordiques pratiquaient depuis des millénaires, n’avait fait son apparition dans nos contrées que depuis quelques années et quand on a vu, je cite encore M. G. Roduit, nos premiers skieurs partir en course équipés de leurs skis primitifs et armés d’un seul gros bâton, dans un accoutrement des plus pittoresques, bandes molletières jusqu’aux genoux, gros chandail et bonnet de laine cachant les oreilles, on ne peut que sourire aujourd’hui, mais en même temps rendre hommage à ces précurseurs qui ne craignaient pas de grimper, les skis aux pieds, les pentes, et d’escalader les sommets, avant de goûter aux joies d’une descente vertigineuse. Autre temps, autres mœurs. Sans avoir été un des fondateurs du Ski-Club de Martigny, je me flatte d’avoir fait partie de celui-ci dans ses premières années, et j’étonnerai probablement beaucoup d’entre vous en vous disant qu’en 1913, je fus le secrétaire général du concours de ski organisé par notre club dans le Val de Ferret [sic]m sous la présidence de notre vieil ami John Sauthier, concours pompeusement appelé « international », parce que deux ou trois skieurs de la région de Chamonix y prenaient part.
	A ce propos, permettez-moi un amusant souvenir personnel : après la fin du concours, le comité avait invité les représentants de la presse à une collation au Buffet de la Gare d’Orsières. M. Bonjour, rédacteur en chef du journal « La Revue » de Lausanne, y prit la parole et, dans son remerciement, me qualifia de « pionnier » de la cause du ski en Valais, oubliant totalement M. Georges Couchepin, qui en fut quelque peu fâché, car il était à l’époque le principal personnage du club et son véritable animateur, tandis que moi-même ne méritais en rien cet hommage dont je fus tout confus et ennuyé. Craignant le ridicule [illisible, j’abordais M. Bonjour pour mettre les choses au point et éviter d’être gratifié dans son journal d’un qualificatif qui , passez-moi le terme, aurait fait rigoler tous les skieurs valaisans. Et voilà comment on risque parfois d’écrire l’histoire. Il n’en reste pas moins que le Ski-Club m’offrit, ainsi qu’aux autres membres du comité d’organisation, un souvenir de ce concours sous la forme d’une médaille dédicacée de la dimension d’une pièce de 50 centimes, médaille – inutile de le dire – que je conserve encore précieusement, ne serait-ce que pour témoigner de la modestie des cadeaux de cette époque. Mesdames, Messieurs, si je vous disais que le Municipalité de Martigny-Ville compte parmi ses membres M. Pierre Crettex, président de l’Association valaisanne des clubs de ski, M. Georges Roduit, ancien président du Ski-Club de Martigny, et que sur les quatre employés de ses bureaux, trois sont membres de notre société, à savoir M. Marc Moret, en même temps secrétaire de l’Association cantonale, M. Adrien Métral et Mlle Mireille Bourgeois votre caissière, que votre président est le maître de gymnastique de nos écoliers, vous ne pourrez plus douter des liens qui nous attachent à votre société et de la sympathie que nous lui portons.
	Vous n’ignorez pas non plus que notre commune a été une des premières à favoriser le goût du ski chez nos jeunes, en accordant un subside annuel aux cours de ski donnés aux élèves de nos écoles publiques et privées. Cette sympathie et cet intérêt sont bien justifiés envers un sport qui développe chez ceux qui le pratiquent, non seulement les aptitudes physiques, mais aussi les qualités morales à savoir l’énergie, l’audace et le courage, sans compter l’amour de notre pays si beau aussi dans sa forme hivernale. Un grand penseur du XVIe siècle disait déjà : « Par les exercices physiques, ce n’est pas une âme, ce n’est pas un corps qu’on dresse ; c’est un homme ». Ces paroles sont toujours d’actualité, et c’est en m’inspirant de cette vérité que je lève mon verre à la prospérité de votre club et à votre santé ».