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ACMy Marc Morand, 2020/2, E 2.2 Discours prononcé par Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion du 80e anniversaire de la Maison Orsat, à Martigny., 24.07.1954 (Document)
Contexte de plan d'archivage |
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Niveau: | Document |
Zone d'identification |
Cote: | ACMy Marc Morand, 2020/2, E 2.2 |
Titre: | Discours prononcé par Marc Morand, président de Martigny-Ville, à l’occasion du 80e anniversaire de la Maison Orsat, à Martigny. |
Dates |
Période de création: | 24/07/1954 |
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Support |
Support / Träger: | Papier, 1 exemplaire dactylographié avec corrections manuscrites. |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Savoir : « Je remercie la Maison Orsat d’avoir bien voulu par son aimable invitation au président de Martigny-Ville, associer notre commune à cette double manifestation, fête du souvenir puisqu’il s’agit du jubilé du grand commerce qui a vu le jour dans notre localité, il y a 80 ans, et fête de la reconnaissance envers celui qui a consacré, avec intelligence et un dévouement sans borne, 53 ans de sa vie à la bonne marche et au développement de cette maison, dont le prestige sans le canton et bien au-delà de nos frontières, rejaillit sur notre modeste cité. Je suis heureux d’être ce soir l’interprète du Conseil municipal tout entier en présentant officiellement et solennellement nos hommages, nos félicitations et nos meilleurs vœux à la maison et à la famille Orsat, qui non seulement ont toujours entretenu de bonnes relations avec la Commune de Martigny-Ville, mais ont été intimement mêlées et liées à la vie de notre bourgade.
En effet, le fondateur de cette maison, M. Alphonse Orsat, grand-père du nouvel administrateur délégué, a fait partie de notre Conseil municipal, sans interruption de 1877 jusqu’à la fin de 1898 et en a été le président dès l’année 1887 jusqu’à sa démission en 1898, laissant le souvenir d’un magistrat dévoué et respecté. Puis, ce fut son fils aîné M. Denis Orsat qui, entré dans l’Administration communale en 1899, y siégea jusqu’à sa mort en 1928. Il en fut le vice-président de 1905 à 1918, et après le décès de Georges Morand en 1918, il en assuma la présidence. Trois ans plus tard, il reprit la vice-présidence qu’il conserva jusqu’à son décès. |
| Je ne puis, en ce moment, évoquer cette dernière période de l’activité politique de M. Denis Orsat sans adresser à ce grand citoyen et à cet homme intègre, hélas trop tôt disparu, une pensée émue et pleine de gratitude personnelle. C’est lui, en effet, qui fut en quelque sorte le mentor du jeune homme que j’étais en 1921 et qui, reprenant volontairement le second rang dans le conseil de la cité, m’initia, me conseilla et me guida à travers les rouages souvent compliqués et difficiles de l’administration d’une commune. J’ajoute encore, qu’ainsi que son père, M. Denis Orsat fut pendant de nombreuses années président du Conseil mixte des cinq communes formant la paroisse de Martigny. Il n’eut tenu qu’à son frère cadet M. Alphonse Orsat de lui succéder au sein du Conseil municipal, et à voir comment il a su diriger et faire prospérer sa maison, nous ne doutons pas qu’il aurait été un magistrat de premier plan. Malheureusement pour nous, la mort de son frère Denis l’obligea à reprendre seul la direction de la Maison Orsat, alors en plein développement et à lui vouer tout son temps et toutes ses forces. Mais, notre vieil ami Alphonse n’en resta pas moins attaché par toutes les fibres de son cœur à sa cité natale et à la vie de celle-ci. Il n’est pas de société locale qu’il n’ait appuyée d’une façon ou d’une autre.
Je cite, en particulier, notre Harmonie municipale, dont M. Alphonse Orsat, qui compte parmi ses fondateurs, est le président d’honneur. Pendant de nombreuses années, il fut un sociétaire exécutant, assidu à son pupitre et tenant avec brio sa partie de saxophone en même temps qu’il était le membre le plus dévoué et le plus actif du comité, dont il fut le caissier modèle et plus tard le président, à tel point qu’il encourait parfois des reproches amicaux de son frère Denis pour son zèle excessif, ce qui ne l’empêcha pas, il y a quelque 40 ans de faire insérer dans un journal de Genève une annonce par laquelle la Maison Orsat demandait à engager un comptable sachant jouer de la clarinette. Et, effectivement, le comptable clarinettiste vint à Martigny prendre rang dans l’Harmonie. |
| M. Alphonse Orsat marque aussi une sympathie toute spéciale pour le Martigny-Sports. Il en est un des supporters les plus fervents et des plus appréciés pour sa générosité. Vous dirais-je que l’année dernière, sauf erreur, M. Alphonse Orsat quittait précipitamment, pour ne pas dire abandonnait, un dîner de famille à Genève pour aller assister à un match du Martigny-Sports à Montreux, match qui, au grand dam de notre ami Alphonse arrivé à Montreux, n’eut du reste pas lieu à raison du mauvais temps et, vous dirais-je aussi que, dernièrement encore, en visite à Bordeaux chez des parents de son épouse, il avait organisé son voyage automobile de manière à être sans faute de retour le dimanche suivant pour être présent à un match de football à Martigny. Ce sont là de petits faits, mais qui en disent long sur l’esprit essentiellement martignerain de M. Alphonse Orsat. Aussi bien, le Martigny-Sports lui a-t-il également décerné le titre de président d’honneur.
Enfin, je ne voudrais pas oublier, au risque de blesser sa modestie de rendre à Mme Alphonse Orsat, un hommage mérité pour l’action bienfaisante et discrète qu’elle déploie depuis longtemps dans notre ville en faveur des déshérités de la fortune et particulièrement des vieillards. En leur nom, et comme président du comité de bienfaisance, je la remercie sincèrement du rayon de soleil que sa générosité fait pénétrer dans bien des foyers de chez nous. |
| Mesdames et Messieurs, aujourd’hui, M. Alphonse Orsat, à l’apogée de son œuvre remarquable, a passé la main, malgré sa verte vieillesse et ses enthousiasmes juvéniles qui font l’admiration de tous ceux qui le connaissent bien. Son fils Denis, dont le nom prédestiné, semble-t-il, s’apparente à celui de Dionysos, le dieu du vin de la Grèce antique, vient d’être appelé à lui succéder. Cette marque de confiance a été donnée à bon escient au jeune et dynamique directeur de la Maison et je l’en félicite chaleureusement. Nous sommes convaincus que le nouvel administrateur délégué saura suivre, avec une reconnaissance toute filiale et pour le plus grand bien de sa société, la voie que lui a si largement ouverte son père et que, s’inspirant de son exemple, il maintiendra à la Maison Alphonse Orsat la réputation d’honnêteté et de probité commerciale dont elle a constamment donné le témoignage au cours de sa longue existence.
C’est dans ces sentiments qu’au nom des autorités communales de notre chère ville et en mon nom personnel, je bois à la prospérité de la famille et de la Maison Orsat, et tout spécialement à la santé de celui qui quitte le gouvernail et de celui qui reprend le flambeau, tous deux entourés de la sympathie générale ». |
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Utilisation |
Fin du délai de protection: | 31/12/1954 |
Autorisation nécessaire: | Aucune |
Consultabilité physique: | Sans restriction |
Accessibilité: | Publique |
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URL vers cette unité de description |
URL: | https://scopequery.vs.ch/detail.aspx?ID=396275 |
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