ACMy Besse-Vouilloz, 2020/6, A 3.5 Copie de correspondance de François Besse, président de Martigny-Bourg, adressée au Département de l’intérieur à Sion, en réponse à son courrier du 7 courant » [07.08.1883] et aux accusations du préfet quant à la violation par Martigny-Bourg de la loi sur la mend

Contexte de plan d'archivage


Niveau:Document

Zone d'identification

Cote:ACMy Besse-Vouilloz, 2020/6, A 3.5
Titre:Copie de correspondance de François Besse, président de Martigny-Bourg, adressée au Département de l’intérieur à Sion, en réponse à son courrier du 7 courant » [07.08.1883] et aux accusations du préfet quant à la violation par Martigny-Bourg de la loi sur la mendicité.

Dates

Période de création:14/08/1883
Lieu:Martigny-Bourg

Support

Support / Träger:Papier, photocopie

Zone du contenu et de la structure

Contenu:SAVOIR: « Au Département de l’intérieur, à Sion. Monsieur le Conseiller d’Etat, Nous avons l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 7 courant. Elle accompagnait une plainte de M. le Préfet et un rapport du docteur Lugon. M. Le Préfet assure pour la vingtième fois :
1) que la loi, sur la mendicité, n’est point exécutée, même dans une faible mesure, à Martigny-Bourg ;
2) que, malgré prières et menaces, nous n’avons pas organisé de comité de bienfaisance ;
3) que la mendicité se pratique ici sur une large échelle ;
4) que nous ne payons pas les amendes qu’il nous inflige ;
5) enfin, que des hommes meurent ici de faim, et que ce doit être par notre faute.

A ces affirmations, nous opposons ce qui suit :
1) De tout temps, le conseil s’est lui-même érigé en comité de bienfaisance, ainsi en 1874, séance du 4 janvier [04.01.1874], Louis Gross président, et le conseil actuel, séance du 15.01.1881, M. le préfet, qui fut président à son heure et a administré sous ce régime, et qui, aujourd’hui, contrôle notre gestion, ne peut absolument pas ignorer ce détail. Il est dès lors établi qu’il soutient une chose qu’il sait être radicalement le contraire de la vérité.
2) La loi n’est pas exécutée. Nous offrons de fournir la preuve que, pour une période de dix années, nous avons plus dépensé, année par années [sic], depuis quatre ans que M. Gross est sorti du conseil, que pendant les six années précédentes. Pendant cette période de dix ans, c’est en 1878, M. Emile Gross président, qu’il a été accordé le moins de secours ; nous affirmons que les dépenses de cette nature pour le douze mois de 1878 sont inférieurs à celles que nous relevons pour les six premiers mois de l’année courante. Notre sollicitude s’est même étendue à la servante, malade, de M. le Préfet, laquelle n’est pourtant pas de Martigny-Bourg. Et nous n’exécuterions pas la loi, même dans une faible mesure ! Lorsqu’il donne cette assurance, M. le Préfet fait une chose que nous vous laissons le soin de qualifier.
3) La mendicité se pratique sur une grande échelle. Nous avons relevé cette accusation dans notre lettre du 06.08.1882, à laquelle nous nous référons. Notre amusant détracteur nous fait l’effet de quelqu’un qui se réveillerait d’une léthargie de plusieurs années ; c’est mal de l’avoir tiré de son doux sommeil, il devait se trouver sensiblement mieux chez les trépassés. Nous prenons tout Martigny-Bourg à témoin que nous avons bien moins de mendiants qu’il y en avait il y a quatre ou cinq ans. Il n’y en a plus à notre connaissance.
4) Les amendes. Nous avons refusé de payer une amende de 50 fr. que M. le Préfet a cru devoir prononcer contre nous l’année dernière pour avoir « toléré la mendicité à Martigny-Combes [sic] ! » Pourquoi pas à Pékin et autres lieux ? M. le Préfet est bien modeste de limiter notre autorité à Martigny-Combes ! Notez, M. le Conseiller d’Etat, que nous venions de payer au gendarme Gertschen un franc pour la conduite du délinquant, dont un voisin et ami préfet avait charge d’entretien.
5) Enfin, par notre faute, des hommes meurent de faim : cette allégation nous est simplement injurieuse. Premièrement, il n’est nullement établi que Duret est mort de faim ; ensuite ce Duret, qui avait quelque fortune, s’était rendu corps et bien à sa sœur. Nous ignorons s’il a été constamment à l’abri du besoin ; mais nous déclarons qu’il ne nous a jamais rien demandé ; il n’a, partant, pas eu à essuyer de refus de notre part.
Arrivons à la sanction proposée contre nous. M. le Préfet sait bien que je n’ai pas brigué la fonction que j’occupe, il me croira donc si je dis que proposer ma suspension, c’est aller au-devant de mes vœux. C’est bien aimable à lui cela ! Je ne saurais mieux lui en témoigner ma gratitude qu’en priant le Haut Conseil d’Etat de nous conserver longtemps encore notre cher Préfet : nous ne nous divertirions plus à Martigny-Bourg s’il venait à nous être ravi ! Pardonnez-moi, M. le Conseiller d’Etat, cette longue digression. J’ai vainement essayé d’être plus bref. M. le Préfet renouvelant sans cesse d’accusations sans cesse combattues [tracé pour « réfutées »], force m’a été d’entrer cette fois dans les détails qui précèdent et qui vont vous ennuyer. Veuillez agréer, M. le Conseiller d’Etat, l’assurance de ma considération distinguée. [Signé] F. Besse, président. »
 

Utilisation

Fin du délai de protection:31/12/1883
Autorisation nécessaire:Aucune
Consultabilité physique:Sans restriction
Accessibilité:Publique
 

URL vers cette unité de description

URL:https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=398121
 

Réseaux sociaux

Partager
 
Accueil|Panier de commandeaucune entrée|Connexion|fr de en
Archives de l'Etat du Valais - Recherches en ligne