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ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1.4 Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de la visite à Martigny de journalistes venus d’Aoste, de Milan et de Turin., 28.09.1958 (Document)
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, E 1.4 |
Titre: | Discours de Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion de la visite à Martigny de journalistes venus d’Aoste, de Milan et de Turin. |
Dates |
Période de création: | 28/09/1958 |
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Support |
Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire manuscrit avec corrections. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « J’ai le grand honneur de vous apporter le salut des autorités et de la population de Martigny, et de vous souhaiter la plus cordiale des bienvenues dans notre modeste cité. Nous vous remercions d’avoir bien voulu y faire une halte sur votre chemin du retour, marquant ainsi votre sympathie pour la dernière ville suisse avant le passage du Grand-Saint-Bernard. Placée au carrefour des grandes voies alpestres qui conduisent en Italie par le Grand-Saint-Bernard et le Simplon, et en France par la Forclaz, notre bourgade, grâce à cette situation exceptionnelle, a vu passer dans ses murs depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, nombre de personnages illustres, têtes couronnées, chefs d’Etats, généraux célèbres, hauts dignitaires de l’Eglise, sans compter les grands écrivains voyageurs qui ont célébré la beauté et la majesté de nos Alpes.
L’origine de notre cité remonte à la période romaine. Dans ses commentaires « De bello gallico », Jules César raconte comment, en 58 avant Jésus-Christ, son lieutenant Servius Galba, venu dans la vallée du Rhône par le col de Saint-Bernard, appelé à cette époque « mont-Joux », s’empara d’Octodure (l’ancien nom de Martigny), après une âpre résistance des indigènes. Il faut croire que la domination romaine ne fut pas trop dure et que le peuple soumis ne se comporta pas trop mal, puisque moins d’un siècle plus tard, l’empereur Claude éleva Octodure au rang de bourg impérial avec marché, assimilant en même temps, dans une certaine mesure, ses habitants à des citoyens romains, et leur rendant possible l’accès aux hautes charges de l’Empire. Après la mort de Claude, Octodure prit en reconnaissance le nom de Forum Claudii Vallensium, et nombre de ses citoyens suivirent les Aigles romaines. Cet épisode de notre histoire est rappelé sur le grand vitrail que vous avez devant vos yeux. |
| Plus tard, notre cité revint au nom d’Octodure qu’elle conserva jusqu’à la fin du XIIe siècle ; dès cette époque, elle s’appelle « Martigny ». Son importance en fit le siège du premier évêque du Valais, Saint Théodule, envoyé chez nous par Saint Protais, évêque de Milan, d’où l’on peut conclure que ce premier évêque était d’origine lombarde. Puis ce fut la domination des princes évêques qui avaient transféré le siège épiscopal à Sion, et des comtes de Savoie, dont les possessions sont enchevêtrées les unes dans les autres, jusqu’en 1475 où le Bas-Valais devint complètement indépendant de la Savoie, mais pour devenir jusqu’à la fin du XVIIIe siècle un pays sujet du Haut-Valais. En 1815 enfin, notre canton fit son entrée dans la Confédération suisse. De mai à novembre 1798, plus de 40'000 soldats français ont, à différentes reprises, franchi le Grand-Saint-Bernard, et en mai 1800, Martigny et le Grand-Saint-Bernard virent le passage de 35'000 hommes de l’armée de réserve de Bonaparte, qui lui permit de rapporter la victoire de Marengo. Notre verrière rappelle également cet événement militaire qui constitua une véritable performance à l’époque. Voici en quelques mots, résumée l’histoire de notre petite ville.
Tout à l’heure, M. Troillet, président du Syndicat suisse pour le percement du tunnel sous le col du Saint-Bernard, et Me Dupuis, président de l’Association « Pro Saint-Bernard », vous feront un exposé de la situation et des projets annonçant la liaison Martigny – Aoste. |
| Quant à moi, permettez-moi de terminer cette allocution par un aveu et quelques considérations d’ordre personnel. Je suis non seulement un amoureux, mais un admirateur de votre grand pays que je connais bien, pour avoir visité toutes ses régions, y compris l’île enchanteresse qu’est votre Sicile. Chaque année, je franchis plusieurs fois votre frontière avec des membres de ma famille, ne me lassant jamais de visiter vos villes et vos bourgades, avec tous les trésors d’art qu’ils recèlent et qui, malgré quelques bâtisses ou quartiers modernes, ont conservé ce cachet ancien et séduisant qui permet au visiteur d’y lire leur histoire. Un officier italien de grade supérieur interné en Suisse me disait, les larmes aux yeux en 1944, qu’il faudrait au moins cent ans à sa patrie pour se relever de ses meurtrissures et des ruines accumulées par la guerre. Il s’est heureusement trompé, car aujourd’hui déjà l’Italie a pansé la plupart de ses plaies, est en constant progrès sous tous les rapports, et reprend son rôle de puissance européenne, ce qui nous réjouit sincèrement, nous surtout qui sommes aussi des latins et qui ne saurions oublier que votre pays est le berceau de notre civilisation, dont il s’apprête à porter de nouveau le flambeau ». |
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Utilisation |
Fin du délai de protection: | 31/12/1958 |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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URL vers cette unité de description |
URL: | https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396268 |
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